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In hanc spem confortatur, quod tota ilia regio subitis floribus induebatur. Erat enim hoc quasi quaedam Divinaepietatis evocatio~ut ex Dei munereadepta terra ilia mox in Christi floreret titulo, variisque virtutem floribus in vera religione, sua suorumque ornaretur successlo. Advocatis ergo suis strenuus dux edoeet somnium, iUucquetotius classis jubet parari cursum. The Chronicon Fani Sanctt Neoti is a post-conquest production ~), having been compiled probably in the early part of the twelfth century s), perhaps at Bury St. Edmunds s). The vision of Rollo given under 876 differs from the version of Dudo and his successors in that the birds have been replaced by bees. Stevenson thinks it to be of late date and possibly derived from some lost life of Archbishop Franco of Rheims4). I am inclined to think that the variant was originally due to the blunder of some copyist, who read apium for avium in Dudo's work, [the genitive (and nominative) plural forms being the only ones of that word occurring in the text of the Norman historian]. The term volucris could very well be applied to a nee by a mediaeval clerk, so that no contradiction arose. I have spoken elsewhere of the r01e of the bee in monastic symbolism 5), a r01e which certainly facilitated the mistake. However this may be, it is certain that the change is not due to the compiler of the Chronicon, who is known to have copied his originals most slavishly 6). The blunder, then, if we suppose it to be the cause of the different version, must have been committed by the source of the Chronicon. To sum up the conclusions of this paper we should say that Dudo, in constructing the vision of Duke Rollo, drew on a written source, either Nennius' Historia Britonum or some Latin Vita Patricii containing the vision. He amplified it greatly, adapting the facts to his history. The Chronicon Fani Sancti Neofi is indirectly derived from his work. The change of the birds into bees is probably due to the mistake of a monkish copyist. Bloomington, Indiana, U. $. A. ALEXANDE~ HAGOERTY KRAPP~. ALFRED DE VIONY, PENSEUR. Ce rut le 4 octobre 1862, sur le tard de sa vie, qu' Alfred de Vigny ~crivit /~ Madame de .~t.-Maur une lettre, particuli~rement instructive pour ceux qui s'int~ressent /~ sa pens~e. L'auteur y dit e. a.: ,qu'il a ~tudi6 /i fond toutes les doctrines et th6odic~es antiques et modernes et que, s'il veut ,bien ne pas les exprimer et les d~velopper darts des livres, ni m~me dans des conversations passag~res, c'est parce qu'il m~nage la faiblesse ~go'iste ,de pauvres Ames, qui s'appuient encore trop sur des pratiques pa'iennes ,et qui n'ont pas l'abondance de bont~ qui devrait leur suffire pour faire ,le bien sans r6clamer une r~compense~>. On voit par l/l quelles hautes obligations le po~te-philosophe s'imposa et 1) 2) 31 4) 5) e)
Ibid., p. 98. Ibid.. p. 101. Ibid., p. 100. Ibid., p. 103. The Ploughman King, Res,ue l-lispanique, XLVI, 545. Stevenson, op. cit., p. LXXXV.
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en effet sa conception de la vie, plus large que ie sto'icisme et plus haute meme que la religion chretienne ne peut ~tre mise en pratique Que par les Ames les plus fortes. Mais examinons-la de plus pres: Pour qu'une certaine doctrine puisse etre appelee phiiosophie, ii taut que son auteur ait exprime d'une fa~on plus ou moins complete sa conception sur le seas de la vie et de la mort, ies probl~mes sociaux, religieux et reCtaphysiques, l'existence de Dieu, l'immortalite de I'Ame, sur rhomme en g6neral: le porte, le savant, le soldat, l'homme politique, la masse, etc., etc. Or, De Vigny nous donne A travers son oeuvre son opinion sur ces questions humaines et divines et c'est avec une grande p6n6tration d'esprit qu'il les a trait6es. Pour connaitre la vraie pensee de De Vigny, il taut lire ses oeuvres artistiques avec circonspection et les comparer au ~Journab. Ainsi Chatterton dit: ,J'ai te droitde sortir de cette vie,, mais alUeurs De Vigny penseur 6crit: a l e suicide est le crime des crimes que meme le Christ hesiterait ~ pardonner~. La veritable opinion de De Vigny est ici plus conservatrice que l'on s'y attendrait en lisant ses oeuvres d'art. La philosophie de De Vigny, et ceci est une carAct6ristique fram;aise, est n6e de la vie e t e s t doric applicable ~ la vie; elle est pratique et par cons6quent la morale y occupera une place pr6pond6rante. C0mme le caract~re de De Vigny fur au fond stoique, sa morale le sera 6galement. Toute reserve faite, on peut dire que sa conception ressemble plut6t A ceile de la nouvelle ecole sto'fcienne c.-~-d. & celle de Sen6que et d'Epict6te. Comme l'on salt, pour le Stoieien la raison seule compte, car c'est elle qui est le guide et i'artisan de la vie. Si le Christianisme dit: Tu es ne avec le p6ch6 originel, le Stoicien replique: On fair sa propre vie, car pour lui la vertu est une science que l'on obtient & force de r6flexion, pgur lui tout est darts la pensee et seuls les biens spirituels ont une veritable valeur. I I n e s'occupe que de la vie terrestre et t~che de vaincre les mis~res d'ici-bas par ses meditations sans avoir besoin d'esperance, ni de foi, ni de Mediateur, ni de grace divine, ce que I'Eglise catholique regarde comme une bravade. Uniquement par sa pens6e, le Sto'icien se procure la etranquilitas animb. On comprend facilement quel grand r61e joue la volont6 darts une pareille conception car ce n'est que par une forte puissance morale que l'on arrive /I pratiquer de tels preceptes de la raison, ~ subordonner le corps ~ l'esprit, refrener ses instincts qui sont de mauvais conducteurs. ,Oubliez votre corps, ne pensez qu'/~ votre ~me~) dit le pretre au Masque de fer et De Vigny s'en est souvenu route sa vie. II n ' y a que les forts, nous dit-il, qui luttent et dominent la mati6re et les circonstances; ils aiment m6me rinfortune et ia resistance qui d6veloppent la volont6 et les qualites cachees. 11 n'est pas raisonnable, d'apr6s De Vigny de s'engager avec espoir dans une lutte dont la reussite ne d6pend qu'en partie de nous-memes et il veut avec Epict6te se contenter de ce qui est en lui et 61iminer pour cette raison l'esp6rance, ~,la plus grande de nos folies~. C'est l'espoir qui rend la vie d6sesp6r6e, d'apr6s lui, puisque les d6sillusions sont nos d6ceptions. Et comme De Vigny regarde la foi comme une esp6r~nce fervente, il rejette ~galement celle-ci de sorte que des trois grandes vertus chr6tiennes, il a poss6d6 la plus belle- ~J'aime l'humanit~, j'ai piti6 d'elle,, dit-il.
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I1 est tout naturei que De Vigny en admirateur de ia voiont~ ait apprtci~ /1 ~a haute valeur le courage et l'effort courageux qui est sans espoir de succ~s. Dans le Cot, ii nous pr~sente Roland comme le type chr~tien de la vaillance et dans la Fl/~te un faible courageux au bras d~bile qu'il aime tout de m~me autant qu'un fort; car: ~Du corps et non de l'.~me aecusons I'indigenee iDes organes mauvais servent i'intelligence. Le porte philosophe r~conforte iei les faibles qui sont de bonne volonti. Si ieur traduction d'un chant c~leste est imparfaite, la faute e n e s t & l'instrument m~diocre et le pauvre musieien de carrefour, r~confort~ par les paroles du porte, se sent plus de foi et de courage: ~Son regard attendri paraissait inspire: ,La note ~tait plus juste et le souffle assure,. Un ~faible% courageux, se dressant contre un fort, e'est le Loup, premier possesseur du bois, en face d'une troupe de chiens serviles. Ii meurt avec une stoique fiert~, car ,,g~mir, pleurer, prier est ~galement I~che." De Vigny a ressenti ~ un haut degr~ l'antagonisme,entre l'individu et la societY, la lutte entre l'id~al et la vie, entre penser et ~tre, source de solitude et de pessimisme. I1 a ~t~ 6galement le plus faible, car la dependance rut toujours mort sort, dit-il; aussi De Vigny s'est retire. ~Dans sa tour, o~ la nuit, les choses ~ternel|es *Absorbaient sa pens~e, archange aux vastes ailes a. (Trarieux). pour y mener une w i t a contemplativa~. Jamais dans cette retraite, ii n'a prof~r~ de plainte, car il est l~che de se soustraire ~ une noble douleur; il faut la m~diter et s'enferrer courageusement clans son ~p~e. Le silence sera la meiUeure critique de la vie, seul le silence est grand, tout le reste est faiblesse, - - dit-il. lnsensiblement nous avons d~j~ entam~ l'examen du courage sous sa forme n~gative qui s'appelle: r~signation, abnegation, sacrifice, d~vouement, ob~issance passive, patience ou devoir. C'est surtout ~ l'arm~e que De Vigny a appris ~ appr~cier cette vertu. Ii met au-dessus de tousles d~vouements celui qui ne cherche pas ~ ~tre admir~ et il veut avec Kant que l'action morale se fasse sans aucun but d'int~r~t propre. Pareil sacrifice depasse celui de certains martyrs chr~tiens qui, pour soutenir ieur bras, entrevoyaient ia canonisation s.ur terre et la b~atification du ciel. L'abn~gation du soldat est done plus lourde que celle de ces martyrs, dit-il. La vraie vertu trouve son but en eile-m~me. ~J'avais vou~ rues jours ~ i'innocence et aux travaux de l'esprit et me ~voici pret ~ commettre le crime et ~ saisir l'~p~e ~, dit de Thou et il se sacrifie, en ne voulant voir que ie bonheur de son ami. Toutes ces hautes exigences morales, De Vigny les r~unit en un mot: l'Honneur, et on comprend maintenant route la valeur qu'il prete ~ ce mot. L'honneur est une loi tout humaine que nous nous imposons ~ nous-m~mes; par cet acte nous nous rendons libres, nous nous ~levons et nous gagnons restime et la dignit~ de nous-m~mes. L'honneur est la conscience exalt~e,
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ii est m~me plus subtil encore que la conscience. I1 est une chose sacr~e et chacun de nous devient grave quand son nora est prononc~. C'est une religion m~tle, sans symbole et sans images, Sans dogme ni c~r~monies, dont les lois ne sont ~crites nulle part, dit-il. C'est une religion id~ale qul n'a besoin ni de foi d'en haut, ni d'inspiration, ni d'offrande; ce West pas une idole, mais pour la plupart des hommes c'est un Dieu. De Vigny y trouve m~me la source de la piti~, sentiment qui de tout temps a divis~ les philosophes, dit Huberx). Les Sto~ciens devraient la rejeter, c'est pourquoi Epict~te l'appeile une maladie devant le real suppos~ d'un autre; S~n~que au contraire l'appr~cie, tandis que Kant la consid~re comme n'ayant aucune valeur morale. De Vigny, par suite de sa sensibilit~ et de son noble caract~re lui conf~re une haute valeur ~thique. D'apr~s lui un porte sans piti~ Wen est pas un et Stello est convaincu de sa mission divine parce qu'il ressent une piti~ sans bornes pour ses compagnons de mis~re. Darts Servitude, De Vigny i'appelle le sentiment divin de la compassion; le Quaker la d~signe comme la plus belle vertu si~geant/t la droite de Dieu et le porte dramaturge en fait l'~loge en la personne de Kitty Bell plutOt s o u s la forme de charit~ catholique. ~J'aime la majest~ des souffrances humaines~ dit-ii et bien que le mot ~majest~e nous rappelle l'aristocrate et l'lndividualiste, encore fort ~loign6 de l'humilit~ d'un Tolstoi, De Vigny a ressenti devant la souffrance humaine une grande compassion, qu'il a con~ue plut6t la suite de ses 6tudes et de son experience de la vie que par suite d'un prineipe catholique. Une larme est pour lui la preuve d'une grande ~me; seul Satan ne peut pleurer. I1 est done naturel que De Vigny ait d~test~ le fire, ce hideux ennemi de l'~motion. I1 aime par contre le grave et silencieux sourire de ses vieux chefs militaires qui avaient compris le s~rieux de la vie. Ses h~ros les plus churls Wont que le sourire; lui seul rut de bon ton chez ses parents. Ce ne sont que les sots qui rient comme il n'ya que les fous qui se f~chent et ne savent p a s s e dominer, tel John Bell. Le rire cruel des garcons s'amusant des souffrances du scorpion; la masse m~diocre se riant du porte, son divin pilote, iui font horreur. De Vigny halt la face rubiconde des industriels et lui pr~f~re la p~leur, noble compagne du travail i/ttellectuel dansla solitude sacr~e: )~Quand des fires d'enfant vibraient dans ta poitfine ~Et soulevaient ton .Qeinsans agiter ton coeur, ~Tu n'~tais pas si belle en ce temps-I~, Delphine sQue depuis ton air triste et depuis ta p~leur. De Vigny aime la confession qui purifie, il veut de la sinc~rit~ en tout, hait le mensonge qui de m~me que le serment ne conviennent pas/t la dignit~ de l'homme. C'est une l~che esp~rance en vue de notre infarct propre qui nous porte au mensonge, v~ritable p~ch~ que l'~cole de Z~non n'aurait jamais pardonn~. Dans la Femme adult~re, De Vigny se montre cependant impr~gn~ de x) R. Huber: A. de Vigny als Philosoph. Marburger Beitr~ge. Heft XL
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l'esprit chr~tien et s'il a ~t~ impityable dans La Col~re de Samson, un an plus tard dans son Journal ii se d~couvre respectheusement devant la femme et lui demande pardon parce que ce sont ies forts qui ont toujours fait la loi, dit-il. Ii est avec Epict~te d'avis que la punition dolt avoir pour but d'am~liorer pendant cette vie qui n'est qu'une prison et pour laqueUe la mort est une douce d~livrance. Aussi les h~ros de De Vigny, passionn~ s'il en fut parmi ies Romantiques, ne reculent jamais devant la mort. Presque tous ses po~mes se terminent par ie tombeau sans pr~coniser toutefois le suicide, comme nous l'avons d~j~t dit. D'apr~s De Vigny i'homme est esclave au sens m~taphysique et ne peut pas disposer de sa propre vie et moins encore de ia vie d'un autre. ~Que les sophistes soient tous absous, except~ ceux qui osent toucher ~ la vie edit Stello. .Jusqu'ici on aurait pu croire que De Vigny admettait le libre arbitre, puisque la vertu nous est apparue comme une de ses consequences. D'apr~s lui, l'homme peut poss~der la libert~ psychologique de la volont~, dont ia raison est le r~gulateur. La grande masse des sots ne la poss~de pas cependant, par ce qu'elle est sous le joug de ses passions mauvaises et que celles-ci sont soumises aux effets de la vie. La th~orie stoicienne arme l'homme contre lui-meme, de sorte que ses actions deviennent volontaires, tandis que celles de la nature ne le sont pas: ~Puisque c'est votre loi, vivez froide nature,! Mais De Vigny comme tout Stoicien est d~terministe. Pour lui I'ame humaine n'est qu'une partie de i'ame universeile et la partie ~tant subordonn~e au tout, nous sommes sujets aux lois universelles. La destin~e est doric une n~cessit~ inexorable. Seul le fort lutte contre cette destin6e qui l'emporte vers un but voile; seuls les grands caract~res gardent une ind~pendance illusoire tandis que le vulgaire est entrainS. L'homme et la Destin~e, voila la trag~die, dit De Vigny. La destin~e est notre d~pendance et la libert~ psychologique notre ind~pendance et tout le problbme tient darts cette phrase: ~L'homme peut faire ce qu'il veut, mais il ne peut vouioir ce qu'il veut~. - - Chatterton sent autour de lui quelque malheur inevitable, mais il precede sa destin~e; Marie de Gonzague est involontairement troubl~e de noirs pressentiments et Cinq Mars lutte ~nergiquement avec sa destin~e et succombe. Elle est une force irrationnelle, car si on la comprenait, elle serait expliqu~e. Les h~ros la regardent avec angoisse, car on ne peut la fuir, partout le malheur r6de et exige sa proie et bien que la destin~e r~gne toujours sur nous, elle ne nous lib~re pas de notre responsabilit~ morale. Cette conception de la destin~e nous m~ne ~ celle que De Vigny s'~tait faite de Dieu. Son Dieu n'est point le Dieu jaloux et vindicatif de I'ancien Testament, comme il a ~t~ peint dans le D~luge, la Fille de .]epht~, Moise et le Mont des Oliviers. Cette conception juive n'a ~t~ pour De Vigny qu'un pr~texte artistique pour exprimer sa compassion envers l'humanit~ souffrante. Sa vraie conception est celle d'un Dieu, se manifestant darts l'ame du monde ~ qui nous sommes ~pparent~s par notre intelligence et ~t qui nous nous opposons par notre c6t~ materiel. Ce Dieu est incomprehensible pour nous, car l'homme ne peut comprendre qu'au point de vue temps,
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espace et cause. Or, Dieu les d~passe t o u s l e s trois, car il est ~ternel, infini et ,causa suit. Pour comprendre Dieu, il faudrait ~tre Dieu lui-m~me. E t tout de m~me, l'homme, ~tincelle infiniment petite, qui n'a qu'un jour pour juger l'~ternit~, d6couvre dans le monde le mal, le doute, la mort et d'autres imperfections. Mais le monde n'existe que dans votre pens~e, dit De Vigny, seul l'invisible est r~el et le d6sordre n'est donc pas dans l'univers, mais darts l'individu. (~journal,>). PlutOt que de s'opposer donc aux lois divines par une tendance 6go'iste d'inertie ou le d6sir de se conserver mat6riellement, il faudrait par notre intelligence revue de Dieu, retourner A Dieu, le chercher et s'unir finaiement Lui, au monde des ames off sont accumul6s d'impaipables tr~sors de vertu. De vertu, disons-nous, car n'est-il pas l~gitime et salutaire de croire que nous sommes ici pour vivre moraiement bien? Notre froide raison le veut ainsi, dit Kant, autrement la vertu serait un mensonge. Ainsi l'Explorateur dans le Bien, Elixir divin, en lan~ant ~son sublime testament dans l a m e r des multitudes~> se recueille, et prie, c.-A-d, communique apr~s l'acte pos6 avec ,.le vrai Dieu, le Dieu fort, le Dieu des idles." C'est encore le Stoicien qui s'est sacrifi6 sans gioire personnelle, mais sur sa pierre de mort, croit l'arbre de grandeur. Cet id~alisme h~roique, quoique has6 sur le sacrifice individuel qui croit au progr~s ~aux pas lents et tardifs~>, qui croit en un avenir meilleur enfin pour l'humanit6 n'est pas pessimiste et ce rut en 1862, que De Vigny, dans le Post-scriptum ajout~ aux Oracles, en montant aux plus hautes altitudes de la s~r~nit6, concur l'image complete d'une ioi supreme des grandes ames, rempart des consciences r~veill~es: Le cristal, c'est la rue et la clart6 du Juste ~Du principe 6ternel de route v6rit~ ~L'examen de soi-m~me au tribunal auguste JOfl la raison, l'honneur, la bont~, l'~quit~ *La pr6voyance /t l'oeil rapide et la science ,D61ib~rent en paix devant la conscience ,Qui jugeant Faction, r6git la libertY.* Et nous voil/~ revenu /~ la date, d'ofl nous ~tions patti. Une derni~re question se pose: Quel conseil, la conception philosophique de De Vigny, nous donne-t-elle et nous apporte-t-elle quelque chose de nouveau? Sa philosophie, dit Huber que nous avons souvent consultS, $a philosophie approfondie et ~clair6e par les experiences de la vie, tout en s'opposant la foi dogmatique, croit en mainte v~rit~ ~thique et en la purification du catholicisme. Elle se sait en possession d'une v6rit~ objective qui nous montre le chemin des plus hautes aspirations et elle conseiile en meme temps A ses adherents de compter avec la vie r~elle et d'observer les lois de la societY, de 1'6tat et de l'Egiise; car 1/~ off De Vigny voUdrait r6sister, il n'oppose que le silence. R~signez-vous! a ~t~ sa devise et il est mort en respectant la croix, dit S~ch~. Sa pens6e ne nous a pas ouvert de nouvelles voies, mais De Vigny a pris en 6clectique dans diff~rents syst~mes et religions (des P~res de la pens~e~ furent ses maitres) des mat~riaux qu'il a exprim~s d'une fa(;on originale. Den Haag, 1922. J. VA~ Z O ~ L ~ .