Cah. Année Gérontol. (2010) 2:429-454 DOI 10.1007/s12612-010-0094-9
COmmunICAtIOns AffIChées / Posters
P5.1 Expérience d’évaluation des pratiques en gériatrie © springer-Verlag france 2010
P5.1-1 Évaluation de la qualité des prescriptions d’antivitamine K chez la personne âgée dans un hôpital local n. taccard, O. Zola, B. Amara, A. m. michali, C. Vallat, C. jaillet, e. Armoiry* 69, hôpital intercommunal de Grandris Letra, Grandris, France Introduction : L’hôpital intercommunal de Grandris-Létra compte 156 lits d’ehPAD et dix lits de médecine. Dans le cadre de la certificationV2007 et de l’évaluation des pratiques professionnelles, une évaluation de la qualité des prescriptions d’Antivitamine K (AVK) a été initiée en raison de l’augmentation de la fréquence des patients pour lesquels l’InR était difficile à stabiliser, la survenue d’un événement indésirable potentiellement grave (InR > 10), et le potentiel iatrogène des AVK. Objectifs : Les objectifs de ce travail étaient : 1) Améliorer la prescription et l’adaptation des doses d’AVK ; 2) améliorer les connaissances concernant ces traitements du personnel médical, soignant mais aussi des patients ; 3) diminuer le nombre d’événements indésirables liés à des variations trop fréquentes et inexpliquées des InR (objectif non évalué à ce jour). Méthodes : un groupe de travail multidisciplinaire comprenant médecin, pharmacien et soignants a été créé. une analyse rétrospective du contenu des dossiers suivant la méthode d’un audit clinique ciblé a été menée. tous les services de l’établissement ont été audités, les patients inclus étaient les patients hospitalisés ayant eu une prescription d’AVK depuis la création du dossier patient informatisé (2008). Les travaux ont débuté en octobre 2008, trois audits cliniques ciblés ont été réalisés. Les informations ont été recueillies par un binôme comportant obligatoirement un médecin ou un pharmacien. L’absence de traçabilité entrainait une réponse négative. Résultats : treize réunions ont été organisées. une partie des résultats des audits apparaissent dans le tableau ci-dessous. Critères communs nombre de dossiers audités Réalisation d’un mms du patient en cours de séjour Contre-indication relative et/ou absolue a été recherchée évaluation du rapport bénéfice/risque tracée existence d’une éducation thérapeutique du patient par la remise d’un livret AVK nA : non applicable.
Réponse Audit 1 Audit 2 Audit 3 mars 2009 juin 2009 février 2010
non nA non sR non nA non nA
30 80 % 3% 90 % 5% 83 % 7% 87 % 13 %
18 67 % 16 % 61 % 0% 50 % 0% 50 % 44 %
30 70 % 0% 83 % 0% 27 % 0% 67 % 33 %
Après chaque audit, une sensibilisation auxbonnes pratiques de prescription a été réalisée en Cme. On observe une amélioration des résultats pour le critère de réalisation du mms, et des résultats fluctuants pour les autres critères pouvant s’expliquer par le changement de démographie médicale.Les actions menées suite à ces audits ont été : ajout d’items de rappels dans le dossier informatisé, création d’outils d’éducation thérapeutique du patient. Conclusion : Il reste à finaliser la mise en place l’éducation thérapeutique (livret adapté à la personne âgée). On prévoit l’organisation d’une soirée de formation médicale axée sur les AVK fin 2010. nous souhaitons compléter ce travail d’évaluation par le relevé sur un an de tous les InR supérieurs à cinq afin d’évaluer l’impact de ces actions sur les adaptations de doses.
P5.1-2 Prévention des chutes accidentelles chez la personne âgée dans un hôpital local : une évaluation des pratiques professionnelles A. m. michali, n. taccard, O. Zola, B. Amara, C. jaillet, A. m. Carpentier, e. Armoiry* 69, hôpital intercommunal de Grandris Letra, Grandris, France Introduction : L’hôpital intercommunal de Grandris Letra compte 156 lits d’ehPAD et dix lits de médecine. Il accueille un nombre croissant de personnes dépendantes ayant un risque de chute important, aux conséquences potentielles graves : perte d’autonomie, coût financier, grabatérisation, décès. Les déclarations d’événements indésirables montrent que.la fréquence de survenue des chutes est élevée (222 chutes déclarées en 2008 : probable sous déclaration). Il a donc été décidé de raliser une évaluation des pratiques professionnelles sur ce thème. Objectifs : L’objectif principal de ce travail était de mettre en place des stratégies de repérage du risque de chute, de mettre en œuvre des actions de prévention personnalisées, de diminuer le nombre de chutes, et d’améliorer le circuit de déclaration. Méthodes : un groupe multidisciplinaire comprenant médecin, kinésithérapeute et soignants a été formé, et la méthode de l’audit clinique ciblé rétrospectif a été choisie. Les critères d’inclusion de l’étude était : toute personne prise en charge au sein des unités de l’établissement, identifiée comme chuteuse (égal à partir de deux chutes par an en ehPAD, pour toute notion de chute en médecine). Résultats : Dix-sept réunions ont eu lieu, depuis octobre 2008. un état des lieux à partir de patients chuteurs a été réalisé en janvier et mai 2009 et a donné lieu à des actions de sensibilisation du personnel au recueil des chutes avec l’outil informatique. en 2009 : 340 chutes ont été signalées, cette augmentation est certainement à mettre en
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rapport avec ces actions de sensibilisation à la traçabilité. en février 2010, l’audit de prévention des chutes a été mené à parir de 30 dossiers. Les résultats étaient décevants : on ne retrouvait pas la notion de chute dans le dossier, ni le calcul d’ImC, de révision de traitement médicamenteux, peu de recherche de déficit visuel, peu de prescriptions de vitamine D. Cinquante pour cent des patients chuteurs audités avaient une prise en charge par un kinésithérapeute. Les actions menées ont été la création d’un guide de prévention des chutes (une version soignants, une pour les patients–aidants), la modification du dossier patient informatisé : ajout dans les observations d’entrée de « reminders » : items non retrouvés lors de l’audit (ImC, prescription de vitamine D…). Critères
Non (%)
Oui (%)
notion de chute dans le bilan d’entrée tracée ?
63
37
évaluation état nutritionnel réalisée et résultat ImC traçé ?
93
7
Déficit visuel recherché ? Résultat traçé ?
77
23
un test timed up and go ou tinetti a été réalisé. Résultat tracé ?
97
3
évaluation du traitement médicamenteux réalisée à l’admission et/ou au cours du séjour
83
17
si pas de vitamine D et abscence de contre indication, cette prescription est réalisée ?
80
20
en cas de risque identifié, une prise en charge par un kiné a été prescrite ?
53
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une hyperostose antérieure étendue au niveau du rachis dorsal comprimant les structures situées en avant. L’hyperostose dorsale antérieure des patients atteints de maladie de forestier peut entraîner une dyspnée paroxystique par compression bronchique. Le traitement est alors chirurgical. Conclusion : La maladie de forestier, bien que rare doit être recherchée devant toute dyspnée paroxystique inexpliquée chez un sujet âgé afin d’éviter les complications, notamment compressives.
P5.1-4 Évaluation des effets de la formation élaborée par la Fédération québécoise du loisir en institution pour soutenir la mise en place d’un environnement favorable au loisir et à l’activité physique, dans les résidences privées pour les personnes âgées m.e. Bedard, h. Carbonneau Études en loisir, culture et tourisme, université du Québec à trois-rivières, trois-rivières, Canada
P5.1-3 Une dyspnée paroxystique révélatrice d’une maladie de Forestier du sujet âgé
Introduction : Le Québec vit actuellement un développement accéléré des résidences privées causé par la volonté politique de baisser le taux d’institutionnalisation et de favoriser le maintien à domicile. toutefois, il « n’existe pas au Québec de lois régissant spécifiquement les résidences privées pour personnes âgées et établissant des normes minimales de qualité » (Charpentier, 2002). Il est évident que cette situation a un impact négatif sur la qualité des services offerts aux résidents (risque d’abus, sous stimulation). effectivement, les propriétaires manquent de temps et de formations pour assurer un service de loisir de qualité aux résidents. C’est pourquoi la fédération québécoise du loisir en institution a développé un guide pour soutenir et contribuer à la mise en place d’un environnement favorable au loisir et à l’activité physique dans les résidences privées pour les personnes âgées (fQLI, 2008). suite à la création de cet outil, la fQLI a offert une série de formations aux propriétaires pour les aider à apprendre à l’utiliser. Il importait d’évaluer les effets de cette formation.
s. Azzabi, I. Karoui, f. Bendahmen Médecine interne, hôpital Mohamed-taher-Maamouri-Nabeul, Nabeul, tunisie
Objectifs : Les objectifs étaient : 1) Identifier les éléments retenus ; 2) identifier les changements apportés ou planifiés ; 3) identifier les facteurs facilitant ou limitant la mise en place de changements.
Introduction : La maladie de forestier ou maladie hyperostosique rachidienne es tune pathologie rhumatologique caractérisée par un désordre musculo squelettique non inflammatoire d’étiologie indéterminée.
Méthodes : un devis d’expérimentation à mesure unique a été utilisé. La population à l’étude était composée des propriétaires de petites et moyennes résidences privées ayant suivi la formation en mauricie et en montérégie. huit propriétaires ont été choisis par choix raisonné selon la région et la grosseur de l’établissement. Les données ont été recueillies à l’aide d’entrevues semi-structurées centrées. L’analyse qualitative selon la méthode de miles et huberman (2003) a été utilisée. Les données ont été enregistrées puis le verbatim transcrit.
Conclusion : nous poursuivons notre effort de prévention des chutes, avec l’organisation d’une exposition sur la prévention des chutes en novembre 2010 (chambre témoin). une nouvelle évaluation est prévue au premier trimestre 2011.
Objectifs : La maladie est souvent asymptomatique chez le sujet âgé, rarement révélée par une dyspnée. Méthodes : nous rapportons l’observation d’un homme de 67 ans diabétique insulinodépendant et insuffisant rénal au stade d’hémodialyse, hospitalisé pour des sensations d’étouffement avec des crises de dyspnée paroxystique. Résultats : À l’interrogatoire, on retrouve la notion de dorsalgies de type mécaniques, s’aggravant à la mobilisation du rachis, évoluant depuis quelques mois et résistantes au traitement anti-inflammatoire et antalgique. L’examen clinique et en particulier cardiovasculaire et respiratoire est strictement normal. Les radiographies standard du rachis dorsal et du thorax ont montré un aspect de « double corps vertébral » refoulant l’ombre aérique. L’examen tomodensitométrique a montré
Résultats : Les résultats ont mis en relief les changements apportés ou planifiés en plus de documenter les éléments pouvant faciliter ou limiter la mise en œuvre de tels changements selon les vecteurs de création d’un environnement favorable au loisir et à l’activité physique. en effet, l’identification de ces facteurs (environnement, offre d’activités, équipements et matériels disponibles, ressources financières et humaines, etc.) permet de préciser et de spécifier le champ d’intervention pour l’amélioration de la qualité de vie des aînés hébergés.
Cah. Année Gérontol. (2010) 2:429-454 Conclusion : Cette étude a permis de mieux comprendre l’apport de la formation développée par la fédération québécoise du loisir en institution. Les résultats obtenus apportent de nouvelles connaissances qui peuvent aider la mise en place d’actions plus éclairées dans le développement de formations pour les résidences privées.
P5.1-5 Les urgences gériatriques au CHU de Treichville à Abidjan en Côte-d’Ivoire Y.A. Binan, é. Cretel Bouches-du-rhône, hôpital sainte-Marguerite, Marseille, France Introduction : Les sujets âgés représentent un intérêt de par leur fragilité tant au plan médical que social dans les pays en voie de développement. en france, la gériatrie concerne les plus de 65 ans et en Côte-d’Ivoire elle concerne les plus de 60 ans. Objectifs : L’objectif de ce travail était de répertorier les principales pathologies rencontrées chez les personnes âgées en situation d’urgence en Côte-d’Ivoire. Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective réalisée à partir du registre des urgences médicales du Chu de treichville, concernant les patients âgés d’au moins 60 ans, de janvier à juin 2009. Résultats : Au cours des six mois, 5 582 patients ont été reçus aux urgences médicales dont 569 avaient au moins 60 ans soit 10 %. L’âge moyen était de 67 ans avec des extrêmes de 60 et 89 ans, une prédominance féminine se dégageait avec 363 femmes pour 206 hommes. Diagnostics retenus : sur les 455 dossiers, les diagnostics se répartissaient en : 1) Pathologies neurologiques : 155 patients soit 34 % ; 2) accident vasculaire cérébral ischémique : 113 cas ; accident vasculaire cérébral hémorragique : 38 cas ; hématome sous-dural : trois cas et une tumeur cérébral ; 3) pathologies infectieuses : 128 patients soit 28 % ; 4) toxoplasmose cérébrale : 33 cas ; pneumopathie : 25 cas ; méningite purulente : 19 cas ; pleurésie tuberculeuse : 17 cas ; péricardite tuberculeuse : 14 cas ; tuberculose péritonéale : huit cas ; tuberculose pulmonaire : cinq cas ; abcès du foie : quatre cas ; érysipèle : trois cas ; 5) pathologies cardiovasculaires : 81 patients soit 18 % ; 6) hypertension artérielle : 48 cas ; insuffisance cardiaque : 25 cas ; arythmie : huit cas ; 7) pathologies métaboliques : 59 patients soit 13 % ; 8) hypoglycémies : 27 cas ; acidocétose diabétique : 23 cas ; goutte : neuf cas ; 9) pathologies digestives : 32 patients soit 7 % ; 9) cirrhose hépatique : 14 cas ; ulcère gastroduodénal : huit cas ; hémorragie gastrointestinale : quatre cas ; lithiase biliaire : quatre cas ; pancréatite aigue : deux cas. Mode de sortie et évolution : sur les 455 patients qui présentaient un diagnostic précis, 325 patients étaient transférés en médecine interne soit 71,4 %, 38 patients soit 8,4 % étaient admis en pneumologie, 32 patients soit 7 % étaient transférés en neurochirurgie et 26 patients étaient transférés au service des maladies infectieuses. nous avons recensés 34 décès soit 7,5 % des cas. Discussion : La proportion des sujets âgés admis, de 10 % est plus faible que celle rapportée dans les études métropolitaines. Les motifs d’admission spécifiques des séniors en france qui regroupent : les chutes, la déshydratation, les problèmes sociaux ne sont pas retrouvés dans notre étude parce que nos patients sont moins âgés. Conclusion : Les urgences gériatriques dans notre étude sont dominées par les pathologies neurologiques : 34 %, et les pathologies infectieuses : 28 %. La prévalence de l’infection par le VIh est estimée à 10 %. La mortalité est de 7,5 %, dominée par les accidents vasculaires cérébraux.
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P5.1-6 Qualité de la préparation de la sortie des patients de l’hôpital vers la ville. À propos d’une évaluation des pratiques professionnelles en gériatrie R. Boulahssass1, B. Clementine1, O. Guerin1, f. Capriz-Ribiere1, V. m ailland1, I. Bereder1, P. Brocker1, j.f. Quaranta2 1 Pôle de gérontologie 2 Coordination des vigilances sanitaires et de la gestion des risques, hôpital de Cimiez, CHU de Nice, Nice, France Introduction : La préparation de la sortie en gériatrie après une hospitalisation est une étape essentielle et parfois ardue. Objectifs : L’objectif principal de cette étude est de comparer la procédure de sortie des patients de deux services de gériatrie du Chu de nice au référentiel de la haute Autorité de santé (hAs). Méthodes : une évaluation des pratiques professionnelles a été réalisée au moyen d’une étude de type avant–aprés sur 121 patients. entre les deux recueils de données transversaux, des actions correctives ont été proposées. trente-deux variables qualitaives et quantitatives ont été recherchées pour chaque patients dont 18 critères recommandés par la hAs. Les résutats du service de moyen sejour et du service de court séjour ont été analysés séparement. Résultats : Cent vingt et un patients ont été inclus. L’âge moyen des patients était de 85 ans. Pour le service de court séjour, une amélioration significative a été observée pour le contact des intervenants exterieurs (p = 0,001), pour l’explication de l’ordonnance (p = 3,5*10–7), pour le compte rendu d’hospitalisation remis au patient (p = 0,03), pour la fiche de transmission infirmière remis au patient (p = 0,0001) et pour l’explication des examens complementaires (p = 0,006). Pour le service de moyen sejour il a été observé une amélioration significative pour l’explication de l’ordonnance (p = 9,41*10–5) et pour l’explication des examens complementaires prescrits (p = 0,03). Conclusion : Parmi les critères évalués, nombreux sont ceux pour lesquels les recommandations de la hAs étaient respectées au premier tour d’audit. Aprés la mise en place d’actions correctives des améliorations ont été constatées mais devront être réevaluer dans le temps.
P5.1-7 Pathologies du sujet âgé observées dans le service de médecine interne R. Chermat, s. hannat, f Z. mekideche, C.e. Ali-Khodja, R. malek Médecine interne, CHU, sétif, Algérie Introduction : Définition du sujet âgé : âge supérieur à 65 ans (selon les recommandations de l’Oms). La pathologie du sujet âgé pose un problème aux praticiens du fait de ses expressions cliniques multiples et mono symptomatiques qui ouvre un éventail diagnostique large rendant l’orientation hospitalière et la prise en charge difficiles. Objectifs : Déterminer la pathologie du sujet âgé au service de médecine interne et identifier les problèmes liés à la prise en charge. Méthodes : étude rétrospective réalisée au service de médecine interne sur tous les patients âgés plus de 65 ans durant la période de janvier 1998 à décembre 2007. Les paramètres étudiés sont : état civil, AtCD, état clinique et biologique, bilan des complications et traitement. Résultats : Parmi les 12 255 cas d’hospitalisations : 1 202 (9,81 %) sont âgés plus de 65 ans, 790 hommes et 412 femmes soit un sexratio de 1,92. Leur âge moyen est de 72,86 ans chez les hommes et
432 73,18 ans chez les femmes (extrêmes : 65–82 ans). La durée moyenne d’hospitalisation : 11 jours. Quant au motif d’hospitalisation le plus fréquent : le diabète (34 %) suivi de l’AVC (23 %), pathologie digestive (16 %), cancéreuse (7 %), cardiovasculaire (5 %). Les facteurs de risque des AVC sont : htA (62 %), diabète (31 %), dyslipidémie (7 %). La pathologie digestive la plus fréquente est l’hémorragie digestive (55 %). La carcinose péritonéale est la cause la plus fréquente des cancers (34 %). Le nombre de décès est de 260 (21,63 %), représentant 56 % de la mortalité globale du service. Conclusion : La pathologie du sujet âgé représente 10 % des hospitalisations. elle est caractérisée par la prédominance des maladies chroniques (diabète et maladies cardiovasculaires). La mortalité est élevée 1/5, représentant plus de 56 % de la mortalité globale. Il est à noté le retard au diagnostic ainsi que la difficulté de la prise en charge des patients âgés. La gériatrie reste une spécialité à part entière, elle nécessite de gros moyens humains et matériels. Le contexte psychologique est négligé et le contexte social est de plus en plus pesant du fait du changement des habitudes familiales. Il faut donc faire une évaluation globale du patient âgé : à la fois physique, neuropsychologique et sociale.
P5.1-8 Enseignement de la gériatrie gérontologie au Sénégal : un modèle d’enseignement pour une gériatrie gérontologie émergente m. Coumé1,2,3, K. toure3,4, m.K. mourtalla5, t. Diop moreira1 1 Médecine interne, CHU le Dantec 2 CHU de gériatrie gérontologie de l’IPres 3 Ministère de la santé et de la prévention 4 Département de santé publique et de médecine préventive, université CAD 5 service de médecine interne, CHU de Pikine, Dakar, sénégal Introduction : Le sénégal dans le cadre de sa politique de santé a mis récemment en œuvre un plan dénommé sésame dont l’objectif est d’assurer des soins gratuits à toutes les personnes âgées de plus de 60 ans sur l’ensemble du territoire et dans les structures de santé publique. Objectifs : Le plan est en vigueur depuis le 1er septembre 2006 et son évaluation a mis en évidence l’insuffisance de compétences en gériatrie, obstacle majeur a la pérennisation de cette initiative vers la mise en place d’une caisse nationale de solidarité maladie pour les anciens. Méthodes : réseaux et filières gériatriques au sénégal. Au sénégal il n’existe que deux centres de gériatrie gérontologie dirigés par les deux seuls gériatres que compte le pays : le Chu de gériatrie gérontologie de l’Institution de prévoyance retraite du sénégal et le centre de gériatrie gérontologie de la municipalité de Dakar. Historique de l’enseignement de la gériatrie : 1) création d’un poste d’assistant chef de clinique en gériatrie octobre 1998 ; 2) ouverture d’un enseignement de gériatrie a la faculté de médecine de l’uCAD depuis 1999 (sixième année de médecine et Ces de médecine interne) ; 3) organisation de séminaires de gériatrie ; 4) accords de coopération dans le domaine de l’enseignement et de la recherche en gériatrie avec ujf de Grenoble et Paris XIII : 2009 ; organisation de l’enseignement de gériatrie dans le cadre du plan sésame : 1) deux niveaux médicaux : a) DIu de gériatrie pour les médecins des centres de santé ; b) Des de gériatrie pour le niveau hospitalo-universitaire ;·2) un niveau médicosocial : infirmiers et assistants sociaux : licence L3 de médiateur en gérontologie ; a) cette formation est en cotutelle comporte un volet théorique (cours magistraux, séminaires, visioconférences) et stage pratique à Grenoble, Paris.
Cah. Année Gérontol. (2010) 2:429-454 Résultats : Cette expérience d’enseignement pour une gériatrie émergente au sénégal et en Afrique subsaharienne est un défi et requiert un accompagnement de la grande famille de la gériatrie francophone.
P5.1-9 Le Timed Up and Go et le système de mesure de l’autonomie fonctionnelle (SMAF) permettent-ils de mesurer des changements suite à la réadaptation gériatrique ? L. Demers1,2, j. Desrosiers3, R. nIkolova1, G. Bravo3 Centre de recherche, institut universitaire de gériatrie de Montréal 2 École de réadaptation, université de Montréal, Montréal 3 Centre de recherche sur le vieillissement, sherbrooke, Canada
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Introduction : La sensibilité au changement des instruments de mesure couramment utilisés en réadaptation gériatrique constitue un aspect peu étudié jusqu’à présent. Il s’agit pourtant d’une facette cruciale de validité sans laquelle on pourrait conclure qu’une intervention n’est pas efficace alors que l’absence d’efficacité est causée par le fait que l’instrument n’est pas capable de détecter des différences cliniquement significatives. Objectifs : Cette étude visait à évaluer et comparer la capacité du test chronométré timed Up and Go (tuG) et du système de mesure de l’autonomie fonctionnelle (smAf) à détecter des changements chez des aînés suivis en réadaptation, soit en unités de réadaptation fonctionnelle intensive et en hôpitaux de jour. Pour le smAf, les sous-échelles reliées à la mobilité (smAf-mob), aux activités de la vie quotidienne (smAf-AVQ) et aux activités de la vie domestique (smAf-AVD) ont été ciblées. Méthodes : un devis longitudinal comportant quatre temps de mesure a été utilisé. Des données ont été recueillies auprès de 237 aînés (âge moyen de 80 ans) à l’admission et au congé de réadaptation, soit pendant une période de changement de leur statut fonctionnel. Pour 160 de ces aînés, des données ont également été recueillies à deux reprises après le congé, soit pendant une période de relative stabilité de leur statut fonctionnel. La perception de changement selon le point de vue des professionnels a aussi été mesurée. Résultats : Les indices de sensibilité au changement (sRm et indice de Guyatt) sont élevés pour le tuG, en unités de réadaptation fonctionnelle intensive (1,12 et 0,98) et en hôpitaux de jours (1,85 et 0,89). en hôpitaux de jours, 15 % du changement perçu par les professionnels pour la mobilité est expliquée par les scores du tuG. Les indices de sensibilité au changement (sRm et indice de Guyatt) des trois sous-échelles du smAf sont élevés en unité de réadaptation fonctionnelle intensive (0,97 à 2,17) et sont faibles et modérées en hôpitaux de jour (0,29 à 0,54). Dans les deux milieux, une proportion significative du changement perçu par les professionnels pour la mobilité, les AVQ et les AVD est expliquée par les scores aux smAf-mob (20 et 19 %), smAf-AVQ (10 et 14 %) et smAf-AVD (23 et 19 %). Conclusion : Les progrès des aînés vus en réadaptation peuvent être captés par le tuG et le smAf. Les résultats de cette étude appuient leur utilisation en unité de réadaptation fonctionnelle intensive et en hôpitaux de jours. La différence d’intensité caractérisant ces structures de services suggère que le tuG et le smAf sont appropriés pour mesurer l’évolution du statut fonctionnel des aînés dans le continuum de services qui leurs sont offerts.
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P5.1-10 Impacts des aides techniques auprès des usagers et de leurs proches-aidants : résultats préliminaires
3, rue Ducastel, 78100 st-Germain-en-Laye, France service de neurologie, clinique des Cèdres, Château d’Alliez, 31700 Cornebarrieu, France
L. Demers1,2, W. mortenson1,3, m. Plante1, m.h. Raymond1 et Consortium for Assistive technology Outcomes Research (CAtOR) 1 Centre de recherche, institut universitaire de gériatrie de Montréal 2 École de réadaptation, université de Montréal, Montréal 3 simon Fraser University, Gerontology research Centre, Vancouver, Canada
Introduction : Différentes spécialités médicales sont à même d’initier la prise en charge des patients atteints de mA. Les gériatres et les médecins généralistes (mG) capacitaires comme les neurologues libéraux sont en première ligne. L’étude Profil II apporte des informations sur leur pratique.
Introduction : Les interventions reliées aux aides techniques (incluant les aides techniques, les adaptations domiciliaires et les modifications de tâche) ont le potentiel de pallier les incapacités des personnes âgées tout en réduisant le besoin d’assistance humaine. en réadaptation gériatrique, ces interventions mobilisent des ressources humaines et matérielles de plus en plus considérables. Les effets bénéfiques des interventions ne sont pas démontrés ni pour les personnes âgées ni pour leurs proches-aidants. Objectifs : Cette étude vise à évaluer dans quelle mesure une intervention à domicile centrée sur les aides techniques peut améliorer la participation des personnes âgées tout en générant des effets positifs pour les proches-aidants, notamment en réduisant leur fardeau d’aide. Méthodes : L’étude consiste en un essai clinique randomisé dans lequel des dyades personne âgée–proche-aidant (22 participants à ce stade) sont divisées en deux groupes. Le premier groupe est évalué avant et après une intervention personnalisée à domicile, impliquant la personne âgée et son proche-aidant. Le groupe de comparaison reçoit la même intervention mais de façon décalée dans le temps. Les outils Individually Prioritised Problem Assessment (IPPA) et mesure des habitudes de vie (mhAVIe) ont été utilisés auprès des usagers et l’outil mesure de l’impact des aides techniques sur proches aidants (mIAtA) a été utilisé auprès des proches-aidants. Résultats : Les résultats préliminaires ont été obtenus en combinant les données avant et après l’intervention dans les deux groupes. Pour les usagers, les scores du IPPA et de la mhAVIe suggèrent une réduction du degré de difficulté à accomplir les activités visées par l’intervention (test de Wilcoxon, z = 2,3, p = 0,023), ainsi qu’une amélioration de leur participation sociale (z = –2,661, p = 0,008). Pour les proches-aidants, les scores au mIAtA suggèrent un allègement du fardeau (z = –2,192, p = 0,028). Conclusion : Le présent projet de recherche répond au besoin des prestataires de services (cliniciens et décideurs) d’avoir des données de recherche pour évaluer/réviser les services offerts en matière d’aides techniques attribuées aux personnes âgées. Les résultats préliminaires indiquent que l’intervention est efficace pour les personnes âgées et leurs proches-aidants.
P5.1-11 Étude Profil II : prise en charge de la maladie d’Alzheimer (MA) par les gériatres français en 2009 B. Lavallart1, j.P. Delabrousse-mayoux2, m. Paccalin3, P.j. Prince4, f. Puisieux5, s. Romatet6, C. mekies7 1 Unité de gériatrie, centre hospitalier général, 02321 st Quentin cedex, France 2 8, rue saint-Martin, 24100 Bergerac, France 3 Pôle de gériatrie, CHrU La Miletrie, 86021 Poitiers, France 4 131, av de Lodève, 34080 Montpellier, France 5 service de gériatrie, hôpital gériatrique les Bateliers, 59037 Lille, France
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Objectifs : L’objectif de l’étude Profil II est de décrire la prise en charge thérapeutique de la mA en incluant tous les médecins qui peuvent initier une prescription. Méthodes : Profil II est une étude épidémiologique observationnelle transversale sous forme d’un registre qui fut conduite de juin 2008 à mai 2009 dans les huit régions administratives françaises. un tirage au sort parmi les médecins qui peuvent initier un traitement a été réalisé. Le registre collectait des informations sur les 20 premiers patients vus en consultation. un questionnaire complémentaire était proposé pour les quatre premiers patients inclus et traités par Donepezil. Résultats : Deux mille trois cent cinquante-quatre patients (42,3 %) sur les 6 067 furent inclus par des médecins à exercice gériatrique (gériatres et mG capacitaire). L’âge moyen était de 81,6 ans (± 6,3 sD) soit 2,7 ans de plus que la moyenne d’âge des patients vus par un neurologue. Les médecins à orientation gériatrique voyaient en majorité des femmes (69,8 %) et des patients en institution (22,4 %). néanmoins, 52 % des patients consultant un médecin à orientation gériatrique vivaient à domicile accompagnés par une tierce personne. Le mmse moyen des patients suivis par les gériatres, était à 17,4 (± 6,2 sD) et était le plus bas parmi les médecins ayant participé à l’étude. Le mmse au diagnostic était le plus bas chez les patients consultant les gériatres (moyenne 20,3 ± 4,6). Conclusion : Cette étude apporte tout un ensemble de données médicales permettant de caractériser les patients traités pour mA. La taille de l’échantillon permet de représenter le profil des patients vus par les médecins à orientation gériatrique et de le comparer aux autres spécialistes.
P5.1-12 Étude Profil II : bon usage des médicaments spécifiques de la maladie d’Alzheimer (MA) en France en 2009 B. Lavallart1, j.P. Delabrousse-mayoux2, m. Paccalin3, P.j. Prince4, f. Puisieux5, s. Romatet6, C. mekies7 1 Unité de gériatrie, centre hospitalier général, 02321 st-Quentin cedex, France 2 8, rue saint-Martin, 24100 Bergerac, France 3 Pôle de gériatrie, CHrU La Milétrie, 86021 Poitiers, France 4 131, avenue de Lodève, 34080 Montpellier, France 5 service de gériatrie, hôpital gériatrique les Bateliers, 59037 Lille, France 6 3, rue Ducastel, 78100 st-Germain-en-Laye, France 7 service de neurologie, clinique des cèdres, Château d’Alliez, 31700 Cornebarrieu, France Introduction : La prise en charge des patients atteints de mA pose de nombreuses questions. Parmi celles-ci, une concerne le bon usage des médicaments spécifiques de la mA. L’étude Profil II apporte des éléments de réponses. Objectifs : L’objectif de l’étude était de décrire la prise en charge thérapeutique de la mA par les médecins qui initient la prescription.
434 Méthodes : Il s’agit d’une étude épidémiologique observationnelle transversale sous forme d’un registre conduite de juin 2008 à mai 2009 dans les huit régions administratives françaises. un tirage au sort parmi les médecins qui peuvent initier un traitement a été réalisé. Le registre collectait des informations sur les 20 premiers patients vus en consultation pendant la période considérée. un questionnaire complémentaire était proposé pour les quatre premiers patients inclus et traités par Donepezil. Les caractéristiques des patients ainsi que les traitements ont été analysés. Résultats : six mille soixante-sept patients ont été inclus dans le registre, et le questionnaire a été complété pour 1 323 patients sous Donepezil. L’âge moyen était de 80,1 ans (± 6,9 sD), les femmes représentaient 66 % de la population ; le mmse moyen était à 17,8 (± 6 sD). 77,8 % des patients avaient une monothérapie à la sortie de consultation, 14,3 % une association (IAChe + memantine), 7,9 % sans traitement. La prescription du Donepezil respectait l’Amm dans 92,7 % des cas (mmse de 10 à 26). La posologie à l’instauration était de 5 mg/j dans 95 % des cas, et de 10 mg/j en cas de renouvellement (92,1 %). Conclusion : La taille de l’échantillon de l’étude Profil II donne un poids certain à la description des patients vus par les médecins à orientation gériatrique. elle permet également de comparer les pratiques médicales des différents médecins spécialistes prescripteurs dans la maladie d’Alzheimer.
P5.1-13 Dépistage et évaluation de la douleur lors de la réfection des pansements en USSR service de gériatrie, centre hospitalier d’Orsay s.m. Diebold, B.D. tanguy essonne, unité de soins de suite et de réadaptation orsay, orsay, France Introduction : La prévalence de la douleur chez la personne âgée et ses répercussions sur l’autonomie, le psychisme et le devenir sociofamilial imposent de rechercher et de traiter ce symptôme. selon une enquête de prévalence dans notre unité de soins de suite et de réadaptation en octobre 2008, 30 % des patients présentaient des plaies aigües (chirurgicales, traumatiques) ou chroniques (ulcère, escarre). selon les consensus, toutes les plaies sont douloureuses. On distingue la douleur de « fond », due à la plaie, ressentie au repos en l’absence de manipulation et la douleur « procédurale » qui peut se révéler lors de la réfection des pansements. Afin d’améliorer la prise en charge de la douleur et son évaluation, nous avons décidé d’effectuer une évaluation de nos pratiques professionnelles (ePP). Objectifs : nous nous sommes fixés trois objectifs : obtenir un dépistage de la douleur systématique à chaque réfection de pansement, utiliser de manière adaptée les différentes échelles (auto ou hétéroévaluation) en fonction du patient communicant ou non, sensibiliser les soignants au thème de la douleur. Méthodes : À partir de deux référentiels, la méthodologie choisie a été un audit clinique ciblé. Résultats : un premier audit est effectué sur 30 patients. Les résultats montrent que 77 % des patients ont un dépistage de la douleur mais dans 57 % des cas les échelles ne sont pas utilisées lors du premier pansement. seul 37 % des patients ont une évaluation continue de la douleur lors de la réfection des pansements suivants. Au vu de ces résultats, un journal de suivi de plaie, rapide et simple à remplir, est créé. Il comprend la plaie photographiée et ses caractéristiques, le type de pansements appliqués, l’évaluation de la douleur de fond et procédurale avec l’échelle utilisée. un programme de formation sur
Cah. Année Gérontol. (2010) 2:429-454 la douleur pour les soignants est mis en place. Le second audit effectué sur 30 patients à la suite du cycle de formation et de l’utilisation du journal de suive de plaie montre une amélioration de 28,5 % de l’ensemble des critères évalués. Le principal axe d’amélioration réside en l’évaluation continue de la douleur avec une échelle adaptée. Il existe toutefois une difficulté à changer d’échelle lorsque le patient communicant devient non communicant. Conclusion : en conclusion, il apparait une sensibilisation de la majorité des soignants au thème de la douleur et de la réfection des pansements. un journal de suivi de plaie paraît être un outil intéressant pour la prise en charge globale des plaies. Au vu des résultats de cette ePP une réflexion au sein de l’établissement est en cours pour le remplacement de la fiche pansement actuelle par un journal de suivi de plaie commun et utilisable dans chaque service. Des formations biannuelles sont également proposées pour actualiser les connaissances et rester sensible à l’enjeu du dépistage et de l’évaluation de la douleur.
P5.1-14 Étude de la qualité de la prise en charge des accidents vasculaires cérébraux chez des patients âgés hospitalisés en médecine gériatrique m. Verny1, j.L. novella2,3,*, s. stephane3, Y. samson1, I. serre4, Y. G uilhermet5, P. Krolak-salmon5 1 AP-HP, groupe hospitalier Pitié-salpêtrière, Paris, France 2 Faculté de médecine, eA 3797, université de reims, Champagne-Ardenne, France 3 service de médecine interne et de gérontologie clinique, France 4 service de neurologie, CHU de reims, reims, France 5 Hôpitaux civils de Lyon, Lyon, France Introduction : Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) surviennent dans la plupart des cas après 70 ans. Ils sont ischémiques dans 80 % des cas (dont 30 % d’origine cardio-emboligène). Leur nombre est en croissante augmentation mais la mortalité diminue grâce à la qualité de la prise en charge. néanmoins, ils sont toujours responsables de nombreuses séquelles source de handicap ; le nombre de démences post-AVC n’est pas négligeable. On assiste alors de plus en plus au développement d’expériences organisationnelles pour améliorer la prise en charge des AVC des patients de 75 ans et plus à la phase aiguë entre des services de médecine gériatrique (mG) et des unités de neurovasculaires (unV). Objectifs : Décrire des expériences avec un suivi des marqueurs de qualité de la prise en charge pour s’assurer de l’efficacité des organisations proposées et pour avoir les moyens d’améliorer la qualité. Méthodes : L’étude s’est déroulée dans trois structures françaises : la première, parisienne, fonctionne en collaboration avec l’unV sur les procédures de surveillance des patients, les modalités d’investigations, les décisions thérapeutiques. La deuxième, rémoise (Reims, france), est le fruit d’une collaboration avec l’unV au sein du pôle de neurologie-gériatrie. La troisième, lyonnaise (Lyon, france) est une unV gériatrique de soins de suite et réadaptation pour personnes âgées ayant présenté un AVC. Les marqueurs de suivi identifiés étaient : le taux de retour à domicile, le taux de décès, le taux de handicap (score de Rankin à six mois), le taux d’escarres et de bronchopneumonie (BPnP) acquis durant l’hospitalisation, le taux de sonde urinaire (sAD) et/ou nasogastrique (snG) ou de gastrostomie à la sortie, le taux de comorbidité (score CIRs), le taux de diagnostic étiologique précisé à la sortie et le taux de consultation effective (en gériatrie ou en neurologie) dans un intervalle de 6 à 12 mois. Résultats : Au vue des résultats préliminaires, on note une différence de recrutement entre Reims et Paris. À l’évidence la gériatrie est un
Cah. Année Gérontol. (2010) 2:429-454 des maillons de la filière de prise en charge des AVC aujourd’hui. Au vue du descriptif, on peut faire le constat d’une prise en charge des patients les plus fragiles. Des scores CIRs et nIhss plus élevés, des complications survenant dans plus d’un tiers des cas au cours du séjour hospitalier, un taux d’AVC hémorragiques plus élevé, et un taux de décès qui l’est également. Conclusion : Il y a nécessité de poursuivre ce type d’étude et de valider des modèles organisationnels de soins sur des schémas différents, adaptés aux spécificités des situations gériatriques de l’AVC.
P5.1-15 Évaluation d’une pratique réflexive visant l’amélioration de la qualité des soins dispensés aux personnes âgées hospitalisées, fragiles et vulnérables V. D ube1,2, f. Ducharme1,3 Faculté des sciences infirmières, université de Montréal, Canada 2 Direction des soins infirmiers, centre hospitalier de l’université de Montréal, Canada 3 Centre de recherche, institut universitaire de gériatrie de Montréal, Montréal, Canada 1
Introduction : Les infirmières doivent composer avec un contexte de travail en pleine mouvance alors que les avancées scientifiques et technologiques, la situation de main-d’œuvre et le vieillissement de la population requièrent un renouvellement constant des pratiques de soins. Les besoins particuliers des personnes âgées sont souvent en discordance avec la vitesse accélérée du travail en milieu hospitalier, le manque de formation gérontologique et les attitudes et stéréotypes négatifs à l’endroit des personnes âgées. La pratique réflexive, soit l’autoexamen de sa pratique professionnelle par la révision d’expériences cliniques pour apprendre de celles-ci, a été proposée dans cette étude comme moyen pour améliorer la qualité de soins dispensés aux aînés hospitalisés. Objectifs : Les buts de cette étude étaient : 1) de développer, d’implanter et d’évaluer une pratique réflexive avec des infirmières œuvrant auprès de personnes âgées hospitalisées en soins de courte durée ; 2) d’évaluer les effets de cette pratique sur certaines interventions infirmières réalisées auprès de la clientèle âgée hospitalisée. Méthodes : un devis mixte combinant une approche qualitative de type recherche-action (phase de développement et d’implantation de la pratique réflexive) [n = 25] et une approche quantitative de type quasi expérimental avec groupe de comparaison (n = 23) et mesures pré- et postimplantation (phase d’évaluation de la pratique réflexive), a été utilisé dans cette étude. L’intervention de pratique réflexive était composée de huit ateliers de 75 minutes, dispensés à intervalle de trois semaines et abordant trois thématiques centrales à l’hospitalisation de toute personne âgée : la médication, la mobilisation et la planification du congé. Résultats : L’analyse des données démontre que la pratique réflexive est porteuse pour l’amélioration de la pratique professionnelle des infirmières notamment par l’intégration d’interventions infirmières mieux ciblées à la clientèle âgée hospitalisée. Cependant, ce type de pratique nécessite un soutien des milieux et des conditions facilitantes pour des retombées concrètes et permanentes sur la qualité des soins aux aînés hospitalisés. Conclusion : Le développement professionnel au moyen d’une pratique réflexive semble être une avenue prometteuse pour l’amélioration de la qualité des soins infirmiers prodigués aux personnes âgées hospitalisées, fragiles et vulnérables. Ce moyen de développement professionnel mériterait d’être exploré auprès d’autres professionnels et dans un contexte multidisciplinaire aux bénéfices des aînés actuellement hospitalisée et en forte croissance dans nos milieux de soins.
435
P5.1-16 Impact de deux processus de formation continue des salariés d’EHPAD sur le NPI-ES des résidents pris en soin V. D ubost1, f.R. herrmann2, s. treffel1, e. Bonjour1, P. D enormandie1, C. Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie3 1 Groupe Korian, Paris, France 2 Département de réhabilitation et de gériatrie, hôpitaux universitaires de Genève, Genève, suisse 3 Avec le soutien de la CNsA et la participation de son comité de pilotage, Paris, France Introduction : Les résidents d’ehPAD souffrant de troubles cognitifs posent un défi aux équipes soignantes. La formation des professionnels est une des réponses possibles pour permettre une prise en soins de qualité. nous proposons de tester deux processus de formation utilisant des contenus différents associés à des méthodes pédagogiques différentes mais présentant un format identique et répondant tous deux à un thème précis et à un objectif commun : savoir accompagner les résidents désorientés en ehPAD ; la formation h (humanitude®, conçue par les instituts Gineste-marescotti) et la formation K (conçue par le centre de formation interne du groupe Korian). Objectifs : mesurer l’impact de ces deux processus de formation sur le nPI-version équipe soignante. Méthodes : trois groupes de trois ehPAD ont été inclus : groupe h (152 résidents), groupe K (152 résidents), groupe C (contrôle-pas de formation, 155 résidents). Dans chaque ehPAD, plus de 50 % des salariés ont été formés. Le score nPI-es a été évalué à trois reprises pour l’ensemble des résidents : cinq semaines avant la formation (R1), cinq semaines (R2) et sept mois (R3) après la formation. Les variables de confusion recueillies étaient : âge, sexe, démence, médicaments, GIR. L’analyse statistique avait pour but de comparer les trois groupes de formation, et en cas de variation significative entre R1 et R2 ou entre R1 et R3, de rechercher la source de cette variation (via une AnCOVA). Résultats :
score nPI Δ R2–R1 Δ R3–R1 score nPI-R Δ R2–R1 Δ R3–R1
Groupe H
Groupe K
Groupe C
0,93 ± 10,93 –0,64 ± 12,20
–1,78 ± 13,67 –0,82 ± 13,23
0,18 ± 13,25 1,32 ± 14,35
0,72 ± 4,86 –0,52 ± 5,46
–1,12 ± 6,19* –1,02 ± 6,45*
–0,46 ± 5,12 0,01 ± 6,15
* Variation significative (p < 0,05, Wilcoxon signed rank test).
nPI nPI-retentissement
ANCOVA sur le Δ R2–R1
ANCOVA sur le Δ R3–R1
p effet « âge des résidents »
p effet « groupe de formation »
p effet « âge des résidents »
p effet « groupe de formation »
0,951 0,222
0,213 0,021
0,975 0,549
0,371 0,355
Les trois groupes d’établissements sont homogènes, sauf pour l’âge des résidents. Cette différence d’âge entre les groupes K et C implique d’ajuster les analyses suivantes sur l’âge.
436 Quelque soit le groupe de formation, le score nPI ne varie pas entre R1 et R2, ni entre R2 et R3 : il n’est affecté ni par l’âge ni par la formation. Le score nPI-R baisse significativement dans le groupe K pour R2. Cette baisse s’explique par la formation reçue (pas d’effet âge). Cet effet reste présent à R3 mais n’est plus significatif en termes statistiques. Conclusion : Quelque soit la formation reçue par les salariés, les troubles du comportement (fréquence × gravité) présentés par les résidents restent identiques. néanmoins, la formation K permettrait de mieux les appréhender en diminuant leur retentissement sur les activités professionnelles en termes de charge de travail et de perturbations sur le plan émotionnel ou psychologique des salariés. Ces premiers résultats seront complétés par d’autres données actuellement en cours d’analyse, notamment le burn-out, le turn over et le taux d’absentéisme des salariés.
P5.1-17 Évaluation des soins buccodentaires en USLD C. ferry-Bert 54, oHs-centre Jacques-Parisot, Bainville-sur-Madon, France Introduction : Le constat récurrent du manque d’hygiène dentaire (et ses conséquences) signalé par le dentiste référent du service d’usLD a permis de mettre en évidence l’absence de suivi buccodentaire systématique dans cette population. Or l’état buccodentaire de la personne âgée intervient dans la fonctionnalité (mastication), la nutrition, le risque infectieux, la contribution à la respiration, l’esthétisme et le confort. Il est donc essentiel de le prendre en compte au quotidien. Objectifs : évaluation du suivi existant et des soins déjà réalisés au sein de la population actuelle de l’usLD. sensibilisation des soignants et amélioration des soins buccodentaires au quotidien. Méthodes : 1) Revue des dossiers de tous les patients actuellement accueillis en usLD : soins dentaires réalisés depuis leur admission, motifs, suivis, etc. ; 2) audits ciblés pluridisciplinaires : pour l’évaluation sur un échantillon de population d’usLD (autonome ou dépendante) de l’état buccodentaire à un temps t, selon des grilles professionnelles (dentaire et OAG). Résultats : malgré une trop rare évaluation systématique à l’entrée en usLD de leur état buccodentaire, les patients ont tout de même bénéficié à 42 % de soins dentaires au cours de leur séjour. Cependant, ce sont trop souvent des soins non conservateurs du fait d’une prise en charge tardive dans un contexte d’hygiène insuffisante. Quant à l’évaluation buccodentaire, elle met en évidence une bonne hygiène de la bouche mais des soins insuffisants au niveau des dents, gencives et appareils dentaires. D’où l’amélioration de l’hygiène buccodentaire nécessaire au quotidien, grâce à des formations des soignants, et la mise en place d’un suivi systématique des patients par le dentiste dès leur entrée dans le service. Conclusion : La santé buccodentaire des seniors et des personnes âgées dépendantes est un enjeu de santé publique, défini par le ministère de la santé dès 2005. Cependant la difficulté de prise en charge de ces populations (troubles cognitifs, troubles du comportement, grabatisation…) rend les soins dentaires difficiles et le suivi systématique inexistant. L’originalité de notre stucture est d’avoir un dentiste référent formé à la prise en charge des patients « difficiles » et qui désormais se déplace au lit des patients mensuellement pour un suivi et une planification systématique des soins à effectuer, et qui forme les équipes soignantes à des soins d’hygiène buccodentaires simples et reproductibles au quotidien.
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P5.1-18 La gestion de la douleur postopératoire chez la personne âgée : effet d’interventions éducatives auprès des membres d’une équipe de soins A. Gagnon1, s. Le may2, O. Roy1,2 Direction des soins infirmiers, hôpital Maisonneuve-rosemont 2 Faculté des sciences infirmières, université de Montréal, Montréal, Canada 1
Introduction : La douleur est un phénomène complexe, particulièrement chez la personne âgée qui présente une douleur postopératoire. Lui assurer des soins de qualité demande l’implication de tous les membres de l’équipe de soins. Les résultats probants confirment qu’une gestion adéquate de la douleur aiguë en postopératoire favorise un rétablissement plus rapide et prévient certaines complications susceptibles d’exercer des répercussions à court, moyen et long terme. L’infirmière est confrontée à un défi supplémentaire lorsque le patient est âgé. Dans une perspective d’amélioration des soins offerts à la clientèle âgée et de perfectionnement de la pratique clinique infirmière, le centre d’excellence en soins infirmiers de l’hôpital maisonneuveRosemont (hmR), affilié à l’université de montréal situé à montréal, Québec, Canada, a collaboré à une étude portant sur la gestion de la douleur postopératoire des personnes âgées hospitalisées sur une unité de chirurgie. Objectifs : Les objectifs de l’expérience sont de : 1) améliorer les connaissances théoriques des membres de l’équipe de soins concernant la gestion de la douleur postopératoire chez les personnes âgées ; 2) améliorer la pratique clinique des infirmières en regard de la planification de la gestion de la douleur des personnes âgées opérées et 3) améliorer la documentation de l’évaluation de la douleur. Méthodes : Avant d’effectuer les interventions, l’auteure principale (AG) a effectué une révision de plusieurs dossiers. une analyse attentive lui a permis d’identifier certaines opportunités d’amélioration qui ont été introduites dans les deux interventions éducatives développées et appliquées dans le cadre de cette expérience. La première intervention consistait en la présentation de trois modules de formation sur la gestion de la douleur postopératoire des personnes âgées aux membres de l’équipe de soins d’une unité de chirurgie de l’hmR. La deuxième intervention était sous la forme d’un coaching individuel à l’aide d’une approche réflexive auprès de cinq infirmières volontaires. Résultats : Deux méthodes d’évaluations permettent d’apprécier l’effet des interventions éducatives. en premier lieu, un questionnaire de satisfaction distribué aux participants a permis de connaître leur degré de satisfaction sur la formation notamment le contenu des trois modules et son influence dans leur pratique clinique. Les résultats, traités de façon confidentielle, démontrent une amélioration des connaissances, de la pratique clinique et de la documentation concernant la gestion de la douleur en postopératoire. en second lieu, un guide a été développé, par l’auteure principale, selon les cinq étapes de l’approche réflexive d’Atkins et murphy (1994). Ce guide lui a permis de colliger l’ensemble des informations à chaque étape charnière de l’approche réflexive, notamment les stratégies et les actions à entreprendre suite à l’expérience vécue par l’infirmière. Conclusion : Des pistes d’actions sont proposées pour la gestion et l’amélioration de la pratique clinique.
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P5.1-19 Démarche d’amélioration de la prise en charge de la dénutrition en unité de soins de longue durée X. Galimard1, I. fourment2, C. Levillain2 1 Hôpital Poissy-saint-Germain-en-Laye, F-78100 saint-Germain-en-Laye, France 2 Hôpital Le Vésinet, F-78110 Le Vésinet, France Introduction : Les patients institutionnalisés en unité de soins de longue durée sont polypathologiques et souvent fortement dépendants avec une autonomie pour l’alimentation limitée. nombre d’entre eux sont dénutris, occasionnant de multiples complications largement rapportées dans la littérature. Objectifs : Décrire l’amélioration de leur prise en charge à travers une démarche pluridisciplinaire développée dans une usLD de 60 lits à l’hopital du Vésinet. Méthodes : 1) évaluation du statut nutritionnel des résidents selon les critères de la hAs d’avril 2007 par une étude transversale ; 2) prise en charge pluridisciplinaire de l’alimentation et de la nutrition sur deux ans associant : a) formations des paramédicaux à l’intérêt d’une pesée régulière ; b) recueil mensuel des poids, ImC, variations de poids sur un et six mois de tous les résidents, sous la responsabilité d’une infirmière référente ; c) réévaluation et prescription de textures alimentaires adaptées en fonction des capacités persistantes de chaque résident, avec élaboration d’un document de synthèse à l’usage des aides soignants ; d) recueil des « non-gouts » des résidents systématiquement à leur entrée, à l’aide de leurs proches si nécessaire ; e) formation spécifique à la nutrition d’un médecin du service (DIu) ; f) formation des Ash et aides soignants à la présentation des plats et à l’amélioration du lieu et des conditions de repas en salle à manger ; g) discussion avec la pharmacie des compléments nutritionnels oraux les plus intéressants en termes d’apports protéinoénergétiques et élaboration d’une fiche-protocole à l’usage des aides soignants ; h) réunions de partage d’expérience avec le service de restauration pour confronter les souhaits médicaux et les impératifs techniques et financiers ; 3) réévaluation à deux ans. Résultats : en deux ans, le taux de résidents dénutris est passé de 79 à 62 %, pour une population qui en parallèle nécessitait plus de soins techniques et présentait une dépendance plus importante. Cela a favorisé une prise de conscience au sein de la direction en charge de la qualité qui, associée à un contexte politiquement favorable (indicateurs nutritionnels/certification 2010 des établissements de santé), ont permis de poursuivre cette démarche d’amélioration de la prise en charge nutritionnelle par l’engagement de l’hopital dans la mission nationale d’expertise et d’audit hospitalier (meah) et la création d’un demiposte de diététicienne rattachée spécifiquement à l’usLD. Conclusion : La prise en charge alimentaire et nutritionnelle des résidents en usLD est nécessairement pluridisciplinaire. Les premières actions d’amélioration n’ont nécessité qu’une optimisation des moyens existant peu couteuse financièrement. Le médecin est le moteur de cette démarche qui permet de lancer la roue vertueuse de la qualité.
P5.1-20 Comment favoriser l’empowerment de la clientèle âgée des soins à domicile et de leurs aidants ? f. Gallagher1, D. saint-Cyr tribble1, P. Godbout2, L. Bell1, h. Carignan3, m. Couture3, j. Leblanc3, P. morin3, L. Voyer4, m. Xhignesse5 1 École des sciences infirmières, université de sherbrooke, sherbrooke, Canada 2 Université de Moncton, Moncton
437 Université de sherbrooke, Canada Csss-IUGs 5 Département de médecine de famille, université de sherbrooke, sherbrooke, Canada 3 4
Introduction : Le concept d’empowerment renvoie aux capacités des personnes à répondre à leurs besoins, à résoudre leurs problèmes et à mobiliser les ressources nécessaires pour contrôler leur vie ainsi que les situations particulières qu’elles rencontrent (Gibson, 1991 ; saint-Cyr tribble et al. 2003). L’intervention favorisant l’empowerment individuel est préconisée par plusieurs disciplines. Cette forme d’intervention facilite chez les individus le développement de stratégies d’auto gestion de leur situation et contribue à l’amélioration de la santé et de la qualité de vie. Le concept d’empowerment ayant surtout fait l’objet d’écrits de nature théorique et la promotion de l’autonomie des personnes âgées étant une valeur phare des soins à domicile, l’examen de l’effet de l’intervention de soutien de l’empowerment de ces personnes et de leurs proches-aidants s’impose. Objectifs : Décrire l’intervention favorisant l’empowerment chez la clientèle âgée des soins à domicile et de leurs proches aidants. Méthodes : un devis qualitatif mixte comprenant une évaluation de quatrième génération et une étude de cas a été retenu. L’échantillon théorique se composait de 15 professionnels de la santé, de 30 de leurs clients souffrant de maladies chroniques et de 15 proches aidants. une entrevue semi dirigée auprès des intervenants, des clients et des proches aidants, l’observation de l’intervention à domicile ainsi qu’un questionnaire sociodémographique font partie des modes de collecte de données. une analyse qualitative mixte a été effectuée à partir des travaux de miles et huberman (2003), à savoir une analyse thématique, suivie d’analyses intra- et intercas réalisées à l’aide de matrices conceptuelles et des effets. La coanalyse des cas et des discussions en équipe assurent une bonne crédibilité des résultats. Résultats : Des interventions sont clairement associées à des indices d’empowerment chez la clientèle âgée. Parmi celles-ci, mentionnons le fait de mettre en place des services adaptés, d’assurer la continuité des soins, de travailler à partir du point de vue des personnes concernées, de soutenir la prise de décision ainsi que les apprentissages. Cependant, peu d’interventions ciblent directement les proches aidants, malgré leur rôle essentiel. Les résultats de l’intervention d’empowerment se traduisent chez les individus par la prise de conscience de leur situation, le développement de leur estime de soi, la diminution de sentiments désagréables et la capacité grandissante de prendre des décisions. À travers l’intervention, les personnes font des apprentissages concrets, développent des habilités, se sentent davantage aptes à passer à l’action et à utiliser le réseau de soutien et les ressources communautaires. Conclusion : Les résultats de l’étude peuvent guider la mise en oeuvre de pratiques d’empowerment fondées sur des données probantes, tant auprès des personnes âgées ayant besoin de soins à domicile, qu’auprès de leurs proches aidants.
P5.1-21 Prise en charge de la personne âgée aux urgences : un défit ! C. Graf, D. Zekry, s. Giannelli, j.P. michel, t. Chevalley Département de réhabilitation et de gériatrie, hôpitaux universitaires de Genève, thonex, suisse Introduction : Les personnes âgées admises dans un service d’urgence (su) sont plus à risque d’évolution défavorable (eD) comme une réadmission aux su, une diminution de leur fonctionnalité,
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une évolution vers un placement en institution ou un décès, que les patients plus jeunes. L’évaluation gériatrique globale (eGG) identifie en moyenne deux problèmes médicaux supplémentaires par rapport à une évaluation clinique standard et peut donc influencer l’évolution du patient. L’eGG prend pourtant trop de temps pour être réalisée de routine aux su. Objectifs : Cette recherche systématique de la littérature à pour but de montrer qu’une prise en charge en deux étapes, avec identification des patients à risque d’eD, puis réalisation d’une eGG chez ces patients seulement, est plus efficace qu’une évaluation clinique seule et plus réalisable en terme de temps que l’eGG chez tous les patients admis aux su. Méthodes : Recherche des articles anglophones relevants dans « medline » en utilisant les mots clés suivants : geriatric assessment, nursing assessment, emergency, geriatric (adverse) outcomes, and geriatric screening tools. Résultats : Le tableau 1 résume les outils cliniques existants permettant d’identifier les patients à risque d’eD. Leurs performances et limitations y sont résumées. L’IsAR (Identification of a senior at Risk) et le tRst (triage Risk stratification tool) sont les deux plus étudiés. Ils ont montré tous deux leur efficacité en sélectionnant les patients de plus de 65 ans à risque d’eD qui bénéficieraient, dans un deuxième temps, d’une eGG aux su. Cette approche a été validée en Amérique du nord et a montré une amélioration de la fonctionnalité chez ces patients. Conclusion : L’eGG aux su peut être efficace, mais en raison du temps nécessaire à sa réalisation et de son efficacité démontrée surtout chez les patients à haut risque d’eD, une sélection préalable de ces patients par un outil validé comme l’IsAR ou le tRst est nécessaire. Cette approche reste à valider dans différents systèmes de santé, notamment en europe. Tableau 1 Outils cliniques permettant d’identifier les patients à risque d’eD Outils de screening
Patients
Cutoffs et performances
Issues
À
Limitations
sheRPA
> 70 ans
≥ 3,5/11,5 sensibilité : 85 % ; spécificité : 45 %
Diminution fonctionnalité hospitalisation décès
3 mois
Durée (contient un mmse) non prédictif de réadmission
≥ 2/8 sensibilité : 86 % ; spécificité : 38 %
Réadmission 1 mois
RunCImAn
> 75 ans
Long/complexe Population post-trauma
ROWLAnD
> 75 ans
≥ 4/7 sensibilité : 85 % ; spécificité : 28 %
Réadmission 14 jours
Pas d’évaluation cognitive
tRst
> 65 ans
≥ 2/6 sensibilité : 55/64 % ; spécificité : 63/66 %
Réadmission 1/3 mois Institutionnalisation
Composante subjective
≥ 2/6
Décès
sensibilité : 72 % ; spécificité : 58 %
Institutionnalisation Diminution fonctionnalité
trop sensible si > 75 ans
sensibilité : 79/100 % ; spécificité : 38/41 %
Réadmission 14 j/1 mois par 3 mois
IsAR
> 65 ans
6 mois
P5.1-22 La perception des émotions dans la maladie d’Alzheimer P. G atignol, O. Garailde 75, hôpital Pitié-salpêtrière, Paris, France Introduction : La maladie d’Alzheimer constitue un défi majeur de santé publique. si l’on inclut l’entourage familial, ce sont ainsi près de trois millions de personnes qui sont directement concernées. un trouble de la perception des émotions pourrait expliquer les troubles du comportement, de la communication et l’indifférence affective que présentent les patients Alzheimer. Objectifs : évaluer les troubles de la perception des émotions et les quantifier. Méthodes : nous avons élaboré un test de perception des émotions (tPe), s’inspirant du test de reconnaissance des expressions faciales d’ekman (1975), qui évalue les capacités de perception du patient en modalité visuelle, auditive et auditivoverbale. notre travail a consisté à comparer les performances de notre population témoin (30 sujets) avec les performances de dix patients Alzheimer (mms > 13). Résultats : notre étude a révélé l’existence d’un trouble de la perception des émotions chez les patients présentant une démence de type Alzheimer. nous retrouvons cette tendance dans nos trois modalités, et plus particulièrement dans les modalités visuelles et auditivoverbale. seule la modalité verbale semble être relativement préservée ce qui démontre l’importance du contour intonatif dans le processus d’identification des émotions. nous avons aussi montré que les sujets Alzheimer, malgré des capacités de communication verbale diminuées en compréhension et en production, parviennent encore à produire un discours avec des inflexions vocales chargées émotionnellement. Leur plus grande difficulté n’est donc pas de produire des discours avec une prosodie affective appropriée mais de parvenir à percevoir les émotions véhiculées dans la voix de leur interlocuteur. Conclusion : notre étude a donc mis en évidence qu’il existait un déficit de perception des émotions dans la maladie d’Alzheimer et que le renforcement de la prosodie émotionnelle pourrait être utilisé comme soutien à la communication.
P5.1-23 Évaluation des pratiques professionnelles : évaluation initiale systématique de l’état nutritionnel de la personne âgée institutionnalisée K.L. Guignery-Kadri1, m. touflet2, f. Wirotius3, m.O. Berard2, Y. moynot2 1 seine-Maritime, eHPAD-UsLD Boucicaut CHU-hôpitaux de rouen, France 2 seine-Maritime, UsLD oissel CHU, hôpitaux de rouen, France 3 seine-Maritime, eHPAD saint-Julien CHU, hôpitaux de rouen, rouen cedex, France Introduction : Dans le cadre de la certification V2 au sein du Chu, hôpitaux de Rouen en 2008, l’équipe soignante de l’unité de soins de longue durée (usLD) « Boucicaut » a choisi de réaliser une démarche d’évaluation des pratiques professionnelles centrée sur l’état nutritionnel de la personne âgée à son entrée. Les usLD accueillent des personnes âgées fragiles et vulnérables sujettes à la dénutrition dont la prévalence augmente avec l’âge et est présente chez 15 à 35 % des résidents en institution. L’usLD « Boucicaut » accueille 70 résidents dont 75 % de femmes ; l’âge moyen est de 86 ans et 90 % des résidents sont en GIR 1–2. Quatre-vingt-quartorze pour cent des résidents présentent des troubles cognitifs et 60 % ont des pathologies chroniques instables.
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Objectifs : L’objectif global de cette démarche était d’améliorer la qualité des soins par un dépistage systématique de la dénutrition protéinoénergétique chez la personne âgée institutionnalisée dès son admission.
cardinaux de la santé publique. Au Brésil, la population âgée dépasse déjà les 20 millions de personnes à un ryhtme de vieillissement rapide, intense et dans des conditions inégales.
Méthodes : Deux premiers audits ont été réalisés ; le premier en 2007 qui portait sur les nouvelles entrées du 1er trimestre ; le second, réalisé en mars 2008, a porté sur l’ensemble des résidents présents.
Objectifs : a) Présenter la traduction vers le portugais et l’adaptation culturelle de l’instrument de mésure fonctionnelle : le système de mesure de l’autonomie fonctionnelle (smAf), lequel a été elaborée pour permetre des évaluations cliniques et épidémiologiques des personnes âgées ; b) évaluer la fidélité intra- (test-retest) et interjuges de cette version en portugais, auprès des personnes âgées.
Résultats : De nombreuses variables manquaient telles que le poids, le mnA, le remplissage de fiches alimentaires ou le dosage de l’albuminémie. une fiche intitulée « évaluation de l’état nutritionnel du résident entrant en institution » regroupant des critères anthropométriques, biologiques et nutritionnels ainsi qu’une grille d’évaluation de l’état buccodentaire appelée Oral Assessment Guide (OAG) ont été mises en place. La systématisation de la réalisation du test de déglutition aux liquides et aux solides et de l’évaluation autour d’un repas a été décidée. L’ergothérapeute a élaboré un document relatif à l’installation du résident pour le repas. un nouvel audit, réalisé en avril 2010, a mis en évidence une réelle amélioration des pratiques de dépistage de la dénutrition à l’admission. Les données manquantes des deux audits précédents étaient systématiquement renseignées dans le dossier du résident. La systématisation de la grille OAG a permis d’évaluer correctement l’hygiène buccodentaire. suite à cet audit, il a été décidé de mettre en place cette démarche sur l’ensemble du pôle ehPAD–usLD.
taille Poids ImC Goûts alimentaires texture Régime mnA fiche de surveillance alimentaire Albuminémie
1er audit 2007 (%)
2e audit 2008 (%)
3e audit 2010 (%)
100 25 0 66 90 75 0 33
0 60 0 70 100 40 20 5 59
90 100 90 80 100 100 80 80 100%
Conclusion : Cette démarche a permis d’aborder une problématique gériatrique essentielle, la dénutrition protéinoénergétique de la personne âgée institutionnalisée, par le biais de la constitution d’un groupe de travail pluridisciplinaire et la mise en place d’outils interdisciplinaires. elle a été couronnée par une cotation A par les experts–visiteurs en octobre 2008. enfin, elle a permis de réinsister sur l’importance de l’hygiène buccodentaire souvent négligée lors de la toilette corporelle de la personne âgée.
P5.1-24 Validation de la version en portugais du système de mesure de l’autonomie fonctionnelle (SMAF), dans une population âgée brésilienne, projet Bambuí (The Bambui Health and Aging Study) K.C. Giacomin1, m. f. Lima-Costa1, e. uchoa1, j. firmo1, R. hébert2,3 1 Brésil, fondation oswaldo Cruz, centre de recherche réné-rachou, Belo Horizonte, Brésil 2 Québec, université de sherbrooke, Canada 3 Québec, institut universitaire de gériatrie de sherbrooke, sherbrooke, Canada Introduction : Dans un contexte de vieillissement de la population, la prévention et prise en charge des incapacités sont parmis des rôles
Méthodes : La traduction du smAf vers le portugais et les traductions renversées parallèlles ainsi que l’adaptation culturelle ont été faites par des traducteurs bilingues. une révision en comité a été réalisée par un groupe de spécialistes et par des auteurs du smAf. Avant l’utilisation de la version en portugais, l’équipe de chercheurs brésiliens et les interviewers ont participé à un entraînement ayant le soutien des chercheurs canadiens. La population choisie pour l’étape du prétest était de dix personnes âgées, ayant des différents niveaux fonctionnels, à Bambuí, à l’état de minas Gerais, Brésil, où, depuis 1997, se déroule une étude longitudinale sur le vieillissement. À la ligne de base tous les 1 742 personnes âgées ont été invités, dont 1 606 ont accepté participer. Pour les tests, 100 personnes âgées, participants de cette cohorte ont été sélectionées de façon randomisée pour être soumises à l’évaluation fonctionnelle. Le cœfficient de corrélation intraclasse (ICC) ainsi que l’alpha de Cronbachont été utilisés à l’analyse statistique. Résultats : effectivement, 89 personnes âgées ont participé et ont été soumises à l’évaluation par la version en portugais du smAf. Ces personnes ont été évaluées, à domicile, par des observateurs différents (n = 43) ou par le même observateur (n = 46). Globalement, les ICC étaient 0,9441 (IC 95 % : [0,896–0,970]) pour deux observateurs différents (interjuges) et 0,9 892 (IC 95 % : [0,980–0,994]) quand le même observateur (test-retest) a reévalué la personne âgée dans une semaine. L’analyse de la consistence interne de cette version a démontré l’alpha de Cronbach de 0,9 527 pour tous les 178 interviewés ; de 0,9 385 pour les mêmes évaluateurs et de 0,9 646 pour des différents évaluateurs. Conclusion : La traduction du smAf en portugais apporte à la santé publique brésilienne un instrument d’évaluation fonctionnel largement testé et validé, dont la performance de la version em portugais quant à la fidélité a été excellente à toutes les dimensions considérées, soit quand il a été utilisé par le même ou par des évaluateurs différents.
P5.1-25 Anévrisme de la carotide interne extracrânienne s. Baccar1, s. hammami2, s. Benromdhane3, A. Rabah4, s. hajem5, m. Labidi1, I. Karoui1 1 Unité de gériatrie, hôpital Mahmoud-el-Matri, tunis, tunisie 2 service de médecine interne, CHU F Bourguiba, Monastir 3 Cardiologie, hôpital Mahmoud-el-Matri 4 service de radiologie, hôpital Mahmoud-el-Matri 5 Unité de recherche sur le vieillissement, tunis, tunisie Introduction : L’anévrisme de la carotide interne est une dilatation de la paroi de l’artère carotide interne qui peut toucher aussi bien la partie extra qu’intracrânienne. Il est très rare. Il peut être asymptomatique ou se révéler par des signes compressifs, un souffle cervical, une masse pulsatile ou un accident ischémique. Méthodes : nous rapportons le cas d’une patiente âgée de 79 ans, obèse, hypertendue depuis 15 ans sous IeC, qui consulte pour une tuméfaction douleureuse sous-angulo-maxillaire gauche de 2,5 cm de
440 grand axe, évoluant depuis deux mois, accompagnée de céphalée, de bourdonnement d’oreilles, de douleur oculaire avec notion d’épistaxis de faible abondance, il ya deux ans. Résultats : L’examen clinique trouve un souffle au niveau de la tuméfaction sous angulomaxillaire gauche sans signes de compressions en regard, une tA = 16/8, un examen cardiovasculaire normal, des pouls périphériques présents et symétriques, sans de signes de localisation. Le bilan biologique montre une hypercholestérolémie. Alors que le bilan radiologique montre, en dehors d’une CmG avec bonne fonction VG, une masse sous-angulomaxillaire gauche au contact de la parotide et de la sous-maxillaire, mais indépendante d’elles. L’examen doppler révèle un signal d’aspect hétérogène évoquant un anévrisme ou une fistule artério-veineuse. L’angioscanner des troncs supra-aortiques montre un anévrisme de la portion cervicale de l’ACI gauche de 54 × 46 mm calcifiée et partiellement thrombosée, une dilatation anévrysmale de la portion intracaverneuse de l’ACI gauche et un anévrisme de la portion cervicale de l’ACI droite de 17 × 8 mm non compliquée. La malade a été mise sous IeC, statine, antiagrégant plaquettaire de deuxième génération avec un strict contrôle de son htA. L’évolution a été marquée par l’apparition d’un AIt. La malade sera présentée au staff de chirurgie cardiovasculaire au mois de juin pour discuter d’un éventuel geste interventionnel (chirurgical ou endovasculaire). Conclusion : Les anévrismes de la carotide interne dans leur partie extra-crânienne sont très rares. Ils sont à évoquer devant une masse battante de la région cervicale ou plus rarement de la région amygdalienne. L’angioscanner ou l’ARm confirment le diagnostic. Le traitement de référence est chirurgical mais de plus en plus endovasculaire.
P5.1-26 InterReg IV B-Europe du Nord-Ouest : les défis du vieillissement. Élaboration d’un glossaire gériatrique informatisé D.j.m. Gillain1, m. Berthel2, n. Blettner3, j.m. Danion4, A. Gentric5, V. hansmann6, m. Leches7, C. masutti8, C. Ortoleva9, m.C. Peter2, A. sanchez10, C. schuster4, m. Van Der Linden9, j. Petermans11 et Interreg IV B 1 service des informations médicoéconomiques, centre hospitalier universitaire de Liège, Liège, Belgique 2 Département de gériatrie, centre hospitalier universitaire de strasbourg, strasbourg, France 3 Département de gériatrie, centre hospitalier universitaire de Metz-thionville, Metz, France 4 Département de psychiatrie, centre hospitalier universitaire de strasbourg, strasbourg, France 5 Département de gériatrie, centre hospitalier universitaire de Brest, Brest, France 6 service de l’autonomie des personnes âgées et des personnes handicapées, strasbourg, France 7 Évaluation et rééducation fonctionnelles, Luxembourg, Luxembourg 8 Chargé de mission coopération européenne, direction générale, hôpitaux universitaires de strasbourg, strasbourg, France 9 Faculté de psychologie et des sciences de l’education, Genève, suisse 10 Département de gériatrie, centre hospitalier de Luxembourg, Luxembourg 11 Département de gériatrie, centre hospitalier universitaire de Liège, Liège, Belgique Introduction : Le projet InteRReG IVB 2007–2013 north West europe intitulé « health and Demographic Changes (hDC) — les Défits du Vieillissement » a été initié en vue de créer un pôle d’excellence transnational dans la zone de l’europe du nord-Ouest, pour répondre, dans le domaine de la santé, aux effets du changement démographique dû au vieillissement de la population.
Cah. Année Gérontol. (2010) 2:429-454 Objectifs : un des objectifs majeur de ce projet est de rassembler et confronter les différentes définitions et les différentes pratiques de prise en charge des personnes âgées malades ou fragilisées. Ces prises en charges doivent aussi être envisagées dans différents environnements : à domicile, en maison de retraite, dans des centres de jour, et bien sûr à l’hôpital. Pour permettre la mise en évidence tant des convergences que des divergences en matière de prise en charges et d’itinéraires cliniques mais aussi des structures extrahospitalières, des protocoles d’études ont été programmés. Méthodes : Pour bien répondre à ces protocoles, il est nécessaire de construire un glossaire qui permettra, dans chaque région, de collecter les termes utilisés dans la pratique gériatrique et gérontologique. Ceux-ci doivent couvrir l’ensemble des domaines envisagés, tant au niveau des techniques médicales et paramédicales, qu’au niveau des métiers concernés, en décrivant la fonction, la formation et les normes dans lesquelles ils s’exercent. Le but du glossaire est donc de proposer un ensemble organisé de termes fréquemment utilisés en gériatrie avec leur correspondance interrégionale. Résultats : Chaque entrée du glossaire doit être, s’il y a lieu, définie par un texte légal. Les deux domaines actuellement couverts sont les institutions d’aides et de soins ainsi que les métiers. Des informations complémentaires sont également disponibles. Ainsi, pour les institutions, le personnel disponible ainsi que les taux d’encadrement sont précisés. Pour les métiers, les formations donnant accès à la profession doivent être explicitées. Le glossaire donne également, pour chaque terme, une traduction en Anglais, néerlandais et Allemand. enfin, chaque terme doit avoir son correspondant pour l’ensemble des pays participant à InterReg et chaque région doit adapter sa propre définition ainsi que les liens vers les textes de sa propre législation. L’idée de mettre ce glossaire en ligne sous la forme d’un programme dynamique est de donner un outil accessible à tous les membres afin de mettre à jour les données en fonction de l’évolution de nos travaux ou de la législation. Conclusion : Les comparaisons internationales, dans le domaine gériatrique, sont complexes du fait de la multiplicité des pratiques de prise en charge des patients. toutefois, il est crucial que certains obstacles soient éliminés, en particulier dans la définition, le financement et l’organisation des soins de santé et dans la formation des prestataires de soins. Le glossaire gériatrique est une des étapes permettant de mener à bien notre projet.
P5.1-27 Rôle de la famille tunisienne dans la prise en charge de la personne âgée dépendante B. sondos1, s. hammami2, s. hajem3 Unité de gériatrie, Ariana 2 service de médecine interne, CHU F-Bourguiba, Monastir 3 Unité de recherche sur le vieillissement, INsP, tunis, tunisie
1
Introduction : La société tunisienne subit actuellement l’effet conjugué et synergique de trois transitions essentielles : la transition épidémiologique, la transition démographique et la transition sociale. Les deux premières se traduisent par le vieillissement de la population et l’augmentation de l’incidence des maladies chroniques incapacitantes liées à l’âge. Il en résulte une augmentation du nombre des personnes âgées dépendantes devant faire l’objet d’une prise en charge très rapprochée. Quant à la transition sociale, elle se traduit par une profonde transformation de la structure et du mode de vie de la famille tunisienne. Objectifs : L’objectif de ce travail est d’apporter des éléments de réflexion en vue d’aider les familles tunisiennes à relever le défi que représente la dépendance aux âges avancés de la vie. nos familles ont,
Cah. Année Gérontol. (2010) 2:429-454 en effet, besoin d’être informées, soutenues psychologiquement et préparées à relever ces innombrables défis. Méthodes : À l’heure où les familles tunisiennes connaissent des mutations avec notamment le travail des femmes et la scolarité des enfants, elles se retrouvent confrontées à la dépendance, au handicap et aux maladies de leurs parents et proches âgés. Ces mutations mettent actuellement à l’épreuve la solidarité familiale. en effet, les familles tunisiennes sont tiraillées entre les fondements de notre culture et nos valeurs qui prônent la prise en charge du parent âgé d’une part et les difficultés d’apporter des réponses adaptées à ses besoins en cas de désavantage lourd. en plus des difficultés matérielles, cette situation génère surtout des difficultés d’ordre psychologique. en effet, la prise en charge d’un parent âgé en perte d’autonomie constitue un véritable fardeau moral auquel les familles tunisiennes doivent faire face les années et les décennies à venir. Résultats : notre ambition est aussi d’émettre des propositions et d’identifier des solutions adaptées à notre contexte culturel et socioéconomique afin de favoriser et faciliter la prise en charge à domicile des personnes âgées dépendantes à domicile. Ces solutions devraient être nécessairement multisectorielle impliquant des acteurs publics, privés et associatifs. elles devraient mettre les familles au cœur du dispositif d’aide afin d’alléger le poids moral et financier que représente la prise en charge d’un parent âgé dépendant. Conclusion : notre ultime finalité est d’améliorer le vécu de nos aînés, promouvoir leur bien-être et leur permettre de vivre une vieillesse digne et convenable, et ce, conformément à nos valeurs ancestrales de solidarité et à notre contexte socioéconomique.
P5.1-28 Implication du pharmacien dans une unité de réadaptation fonctionnelle et intensive (URFI) gériatrique m.j. hotte1, j. Roy-Petit2, n. Delli-Colli3 Médecine de famille 2 Pharmacie 3 Centre de recherche sur le vieillissement, Csss-IUGs, sherbrooke, Canada 1
Introduction : L’uRfI du centre de santé et de services sociaux, institut universitaire de gériatrie de sherbrooke (Csss–IuGs) compte 24 lits et accueille principalement une clientèle ayant subi un AVC ou des problèmes orthopédiques en provenance de centres hospitaliers de soins aigus. De plus, ces personnes présentent de multiples comorbidités nécessitant un régime thérapeutique complexe. Dans ce contexte, la contribution du pharmacien devient un incontournable. Depuis octobre 2002, le pharmacien fait partie de l’équipe interdisciplinaire et son rôle consiste à faire l’histoire médicamenteuse afin d’établir le bilan comparatif médicamenteux, à analyser la médication en vue de formuler des recommandations au médecin traitant, à offrir de l’enseignement auprès de la clientèle, de l’équipe de soins et aux étudiants–résidents ainsi qu’à établir un lien avec la pharmacie communautaire du client lors du congé de l’hôpital. malgré la reconnaissance du rôle du pharmacien au sein de l’équipe, aucune donnée n’est actuellement disponible afin de quantifier le type et la fréquence des interventions effectuées. Ces données seraient nécessaires, dans un contexte de pénurie de ressources, pour obtenir un meilleur portrait de la tâche accomplie par le pharmacien. Objectifs : L’objectif de cette étude est d’identifier le type et la fréquence des interventions effectuées par le pharmacien à l’uRfI. Méthodes : Pour identifier le type et la fréquence des interventions effectuées, deux objectifs spécifiques seront poursuivis. D’abord, une
441 grille d’évaluation des dossiers sera développée. Plusieurs informations seront recueillies : les diagnostics médicaux, les données sociodémographiques, la médication prise à domicile avant l’hospitalisation et celle prescrite au congé de l’hôpital, les problèmes reliés à la pharmacothérapie décelés selon la classification de hepler et strand (1990) ainsi que le type et la fréquence des interventions effectuées directement auprès de la clientèle et auprès des membres de l’équipe interdisciplinaire. Pour s’assurer d’une compréhension commune de la grille, deux pharmaciens complèteront la grille à partir de 15 dossiers. La grille sera considérée fiable si un accord interjuge de 90 % est observé. Par la suite, une étude des dossiers sera faite sur une période de trois mois. Dès l’admission, le pharmacien complètera la grille en vue de documenter à la fois certaines caractéristiques de la clientèle et les interventions effectuées durant le séjour. Résultats : Des analyses descriptives seront utilisées pour rapporter les résultats. Conclusion : Ces informations permettront d’objectiver le travail du pharmacein et de se questionner sur la pertinence de certaines activités. De plus, elles pourront soutenir la réflextion sur l’implication du pharmacien dans les autres programmes-services du Csss-IuGs.
P5.1-29 Qualité de prise en charge thérapeutique de l’HTA chez des personnes âgées vivant en EHPAD au regard des recommandations de la HAS f. Wirotius, A. Khris, f. Idrissi, j. nanfack, V. Derambure, n. Kadri service de Gériatrie-eHPAD, CHU de rouen, rouen cedex, France Introduction : La prise en charge thérapeutique de l’hypertension artérielle (htA) a fait l’objet de recommandations nationales par la haute Autorité de santé (hAs) en 2005, incluant des recommandations particulières pour les sujets âgés. La prévalence de l’htA, au-delà de 75 ans, est estimée en france à près de 50 %. Objectifs : L’objectif de notre étude consistait à déterminer, chez des patients âgés vivant en ehPAD : 1) les prévalences de l’htA et de patients hypertendus traités efficacement, et 2) le niveau d’adéquation des prescriptions de traitement antihypertenseur (Aht) avec les recommandations de la hAs. Méthodes : Cent patients, âgés de plus de 70 ans, vivant sur l’ehPAD « saint-julien » au Chu de Rouen, ont été inclus. Le critère d’htA était une PA supérieure à 140/90 mmhg. Pour chaque patient les données suivantes étaient renseignées : caractéristiques (âge, sexe), antécédents médicaux, thérapeutiques médicamenteuses (notamment Aht). Pour chaque patient, trois mesures de pression artérielle à une semaine d’intervalle, étaient réalisées après 20 minutes de décubitus, le matin, avec un tensiomètre électronique (Dinamap). une recherche d’hypotension orthostatique (htO) concluait chacune des trois mesures de pression artérielle. Ces mesures ont permis de définir deux groupes de patients, avec traitement Aht (groupe 1) et sans traitement Aht (groupe 2). une analyse comparative des données de chaque groupe avec les recommandations thérapeutiques étaient réalisées. Résultats : La prévalence de l’htA dans cette population était de 76 %. trente-quatre pour cent étaient équilibrés sous traitement Aht, 30 % étaient traités mais non équilibrés et 12 % n’avaient pas de traitement. sur l’ensemble des patients recevant un traitement Aht (groupe 1 = 64 %), 53 % présentaient une PA normale, donc traités efficacement. Parmi les patients non traités (groupe 2 = 12 %), 5 % présentaient une htA non connue dans les antécédents. Parmi les patients recevant un traitement Aht : 67 % avaient un traitement respectant les recommandations de la hAs. La présence d’une htO était retrouvée
442 chez 15 % des patients. Cette étude montre que 42 % des résidents de cet ehPAD présentaient des chiffres de PA élevés (> 140/90) qu’ils aient reçus ou non un traitement. Les recommandations étaient suivies chez 67 % des résidents traités. Parmi les patients ayant une htA traitée et équilibrée les recommandations étaient suivies dans 73 % des cas, vs 43 % des cas parmi les patients traités mais non équilibrés. Conclusion : Cette étude montre que l’htA en ehPAD est sans doute sous estimée par une fréquence non négligeable de patients hypertendus méconnus (> 10 %, dans notre travail), soulevant ainsi la nécessité d’une surveillance clinique régulière de la pression artérielle en institution. Le suivi des recommandations thérapeutiques de la hAs est confirmé par de bons résultats en termes d’efficacité et de tolérance. L’ensemble des résultats est analysé au regard des données apportées par la littérature.
P5.1-30 L’approche adaptée à la personne âgée en milieu hospitalier : un cadre de référence m.j. Kergoat1, D. Boyer1, A. Dupras2, m. Bourque3, L. juneau4 et collaborateurs 1 Institut universitaire de gériatrie de Montréal, Montréal, Canada 2 CHU de Montréal, Montréal, Canada 3 Centre de santé et de services sociaux-institut universitaire de gériatrie de sherbrooke, sherbrooke, Canada 4 Centre hospitalier affilié universitaire de Québec, Québec, Canada Introduction : Le système de santé, en grande réorganisation pour soutenir les personnes dans leur volonté de vivre à domicile, peine à s’adapter aux nombreux changements nécessaires pour adapter son approche aux besoins fort diversifiés des personnes âgées hospitalisées. en effet, les pénuries de personnel, les débordements aux urgences, les nombreux préjugés dont sont victimes les personnes âgées, rendent ces changements difficiles. Objectifs : À la demande du ministère de la santé et des services sociaux du gouvernement du Québec, ce document a été conçu pour sensibiliser et outiller les professionnels, les gestionnaires et le personnel des centres hospitaliers au phénomène du déclin fonctionnel iatrogène, afin de le prévenir ou de l’atténuer. Méthodes : Après une revue de littérature exhaustive, une équipe de médecins et de professionnels de la santé s’est penchée sur cette problématique et propose des façons d’améliorer sensiblement la qualité du séjour et des soins offerts aux personnes âgées en milieu hospitalier. Résultats : Deux grands syndromes, le delirium et le syndrome d’immobilisation, sont présentés et un algorithme des soins cliniques est proposé, qui tient compte de ces problématiques que rencontrent les personnes âgées à l’hôpital. Ce cheminement tient compte de l’état de santé de base des personnes qui arrivent à l’hôpital, et propose des interventions en trois paliers, déterminés par leur condition initiale et leur vulnérabilité face au système hospitalier. Les interventions systématiques mettent l’emphase sur des interventions de base devant être effectuées par l’équipe soignante régulière. Les interventions spécifiques débutent lorsque l’évaluation de ce premier niveau, démontre que la personne se détériore et fait appel à une équipe interprofessionnelle de base pour ajouter à l’expertise. finalement, des interventions spécialisées, où une infirmière, formée plus particulièrement pour intervenir auprès de la personne âgée, vient supporter l’équipe et peut à son tour faire appel à une équipe spécialisée en gériatrie. Ce cadre de référence propose également des principes directeurs pour les organisations hospitalières qui veulent prendre ce virage. Il inclut les proches
Cah. Année Gérontol. (2010) 2:429-454 aidants et la famille, lesquels sont d’importants acteurs, jouant un rôle crucial dans le mieux-être de leur parent. Des indicateurs de qualité et des outils de travail cliniques sont proposés, afin d’aider les gestionnaires et les professionnels à choisir et à cibler leurs interventions d’amélioration dans l’approche de soins aux personnes âgées. Conclusion : Ce cadre de référence suggère de réajuster notre philosophie de soins en passant d’un modèle biomédical ciblant l’amélioration de l’organe ou du système malade, vers un modèle intégrateur biopsychosocial centré sur la personne et ses objectifs de vie, visant autant la récupération fonctionnelle, que le traitement approprié de la maladie.
P5.1-31 Facteurs influençant la qualité des soins dans les unités de courte durée gériatriques (UCDG) : une analyse multiniveaux m.j. Kergoat1, j. Latour2, P. Lebel1, f. Béland3, n. Leduc3, K. Berg4, B.s. Leclerc5, A. tannon3, A. Bolduc1 1 Institut universitaire de gériatrie de Montréal, Canada 2 Centre hospitalier de l’université de Montréal, Canada 3 Université de Montréal, Montréal, Canada 4 Université de toronto, toronto, Canada 5 santé publique de Montréal, Montréal, Canada Introduction : en cette période de transition démographique où la part relative des personnes âgées constitue déjà plus du tiers des congés hospitaliers, les hôpitaux doivent revoir en profondeur leurs pratiques professionnelles et organisationnelles, de façon à mieux adapter les soins aux besoins des personnes âgées. Objectifs : étudier la qualité des soins offerts aux personnes âgées hospitalisées dans les unités de courte durée gériatriques (uCDG) au Québec (Canada), et identifier les principaux facteurs qui l’influencent. Méthodes : selon un modèle théorique de la qualité des soins adapté aux uCDG, trois composantes ont été étudiées (structures, processus de soins et résultats de soins) dans 44 uCDG en 2002–2003. Les processus de soins ont été évalués selon cinq dimensions : accessibilité, globalité et justesse des soins, continuité et soins centrés sur le patient et ses proches. Des outils de collecte de données standardisés ont été développés : 1) questionnaire auprès des responsables des uCDG (fonctionnement et ressources) ; 2) grille d’évaluation de la qualité (GeQ) des processus de soins (revue de 877 dossiers médicaux de patients admis pour chute avec traumatisme selon la méthode du cas traceur) ; 3) grille d’évaluation des résumés d’hospitalisation. Les résultats de soins ont été obtenus à partir des bases de données provinciales et à l’aide de la GeQ. Des modèles d’analyses de régression multiniveaux ont été utilisés pour les relations entre les trois composantes. Résultats : Les facteurs environnementaux et organisationnels ayant influencés favorablement la qualité des processus de soins sont : 1) accessibilité : présence d’un gériatre dans l’effectif médical de l’uCDG ; 2) globalité et continuité : prise de contact rapide (dans les 48 heures) après l’admission à l’uCDG avec le médecin traitant ou les professionnels du réseau communautaire ; clientèle médicalement plus lourde pour l’ensemble des patients admis à l’uCDG ; décision d’admission au programme par un médecin (globalité seulement) ; 3) soins centrés sur le patient et ses proches : affiliation universitaire du centre hospitalier. La justesse des soins n’a pas pu être évaluée de façon fiable. seule une meilleure continuité des soins était reliée à une moindre fréquentation ultérieure au service des urgences et de réadmissions à l’hôpital.
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Conclusion : Des résultats plus élevés de la qualité des processus de soins ont été associés, d’une part, à la condition clinique complexe des patients ainsi qu’à l’expérience professionnelle associée à la gestion de ces cas complexes ; et d’autre part, à un échange rapide avec les intervenants de première ligne. Des indicateurs de résultats de soins mieux adaptés à la clientèle âgée vulnérable devraient être développés.
P5.1-32 Évaluation des plaintes par autoquestionnaire et par échelle visuelle analogique dans un centre de prévention AGIRC-ARCCO
32 % de réponses positives aux autoquestionnaires) et le sentiment de solitude (22 contre 16 %) soient plus souvent abordées alors que les douleurs passent au second plan. Par ailleurs les patients placent au même niveau de priorité les troubles de la mémoire, du sommeil, le stress et les douleurs articulaires. La population des centres est jeune et les personnes sont toutes volontaires pour venir réaliser un bilan. Il serait intéressant de mener cette étude avec des populations différentes et à plus grande échelle. Il serait également intéressant de suivre ces éléments comparatifs (autoquestionnaire et eVA) avant et après une prise en charge adaptée.
j. Watillon1, D. Vallin1, P. Livet2, P. Dejardin3, s. Lamy1,* 1 Centre de prévention de Normandie renouvance, rouen, France 2 Centre régional de prévention, Lyon, France 3 AGIrC-ArCCo, Paris, France
P5.1-33 Traitement des candidoses oropharyngées du sujet âgé : étude de pratiques de la prise en charge thérapeutique de ces infections
Introduction : Les centres de prévention AGIRC-ARCCO ont pour mission d’améliorer le « Bien vieillir » en proposant des bilans médicopsychosociaux aux personnes de plus de 50 ans, allocataires des institutions de retraites complémentaires AGIRC-ARCCO ainsi qu’à leur conjoint.
e. fiaux1, C. Le Guillou1, X. Gbaguidi1, m. tabue1, L. favennec2, P. Chassagne1 1 Médecine interne gériatrique, CHU de rouen, Bois-Guillaume, France 2 service de parasitologie et de mycologie, CHU de rouen, rouen, France
Objectifs : Afin de pouvoir mieux répondre aux besoins des personnes fréquentant le centre de prévention de normandie Renouvance, nous avons voulu mieux connaitre leurs plaintes et les évaluer à l’aide d’échelles visuelles analogiques (eVA), reproductibles dans le temps. Il s’agit d’une étude pilote menée chez 206 personnes fin 2009–début 2010. Méthodes : un autoquestionnaire a permis d’identifier les principales plaintes (troubles du sommeil, de la mémoire, douleurs…). Celui-ci a été couplé aux données de l’entretien clinique où il est systématiquement réalisé des eVA. Les eVA permettent de transcrire une plainte subjective en donnée numérique. Ces données peuvent être utilisées pour le suivi des patients. Résultats : La moyenne d’âge des patients est de 68,5 ans. trente-neuf pour cent sont des hommes et 61 % des femmes. soixante-dix-huit pour cent d’entres eux viennent au centre car ils souhaitent recevoir des informations sur différents thèmes (mémoire, sommeil…) afin de pouvoir améliorer leur hygiène de vie. Classification par fréquence de plaintes subjectives notées avec l’autoquestionnaire et les eVA ≥ 5 :
troubles du sommeil (%) troubles de la mémoire (%) Douleurs physiques (%) sentiment de solitude (%) stress/anxiété (%)
Autoquestionnaire
Échelle visuelle analogique ≥ 5)
44 30 56 16 32
41 25 34 22 41
Classification par priorité (autoquestionnaire) : à la question : quelle est la plainte la plus importante à vos yeux ? : 26 % répondent que ce sont les troubles du sommeil, 25 % soit les troubles de la mémoire soit des douleurs articulaires, 23 % le stress. Conclusion : Les autoquestionnaires ne semblent pas suffisants pour pouvoir évaluer les plaintes des patients. Les douleurs physiques sont les plaintes les plus souvent retrouvées aux autoquestionnaires (56 %) alors qu’elles ne sont cotées qu’à 34 % lors de l’entretien (eVA ≥ 5). Par ailleurs, lors de l’entretien clinique, il semble que les plaintes plus « psychologiques » comme le stress (41 % ont des eVA ≥ 5 contre
Introduction : La candidose oropharyngée (COP) est l’infection fongique la plus fréquente du sujet âgé dont la prévalence est de 37 à 64 % selon les séries. son traitement repose sur l’éviction des facteurs de risque, les soins locaux et le recours à un traitement antifongique. malgré les référentiels français et américains la durée et les modalités de ce traitement ne sont pas consensuelles et restent très hétérogènes selon les équipes soignantes de gériatrie. Objectifs : 1) étudier la prescription d’antifongiques dans des services de gériatrie et proposer une conduite thérapeutique basées sur les pratiques des équipes comparées aux référentiels et, 2) discuter l’intérêt d’un écouvillon local dans la décision thérapeutique pour identifier l’agent pathogène et préciser sa sensibilité aux antifongiques. Méthodes : étude prospective, multicentrique, transversale pendant six semaines menée dans des services de gériatrie de court séjour, de ssR, d’ehPAD/usLD. Inclusion de tous les patients âgés de plus de 70 ans chez lesquels une suspicion clinique de COP existait. Réalisation systématique dans ce protocole d’un écouvillonnage local avec culture sur milieux spécifiques (milieux chromogènes Candida ID2). Résultats : Quarante patients ont été inclus dans l’étude et chez 31 patients (78 %) le prélèvement local était positif isolant dans 60 % des cas, Candida albicans. Dans 22 % des cas où le prélèvement était négatif, il s’agissait très probablement d’une simple xérostomie ou d’une glossite carentielle. Le sex-ratio était de 0,48 et l’âge moyen, de 85,4 ans. Vingt-et-un patients souffraient d’une dénutrition et 57,8 % étaient appareillés par une prothèse dentaire. La durée moyenne de traitement était de 10,3 jours (3–22). Chez tous les patients, le traitement était topique sous différentes formes : bains de bouche ou miconazole en comprimé mucoadhésif. Le fluconazole était prescrit dans 21 % des cas. Chez 47,5 % des patients, le traitement ne respectait pas les recommandations notamment sur la durée de traitement ou l’éradication des facteurs de risque. Conclusion : La COP est une pathologie fréquente dont le traitement reste mal codifié en pratique. Dans notre expérience plus de 20 % des cas suspectés n’ont pas été confirmés après prélèvements locaux, le recours à des antifongiques non recommandés chez ce type de malades était fréquent (une fois sur cinq). Pour uniformiser les pratiques en se basant sur les référentiels, une conduite thérapeutique peut être à partir de cette étude descriptive.
444
P5.1-34 Étude de la fragilité : comparaison entre des personnes recrutées dans deux centres de prévention AGIRC-ARCCO et vues à domicile P. L ivet1, V. Dauphinot2, A. m. schott2, I. Rouch2, B. Delaporte3, j. Cook3, A. Parola4, m. Bonnefoy2 1 69, centre régional de prévention 2 69, CHU de Lyon, Lyon, France 3 06, IrIPs, Nice, France 4 13, IrIPs, Marseille, France Introduction : Les personnes âgées fragiles sont à risque de présenter diverses complications : hospitalisation, institutionnalisation, décès. Il apparaît essentiel de dépister la fragilité à domicile. Les centres de prévention AGIRC-ARCCO ont pour mission d’améliorer le « bien vieillir » en proposant des bilans médicopsychosociaux aux personnes de plus de 50 ans, allocataires de leurs institutions de retraites complémentaires. Objectifs : Comparer les critères de fragilité chez des sujets âgés de plus de 60 ans à domicile ou en centres de prévention, inclus de manière aléatoire. Méthodes : L’étude fRA-GI-Le est une étude multicentrique (Lyon, marseille, nice) menée auprès de 762 sujets âgés, en 2009–2010 et dont l’objectif principal est l’étude des facteurs de fragilité les plus prédictifs d’une hospitalisation non programmée au cours de l’année suivant l’inclusion. Les sujets ont été recrutés à parts égales parmi ceux invités dans les centres de prévention et ceux ayant fait une demande d’aide à domicile. Différents critères ont été évalués à l’inclusion pour dépister la fragilité des sujets en termes d’autonomie fonctionnelle (score GIR) et troubles de l’équilibre (appui monopodal, sPPB, activité physique), de troubles de la mémoire (épreuve des cinq mots, IADL de Lawton), troubles alimentaires (mnA simplifié), troubles psychologiques (mini-GDs), sentiment de solitude et facteurs socioéconomiques et démographiques. Ces critères ont été comparés selon le lieu d’étude : centres ou domicile des sujets. Résultats : Parmi les 762 sujets inclus (âge moyen : 75,6 ans ± 9, 68,6 % de femmes), 389 (51 %) ont été recrutés dans les centres de prévention. Le type d’habitat des sujets était essentiellement urbain (81,3 %). Les sujets recrutés à domicile étaient en moyenne plus âgés (80 vs 71 ans, p < 0,001) et plus fréquemment des femmes (85,3 vs 52,8 %, p < 0,001) que ceux recrutés dans les centres. 32,2 % des sujets recrutés à domicile présentaient un score GIR < 6 vs 2 % en centres, p < 0,001 ; un écart significatif est observé en termes de risque de dénutrition (mnA) et de sédentarité (p < 0,001) au domicile par rapport aux sujets recrutés aux centres. Les scores IADL total étaient plus faibles chez les sujets recrutés à domiciles (p < 0,001), de même que les performances aux tests de mémoire et d’équilibre (p < 0,001). Ces différences persistaient après ajustement pour le genre, l’âge et la ville de recrutement. Conclusion : Cette étude met en évidence une fragilité plus élevée chez les sujets recrutés à domicile par rapport à ceux inclus dans les centres de prévention. Identifier le plus tôt possible l’entrée dans le processus de fragilisation devrait permettre la mise en place de prévention appropriée.
Cah. Année Gérontol. (2010) 2:429-454 de la fréquence lors d’hospitalisation et d’institutionnalisation. et les conséquences de ces troubles sont graves, avec de façon aigue la survenue de pneumopathie de déglutition de mauvais pronostic et de façon chronique avec une altération de la qualité de vie par peur des repas pris en commun et des risques de dénutririon. Objectifs : notre premier choix a été de nous assurer des connaissances des soignants sur la bonne prise en charge de ces troubles et de parfaire ces connaissances si cela s’avérait nécessaire. Dans le même temps, nous avons voulu verifier que les informations en rapport avec les troubles de déglutition étaient disponibles dans les dossiers médicaux dès l’entrée. Méthodes : Concernant le personnel soignant, nous avons opté pour la réalisation d’un audit de connaissances réalisé un jour donné auprès des infirmières, aides soignantes et des agents hôteliers sous forme de QCm. Concernant la traçabilité des informations dans les dossiers médicaux, nous avons réalisé une revue de dossier afin de s’assurer que les informations concernant le type de troubles et de régimes étaient spécifiées dans les dossiers dès l’entrée. Résultats : Concernant l’audit de connaissances du personnel soignant, 42 questionnaires ont été remplis. Les résultats montraient une méconnaissance de signes d’alerte (73 % d’erreurs), et des gestes à réaliser en cas de fausses routes (méthode de heimlich méconnue pour 40 %). L’ensemble de ces résultats nous ont poussé à organiser une formation pour l’ensemble du personnel soignant. Les thèmes ont été décidés en fonction de l’audit : un rappel de physiologie et de physiopathologie, les bonnes pratiques en matière d’aide alimentaire et les gestes d’urgence à mettre en place en cas de fausses routes. La dernière partie de la formation était consacrée aux différents types d’aliments préconisés et aux différents régimes. un nouvel audit de connaissances cloturait la séance permettant de vérifier que notre objectif était atteint. un nouvel audit sera réalisé à distance dans le même but. Concernant la revue de dossiers médicaux, 20 dossiers ont été étudiés. Les informations étaient retrouvés dans les dossiers médicaux dans 85 % des cas des le premier jour, le régime était noté dans 96 % des cas et était adapté dans 100 % des cas. Devant ces résultats, aucune action d’amélioration n’a été décidée. Conclusion : Au cours de ce travail, nous avons pu apprécier l’intérêt des différentes catégories professionnelles (orthophoniste, diététicienne, médecin) pour le partage de leurs connaissances et l’intérêt des soignants pour ces formations. Pour compléter notre travail, un document informatif a été réalisé à destination des patients présentant des troubles de déglutition et de leurs proches afin d’appréhender au mieux ces troubles et de poursuivre une alimentation équilibrée sans risque et avec le maintien du plaisir de manger et de partager un repas.
P5.1-36 Démontrer le rôle des différents membres d’une équipe interdisciplinaire en gériatrie aux étudiants en pharmacie : un exemple pratique
s. maiaux, C. Velatti Meurthe et Moselle, centre Jacques-Parisot, Bainville-sur-Madon, France
L. mallet1,2, j. sauvé3, t. Abramovitch-Ostroff4, j. Verdon3, K. Baig5, m. j. Labbe6, h. Caravolas-Karasek7 1 Faculté de pharmacie, université de Montréal, Canada 2 Département de pharmacie 3 Département de gériatrie 4 Département de physiothérapie 5 Département d’ergothérapie 6 Département de service social 7 Département de diététique, centre universitaire de santé McGill, Montréal, Canada
Introduction : nous avons choisi de nous interresser aux troubles de déglutition, pathologie fréquente en gériatrie avec une augmentation
Introduction : Le champ de pratique des professionnels de la santé a évolué au cours des dernières années vers une pratique en équipe
P5.1-35 Les troubles de déglutition : les reconnaître, les évaluer, les prévenir
Cah. Année Gérontol. (2010) 2:429-454 interdisciplinaire. L’interdisciplinarité est une approche qui favorise le partage des savoirs ainsi qu’une vision globale du patient et constitue un élément clé dans la prestation des soins en gériatrie. Objectifs : Présenter aux étudiants en pharmacie comment l’approche interdisciplinaire en gériatrie est vécue dans la pratique quotidienne et faire comprendre le rôle de chaque professionnel de la santé dans l’équipe interdisciplinaire ainsi que les interactions entre chacun d’eux. Méthodes : Deux approches différentes ont été utilisées pour illustrer aux étudiants les rôles des différents membres d’une équipe interdisciplinaire en gériatrie. Dans la première approche, les étudiants de quatrième année ont été divisés en sept groupes et chacun des étudiants s’est vu attribué le rôle d’un des membres de l’équipe soit le pharmacien, l’infirmière, la physiothérapeute, l’ergothérapeute, la travailleuse sociale, la nutritionniste et la gériatre. À travers une histoire de cas gériatrique, les étudiants devaient répondre à des questions élaborées en fonction du rôle qu’ils devaient jouer. La journée du cours, chacun des membres de l’équipe interdisciplinaire a rencontré les différents groupes d’étudiants correspondant à sa profession et ont discuté de leur rôle à travers du cas clinique. Par la suite, les membres de l’équipe ont illustré devant les étudiants comment l’approche interdisciplinaire est véçue en pratique. Dans la seconde approche, les étudiants ont été divisés en sept groupes de 25 étudiants. Chacun des membres de l’équipe a fait une rotation des différents groupes pour discuter de leur rôle. Par la suite, les membres de l’équipe interdisciplinaire ont simulé une vraie rencontre interdisciplinaire devant les étudiants. Résultats : un nombre de 52 étudiants de deuxième année ont participé à la première approche d’enseignement. Les étudiants ont apprécié le fait que l’équipe interdisciplinaire se soit déplacée pour venir les rencontrer et présenter leur rôle au sein d’une équipe. Ils auraient cependant apprécié rencontrer chacun des différents membres de l’équipe lors de la discussion en équipe. toutefois, la discussion s’est avérée plus facile dans un petit groupe. Dans la seconde approche, un nombre de 200 étudiants était présent à l’activité interdisciplinaire. Les étudiants ont apprécié rencontrer tous les membres de l’équipe interdisciplinaire afin de bien comprendre leur rôle au sein de l’équipe. Cependant, les membres de l’équipe ont trouvé difficile de faire la rotation de sept différents groupes et de répéter la même information à sept reprises. Conclusion : Les étudiants ont apprécié l’expérience de rencontrer une « vraie » équipe interdisciplinaire. Ils ont manifesté l’intérêt de faire cet exercice en première année de leur programme universitaire. nous souhaitons les avoir mieux préparés à jouer pleinement leur rôle clinique au sein d’une équipe.
P5.1-37 Décision collégiale : expérience de dix ans d’utilisation de la méthodologie DDE (décision après démarche éthique) j.-m. Gomas1, A. Petrognani2 et société de gérontologie 1 Hôpital sainte-Périne, Paris, France 2 Douleur soins palliatifs, hôpital sainte-Périne, Paris, France Introduction : La première méthodologie francophone structurée d’aide à la prise de décision en cas de conflits de valeurs et de limitation de traitements a été publiée en 2001, s’appuyant sur les travaux de gériatres et des pionniers de l’éthique clinique. Objectifs : La méthodologie DDe à « décision après démarche éthique » est un outil pratique utilisé en gériatrie, destiné à faciliter la décision collégiale. La troisième version de 2010 s’est adaptée aux décrets de la Loi du 22 avril 2005 (évolution de sa pertinence juridique,
445 et de sa dénomination). La DDe comprend trois étapes : inventaire, délibération, décision. Méthodes : Analyse de contenu d’entretiens, et d’expériences, auprès de 20 professionnels utilisateurs, couplés à une analyse rétrospective de 50 décisions prises avec la méthodologie DDe. Puis recensement des modalités de fonctionnement par des équipes de différents services (résultats obtenus avec la DDe, difficultés, aides apportés par l’outil, recul d’analyse sur les pratiques). Résultats : À l’unanimité des professionnels interrogés, la DDe est une vraie aide méthodologique quand elle est réellement utilisée car elle facilite : 1) la classification et priorisation des questions (90 %) ; 2) l’organisation du cheminement éthique (80 %) ; 3) l’obligation d’y consacrer du temps et de la parole vraie (95 %) ; 4) l’incitation à l’interdisciplinarité et à la collégialité de la décision (100 %). Quinze pour cent des décisions finalement adoptées étaient non prévues avant la discussion, et 15 % des décisions prises ne sont pas celles du chef d’équipe (15 %) ce qui semblent des critères de pertinence de la DDe. mais cette étude montre que la DDe est inadaptée aux équipes qui n’ont pas intégré un « vrai fonctionnement en équipe » : dans ce cas 0 % de décisions sont finalement prise de manière collégiale lorsque écoute et respect mutuel font défaut, ou si bien sur le médecin prend seul sa décision. De plus la perception d’un conflit de valeur ou d’un enjeu éthique n’est pas forcément repérée tant l’obstination déraisonnable et les dysfonctionnements de communication entre médecins et soignants sont quotidiens. Cet outil reste une méthode ouverte, interdisciplinaire, non scorée (à l’inverse des échelles et des grilles), sans dogmatisme puisque ce sont les acteurs eux-mêmes qui le font vivre, sans préjuger des transgressions qui sont à inventer éventuellement. Conclusion : La DDe est une démarche pragmatique, désormais validée cliniquement par des services de gériatrie, proposant une méthodologie de décision collégiale en cas de limitation de traitements. Cette démarche éthique « médicosoignante » aboutit à une décision qui restera unique, centré patient, jamais exempt d’incertitude, reliée aux compétences et à l’implication des professionnels.
P5.1-38 Évaluation de thérapie non médicamenteuse auprès de personnes souffrant de maladie d’Alzheimer en institution m. Poussin, A. sagne, s.e. harfouch, L. Ploton Institut de psychologie, laboratoire santé individu et société, Bron cedex, France Introduction : Indépendamment de toute tentative d’évaluation objective, il existe un consensus assez général chez les soignants « de terrain » des établissements en gériatrie pour admettre, à propos des médiations groupales, qu’elles procurent chez les malades un sentiment de bien être et des améliorations comportementales. mais le lien entre ces prises en charge non médicamenteuses et les changements comportementaux des patients n’a jusqu’à présent pas été prouvé, en témoigne le rapport de l’Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé (2003). Objectifs : notre recherche s’inscrit dans une perspective d’évaluation de thérapies non médicamenteuses auprès de malades d’Alzheimer. Il s’agit de mettre à jour et d’interroger les effets bénéfiques de dispositifs groupaux à médiation artistique tels que le conte, comme alternative permettant de diminuer l’angoisse, l’agitation, la qualité de vie des patients. Méthodes : nous avons sélectionné 100 patients souffrant de maladie d’Alzheimer avec un mms compris entre 10 et 16, tous vivant
446 en établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (ehPAD). Cinquante sujets, tirés au sort, ont participé à des groupes animés par un conteur professionnel à raison de deux fois par mois ; les cinquante autres patients constituent le groupe témoin. L’ensemble des patients participant à l’étude ont fait l’objet d’une évaluation la semaine précédent le démarrage de l’atelier conte et la même évaluation six mois plus tard. Les résultats cliniques sont effectués à l’aide d’une série d’échelles : le mmse de folstein (niveau cognitif) ; le nPI (troubles du comportement) ; le CmAI de Cohen-mansfield (troubles du comportement), la GDs (dépression) ; le QoL-AD de novella (qualité de vie). Résultats : nous envisageons de présenter les résultats comparatifs et de mettre en évidence l’effet de la participation à l’activité conte sur les variables observées. Les résultats obtenus vont, de façon convergente, dans le sens d’une amélioration de la dépressivité et d’une diminution des troubles du comportement. nous discuterons également de la démarche d’évaluation de notre dispositif. Conclusion : Cette étude représente une première étape visant à valider l’effet des médiations mobilisant essentiellement la subjectivité des personnes atteintes de maladie d’Alzheimer à la différence de dispositifs de remédiation cognitive.
P5.1-39 Analyse d’un décès inattendu au cours d’une revue de morbimortalité D.-R.-A. Rakotoarisoa, C. mangin, L. Rakotoarisoa et Dr Rakotoarisoa, L. Rakotoarisoa, L. Guidez, C. mangin essonnes, hôpital Georges-Clémenceau, Champcueil, France Introduction : La revue de morbimortalité (Rmm) fait partie des recommandations de la haute Autorité de la santé (hAs) pour l’amélioration des pratiques professionnelles, c’est également un des critères de la certification des établissements de santé. nous rapportons ici l’intérêt d’une telle pratique dans un service de gériatrie. Objectifs : mener une Rmm sur un décès inattendu chez un patient sous alimentation entérale afin de rechercher les causes possibles et mettre en place des mesures correctives. Méthodes : L’établissement a un système de déclaration d’évènements indésirables (eI). La Rmm existe dans le service depuis 2008. Les sujets choisis ont faits l’objet d’une déclaration d’eI. une présentation chronologique des faits débute la Rmm. elle précise l’historique de l’évolution clinique, des prescriptions médicales et des transmissions soignantes. Les bonnes pratiques et le protocole d’alimentation entérale dans le service ont été rappelés. un débat, suivant cette présentation, apporte les précisions des soignants présents lors de l’événement et permet de lister les causes possibles. Résultats : Cette analyse collective a rétabli et renforcé la cohésion et la confiance entre les équipes soignantes de jour et de nuit. Le passage trop rapide de l’alimentation entérale sans explication retrouvée a amené à une déclaration de matériovigilance. Le protocole de l’alimentation entérale et les organisations des soins ont été modifiés. L’annonce à la famille du patient de cet eI n’ayant été faite que partiellement, une réflexion est initiée à ce sujet parmi les praticiens. Les indicateurs à suivre seront : le calendrier d’execution des décisions et le respect du protocole d’alimentation entérale. Conclusion : Les Rmm sont des outils qui permettent l’analyse objective d’eI, l’amélioration des pratiques professionnelles pour toutes les catégories des professionnels de santé. elles permettent également d’agir sur les organisations.
Cah. Année Gérontol. (2010) 2:429-454
P5.1-40 Revue de morbidité–mortalité en gériatrie : dynamique d’amélioration des pratiques professionnelles : à propos d’une nécrose urétrale A.-C. Ribemont, m. Rabus 91, hôpital Joffre-Dupuytren, Draveil, France Introduction : La survenue d’une section longitudinale du pénis liée au port prolongé d’une sonde urinaire à demeure, complication secondaire à un acte de soins fréquent en gériatrie, a motivé la mise en place d’une revue de morbidité–mortalité, dans un souci de sécurisation des soins. Cette démarche Qualité répond aux exigences de la loi de santé publique de 2004 avec un objectif avoué de réduction de 30 % des événements iatrogènes évitables observés à l’hôpital. Objectifs : La sécurisation des soins aux personnes âgées hospitalisées nécessite une réflexion collective médicale et soignante sur les mécanismes générant des accidents et des incidents aux décours des actes de soins. Cette étape est un préalable indispensable à la mise en place de mesures correctives, afin de réduire les complications relatives à la pose et à la surveillance des sondes urinaires à demeure. Méthodes : une analyse systémique, rétrospective et collégiale de la complication morbide a été menée sans recherche de culpabilité individuelle. Les étapes suivantes ont été réalisées. À l’issue de la présentation factuelle du cas clinique sans omettre les éléments chronologiques, les différents mécanismes responsables des dysfonctionnements ont pu être repérés. tout comme le partage des expériences professionnelles, la confrontation des pratiques aux données de la littérature a contribué à l’élaboration de mesures correctives et la mise en place d’indicateurs de suivi. Résultats : Cette démarche qualité a conduit dans ce cas à la réactualisation du protocole de pose et de surveillance des sondes urinaires, à la réalisation de formation/action aux bonnes pratiques au sein du service par l’équipe d’urodynamique, à la prescription systématisée du sondage urinaire, à la diffusion aux médecins des recommandations de l’Anaes, à la reconduite d’une enquête sur la pertinence des sondes urinaires dans le cadre d’une ePP. Conclusion : Cette approche collective déculpabilisante est possible grâce à un engagement managérial fort garantissant la sécurité de chacun des participants médecins ou autres. elle répond pour partie à la demande d’information et de transparence des usagers.
P5.1-41 Étude sur la prévalence de l’anticoagulation, ainsi que la justification de non-anticoagulation, chez les patients très âgés atteints de fibrillation auriculaire au CHUS en 2006–2007 G. Ricard, s. Brazeau Gériatrie, institut universitaire de gériatrie de sherbrooke, sherbrooke, Canada Introduction : La prévalence de la fibrillation auriculaire (fA) augmente avec l’âge, touchant 10 % des plus de 80 ans. Leur risque thromboembolique (te) est aussi plus élevé, le taux d’ACV allant jusqu’à 23,5 %/an de 80 à 89 ans. en prévention, le Coumadin, s’avère supérieur à l’aspirine seule, diminuant le risque relatif d’ACV de 39 %. malgré cela, moins de la moitié des patients âgés sont anticoagulés. Objectifs : Calculer la prévalence d’anticoagulation des patients âgés de 85 ans et plus, atteints de fA, dans notre milieu. Vérifier la
Cah. Année Gérontol. (2010) 2:429-454 justification de non-anticoaguler ces patients. Comparer les groupes anticoagulés et non anticoagulés selon différentes données démographiques de même que selon leur risque te et de saignement. Méthodes : étude retrospective, par révision des dossiers médicaux. Inclusion : fA chez les plus de 85 ans, hospitalisés d’avril 2006 à avril 2007. exclusion : sténose mitrale, flutter, tAP ou décès. Paramètres recherchés : âge, sexe, niveau de soins, prise d’anticoagulant et d’antiplaquettaire, fA de novo ou non, antécédent de saignement majeur (intracrânien et digestif), facteurs de risques de chute (démence, délirium, htO, syncope, ROh, trouble démarche), évaluation professionnelle du risque de chute et calcul du score ChADs2. L’objectif primaire est calculé en pourcentage de patients anticoagulés sur la population totale étudiée. nous comparerons ensuite les groupes anticoagulés et non anticoagulés sur différents points, afin de voir ce qui influence l’anticoagulation. Les données concernant le groupe de patients anticoagulés sont actuellement en cours d’extraction et seront disponibles pour analyse d’ici la fin juin 2010. Résultats : Données préliminaires : Cent dix patients inclus dans le groupe non anticoagulés, dont 24,5 % ayant un nouveau diagnostic de fA. majoritairement des femmes (64,5 %) avec un âge moyen de 90 ans. Comme alternative à l’anticoagulation, 89 patients (80,9 %) recevaient de l’AsA et 9,1 % du Plavix. score de ChADs2 médian de 3, avec 26,4 % des patients ayant un antécédent d’ACV/ICt. une justification explicite de non-anticoagulation était présente dans 71,8 % des cas. Justifications retrouvées : risque de chute (42,7 %), saignement (24,5 %), non récurrence de la fA (14,5 %), âge (11,8 %), état réversible (10 %), troubles cognitifs (7,3 %). Le nombre médian de facteurs de risque de chute était de deux, dont les troubles cognitifs et de démarche. Au moins 71,9 % des patients avaient eu une évaluation de leur démarche. Conclusion : Le groupe non anticoagulé présente a priori un risque te élevé, 25 % ayant déjà fait un ACV/ICt. toutefois, notre population présente divers risques de saignement, via leur risque de chute et leur antécédent d’hémorragie. La majorité des dossiers sont donc jugés conforme, vue la présence d’une justification claire de non-anticoagulation. Il sera intéressant, sous peu, de comparer ce groupe avec la population, du même âge, anticoagulée et de voir si leur risque te et leur risque de saignement sont comparables. Les données seront disponibles d’ici la venue du congrès.
P5.1-42 Effet d’un programme national de formation sur la réduction de l’utilisation de la contention et de l’isolement : expérience d’un hôpital canadien de soins de courte durée O. Roy1,2, j. senneville1, m. Bourgoin1, m. Authier3 Direction des soins infirmiers, hôpital Maisonneuve-rosemont, Montréal, Canada 2 Faculté des sciences infirmières, université de Montréal, Canada 3 Médecine familiale, hôpital Maisonneuve-rosemont, Montréal, Canada 1
Introduction : Depuis dix ans, les équipes de cliniciens et de gestionnaires de l’hôpital maisonneuve-Rosemont exercent un leadership incontestable dans l’implantation d’une pratique exemplaire visant la réduction de l’utilisation de la contention physique et de l’isolement. L’engagement des équipes interdisciplinaires et la contribution majeure des infirmières ont influencé cette pratique dans tout le Québec puisque plusieurs cliniciens ont participé à l’élaboration du Programme national « vers un changement de pratique afin de réduire le
447 recours à la contention et à l’isolement ». Ce changement de pratique clinique joue une importance majeure puisqu’il affecte particulièrement les clientèles les plus vulnérables notamment les personnes âgées hospitalisées. Objectifs : Cette communication scientifique a pour objectifs de : 1) présenter les résultats préliminaires d’une étude de prévalence effectuée au printemps 2010 dans l’ensemble des programmes-clientèles et de les comparer avec ceux d’une étude similaire réalisée en 2002 ; 2) décrire les faits saillants ayant marqué l’implantation de cette meilleure pratique dont le déploiement de la formation aux professionnels et personnel soignant d’un hôpital de soins de courte durée canadien affilié à l’université de montréal. Méthodes : Le comité d’éthique à la recherche de l’établissement a accepté le devis de l’étude réalisée dans sept programmes-clientèles totalisant 667 lits et civières. Douze agents de recherche ont été standardisés afin d’assurer l’uniformisation de la procédure des observations. six périodes d’observations directes par 24 heures ont été effectuées de jour, de soir et de nuit durant quatre journées choisies aléatoirement (incluant les fins de semaine) au cours de quatre semaines (total 16 008 observations). De plus, les informations suivantes ont été collectées : le type de contention (incluant les ridelles de lit) et isolement utilisé ainsi que d’autres caractéristiques personnelles soit : l’âge, le sexe et la raison de l’application de la mesure de contrôle. L’ensemble des données ont été analysées avec le logiciel sPss. Résultats : Les taux de prévalence de l’utilisation de la contention et de l’isolement sont présentés et comparés avec ceux de l’étude de 2002. De plus, certaines caractéristiques aux clientèles les plus vulnérables, spécifiquement en regard de la personne âgée seront exposées. Des éléments significatifs d’un leadership porteur de succès dans l’implantation d’une pratique exemplaire sont également exposés. Particulièrement, la formation sur la réduction des mesures de contrôle ; le développement d’outils cliniques, de soins et de surveillance ainsi qu’un aide-mémoire précisant des mesures de remplacement. Conclusion : Cette communication mettra en lumière l’importance d’une mobilisation des cliniciens et des gestionnaires, l’expertise des professionnels et la formation dans l’implantation d’une pratique exemplaire ainsi que les retombées cliniques auprès des clientèles et plus particulièrement les personnes âgées.
P5.1-43 Prophylaxie de la maladie thromboembolique veineuse au cours des événements cliniques intercurrents dans un pôle de soins de longue durée : étude observationnelle des pratiques j.P. Rwabihama, h. middoun, m. Palisson et unité de recherche thérapeutique, service de médecine interne, hôpital Lariboisière, AP–hP, 75475 Paris Draveil 91210, hôpital Joffre-Dupuytren, AP–HP, Draveil, France Introduction : La maladie thromboembolique veineuse (mteV) est une pathologie fréquente et grave, marquée d’une importante mortalité. sa fréquence et sa gravité augmente avec l’age, indépendamment des autres facteurs de risque si bien que sa prévention est un enjeu majeur en gériatrie. La thromboprophylaxie répond à des reglès bien codifiées en situation médicale. Objectifs : Le but de notre étude était d’évaluer la situation actuelle de prescriptions médicales pour la prévention de la mteV au cours
448 des événements cliniques survenus au sein du pôle de soins de longue durée (sLD). Méthodes : tous les patients hospitalisés du 1er novembre 2007 au 31 janvier 2008 en sLD à l’hôpital joffre-Dupuytren ont été rétrospectivement inclus pour évaluer les indications d’une thromboprophylaxie par énoxaparine, la posologie et la durée du traitement selon les recommandations actuellement en vigueur en milieu médical. etaient exclus tous les patients sous une anticoagulation préventive dans un contexte postchirurgical et ceux qui étaient traités par une antivitamine K. Le logiciel Actipidos a permis de recueillir les données de ces patients et l’analyse descriptive a été facilitée par le logiciel statview. Résultats : Les prescriptions de 205 patients hospitalisés ont été analysées. une thromboprophylaxie veineuse conforme aux indications recommandées a été retrouvée dans 72,2 % des prescriptions analysées. 27,8 % des patients présentant une indication à la thromboprophylaxie n’ont pas été traités. une posologie inadéquate d’énoxaparine 2 000 uI a été observée chez 57 % des patients traités. La durée moyenne du traitement dépassait le délai recommandé (6 à 14 jours) pour la mteV. Conclusion : Le respect des recommandations en ce qui concerne les indications, la posologie et la durée du traitement prophylactique par énoxaparine conduirait à une thromboprophylaxie plus efficace avec un impact sur le bon usage de cette molécule.
P5.1-44 Évaluation du sondage urinaire à demeure dans un centre hospitalier gériatrique j.P. Rwabihama, h. middoun, B. miliani Draveil 91210, hôpital Joffre-Dupuytren, AP–HP, Draveil, France Introduction : Le sondage urinaire est une pratique courante en gériatrie représentant 6 % de l’ensemble des patients hospitalisés. Objectifs : L’objectif de cette étude était d’évaluer la pertinence des indications des sondes urinaires à demeure chez des patients âgés hospitalisés. Méthodes : Il s’agit d’une revue rétrospective des indications de pose et de maintien des sondes urinaires à demeure chez des patients hospitalisés à l’hôpital joffre-Dupuytren. un répertoire de sondes urinaires posées à plus de 48 heures a été réalisé un jour donné en 2008. en se référant aux recommandations de la hAs, deux indicateurs ont permis d’analyser la pertinence de chaque sonde à demeure : le nombre de pose justifiée sur le nombre des patients porteurs d’une sonde et le nombre de maintiens justifiés sur le nombre de patients ayant une sonde à demeure. Résultats : Quarante-quatre sondes urinaires ont été retrouvées chez les 631 patients hospitalisés (6,97 %). L’age moyen des patients porteurs de la sonde était de 84 ans et le sexe ratio égale à 1,8. Le critère d’indication de pose était respecté à 94,1 %. La réévaluation de cette indication était observée dans 63 %. Au pôle de long séjour, plus d’un tiers de sondes à demeure (37,4 %) n’était pas conforme aux recommandations de la hAs en ce qui concerne la pertinence de leur maintien. Les médicaments rétentionnaires ont représenté 24,6 % de l’ensemble des traitements des patients porteurs de sonde urinaire. Conclusion : L’analyse des critères d’évaluation de la sonde à demeure montre un respect des indications de pose mais la pertinence du maintien nécessite une réévaluation systématique. D’autres travaux sur le sujet amélioreraient les pratiques du sondage urinaire.
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P5.1-45 Évaluation de la prévalence et du risque d’escarres en gériatrie n. salles1, m. Barateau1,*, n. seguin1, h. Bereterbide2, m. Baudinet1 Pôle de gérontologie clinique, CHU de Bordeaux, Pessac, France 2 Direction générale, CHU de Bordeaux, talence, France
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Introduction : La prévalence des escarres augmente avec l’âge, plus de 50 % des personnes avec escarre ont plus de 80 ans, avec un pic de fréquence : 76–84 ans. Les polypathologies, les troubles cognitifs, la dénutrition et la perte de la mobilité sont des facteurs prédictifs à prendre en compte chez la personne âgée. À la demande de la hAs, des évaluations des pratiques professionnelles ont été menées au Chu de Bordeaux, dont l’évaluation du risque de la survenue d’escarres en gériatrie. Objectifs : Déterminer la prévalence et les facteurs de risque d’escarre au sein de l’ensemble du pôle de gérontologie clinique et évaluer les actions de prévention mise en place. Méthodes : une enquête annuelle « un jour donné » s’est déroulée depuis 2008 au sein des différentes unités du pôle de gérontologie clinique du Chu de Bordeaux (court séjour, soins de suite et de rééducation, usLD et ehPAD). La recherche d’escarres (stades I inclus) a été réalisée chez tous les patients inclus. L’échelle de Braden (échelle en 23 points comportant six items : perception sensorielle, humidité, activité, mobilité, nutrition, friction cisaillement) a été choisie pour évaluer le risque d’escarres et a été réalisée chez tous les patients inclus. Des interventions visant à diminuer le risque de survenue d’escarres ont été réalisées concernant notamment la mobilisation et la nutrition. L’analyse statistique comportait une analyse descriptive ainsi qu’une comparaison de moyennes (sPss 12.0). Résultats : Au total, 341 patients (114 hommes, 227 femmes ; âge moyen : 83,8 ± 8,1 ans) ont été inclus en 2008 et 338 patients (112 hommes, 226 femmes ; âge moyen : 83,9 ± 7,6 ans) en 2009. La prévalence des escarres (stades I à IV) lors de l’étude était de 29,3% en 2008 vs 19,2 % en 2009 (p = 0,002). Les taux de prévalence incluait les escarres constituées pendant l’hospitalisation au sein du pôle de gérontologie (19,9% en 2008 vs 12,1 % en 2009 ; p = 0,003) et les escarres constituées avant l’admission au sein du pôle (9,7 % en 2008 vs 7,4 % en 2009 ; p = 0,03). L’évaluation Braden montrait que 226 (66,3 %) des patients inclus en 2008 étaient à risque d’escarres avec un score inférieur à 16 vs 212 (62,7 %) patients en 2009 (p = 0,25). Conclusion : L’évaluation systématique (Braden) des personnes âgées a permis de mieux repérer les patients à risque d’escarres et d’organiser la mise en place des actions de prévention adaptées avec une diminution de la prévalence des escarres en 2009.
P5.1-46 Facteurs de risque et incidence des escarres aux urgences n. salles1, e. Dugaret1,*, m.n. Videau1, I. faure2, C. Gabisnki2 Pôle de gérontologie clinique, CHU de Bordeaux, Pessac, France 2 Pôle de médecine urgences, CHU de Bordeaux, Bordeaux, France
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Introduction : La fréquentation des services d’urgence est en constante augmentation, les personnes âgées de plus de 75 ans représentant 14 % de la totalité de ces passages. hors, le passage aux urgences peut être source de complications telles que la survenue d’escarres notamment au sein de la population âgée. Objectifs : Déterminer l’incidence des escarres et les facteurs de risque de la survenue des escarres aux urgences.
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Méthodes : Il s’agit d’une étude observationnelle réalisée au sein des urgences de l’hôpital saint-André du Chu de Bordeaux. Pendant une durée de 15 jours, tous les passages aux urgences ont été examinés et la recherche d’escarres (stades I inclus) sur tous les points d’appuis a été réalisée à la fois à l’admission et à la sortie des urgences pour tous les patients inclus dans l’étude. Les données recueillies comportaient : l’âge, le sexe, le lieu de vie, le motif d’admission, le nombre de médicaments, le score de comorbidités (Charlson), la durée de séjour aux urgences en heures et la prévalence des escarres à l’entrée et la sortie des urgences. L’analyse statistique a permis d’estimer le taux d’incidence des escarres ainsi que les facteurs de risque de survenue d’escarre en analyse multivariée. Résultats : un total de 644 patients admis aux urgences a été inclus dans l’étude, dont 180 patients âgés de plus de 75 ans (d’âge moyen : 84,9 ± 5,5 ans). L’incidence des escarres lors du passage aux urgences était de 5,5 % et augmentait à 12,2 % dans le sousgroupe des patients de plus de 75 ans et concernait uniquement des escarres de stade I. Les facteurs de risque de survenue d’escarres étaient l’âge, la durée moyenne de séjour, le score de Charlson, le nombre moyen de médicaments pris par jour et l’immobilité sur un brancard. Population totale (n = 644)
Odds Ratio
IC 95 %
p
Âge moyen Âge > 75 ans Dms (heures) Dms > 4 heures score de Charlson score de Charlson > 5 médicaments (nombre/jour) médicaments > 6/j Immobilité (brancard)
1,07 13,2 1,02 3,72 1,5 8,4 1,3
1,06–1,09 7,4–23,6 1,0–1,05 1,8–7,6 1,4–1,6 4,9–14,6 1,2–1,4
< 0,0001 < 0,0001 0,04 < 0,0001 < 0,0001 < 0,0001 < 0,0001
5,6 9,3
3,3–9,6 5,2–16,6
< 0,0001 < 0,0001
Conclusion : Cette étude démontre pour la première fois que le passage aux urgences augmente l’incidence des escarres notamment chez les personnes âgées polypathologiques. L’incidence élevée des escarres de stade I incite à réfléchir sur des actions de prévention efficaces à mettre en place aux urgences.
P5.1-47 Les dossiers cliniques sont-ils un bon observatoire de la continuité des services à la personne âgée en perte d’autonomie ? Comparaison France–Québec L. Belzile1, Y. Couturier2, D. somme3 1 Gérontologie 2 service social, université de sherbrooke, sherbrooke, Canada 3 Gériatrie, hôpital européen Georges-Pompidou, Paris, France Introduction : La continuité des services aux personnes âgées en perte d’autonomie, comme composante des modèles récents de qualité, peut s’observer à travers la complétion des dossiers cliniques et des outils d’évaluation et de planification qu’ils contiennent. Objectifs : La présente communication vise à comparer les pratiques de tenue de dossiers en contexte de réseaux intégrés de services au regard des diverses formes reconnues de continuité (d’approche, relationnelle
et informationnelle), et d’identifier ce qui dans les contextes jouent dans la mise en forme de ces pratiques. Méthodes : Pour cela nous avons réalisé l’analyse de contenu de trente dossiers cliniques de personnes âgées en gestion de cas, pour moitié en contexte français, pour moitié en contexte québécois. en outre de l’analyse de contenu, nous avons réalisé une schématisation de la distribution temporelle des gestes professionnels qui ont été posés dans chacun des dossiers. Résultats : si la continuité informationnelle est facilement observable, la continuité d’approche est affectée par la difficulté des gestionnaires de cas à être proactifs à l’égard des besoins des usagers. Il semble que cela soit plus important en contexte québécois, en raison de l’importance de leur charge de cas. en contexte français, l’intégration des services étant encore en mode expérimental, la continuité des services est surtout centrée sur la continuité des informations. Conclusion : L’analyse des dossiers cliniques est un excellent observatoire des formes de continuité des services, mais elle doit être complétée par d’autres collectes de données permettant de considérer dans l’analyse les formes informelles de continuité.
P5.1-48 Indices de transformation des pratiques professionnelles des premiers gestionnaires de cas dans le cadre d’un projet-pilote en France D. Gagnon1, L. Belzile1, Y. Couturier2, D. somme3 1 Gérontologie 2 service social, université de sherbrooke, sherbrooke, Canada 3 Gériatrie, hôpital Georges-Pompidou, Paris, France Introduction : La présente communication rend compte de l’implantation expérimentale en france d’un modèle d’intégration des services développé au Québec, Canada, le modèle Prisma. Objectifs : L’une des mesures d’effet de cette implantation consistait à documenter les transformations des pratiques professionnelles des intervenants agissant à titre de gestionnaires de cas. Méthodes : sur deux territoires distincts, nous avons réalisés trois séries d’entretiens d’explicitation de la pratique professionnelle auprès des gestionnaires en cas, l’une en début d’implantation, l’autre au milieu, la dernière en conclusion du projet, auprès des neuf gestionnaires de cas, de façon à capter l’évolution temporelle des pratiques. nous avons réalisé une dizaine de jours d’observations directes de la pratique professionnelles des gestionnaires de cas, ainsi qu’une analyse de leur pratique de communication du point de vue des dossiers cliniques. Résultats : nous avons documenté trois catégories d’effet en matière de transformation des pratiques professionnelles : 1) de problématisation du besoin d’intégration (ex. : meilleure considération de l’aspect global de la situation des personnes âgées) ; 2) d’acquisition de compétences professionnelles (ex. : systématisation des pratiques cliniques d’évaluation) et 3) de transformation identitaire (ex. : élargissement de la pratique infirmière vers des composantes sociales de la gestion de cas). Conclusion : Il apparaît que l’exposition de professionnels à la gestion de cas et à un modèle d’intégration de services a des effets transformateurs sur la pratique professionnelle, même si son déploiement et sa pérennisation sont très conditionnés par les dimensions organisationnelles et politiques de ces pratiques.
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P5.1-49 Influence d’un avis pharmaceutique à l’admission sur les prescriptions potentiellement inappropriées chez des patients hospitalisés en gériatrie A. samalea suarez1, j. Petermans2, t. Van hees1 Pharmacie clinique 2 service de gériatrie, CHU de Liège, Liège, Belgique
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Introduction : L’iatrogénie médicamenteuse, très courante chez la personne âgée, est un problème de santé publique. Cependant, il est possible d’en limiter les effets par une prescription adéquate. Divers outils spécifiques, tels que les listes de Beers ou de Laroche permettent d’évaluer le caractère inapproprié des médications. Objectifs : évaluer l’influence d’un avis pharmaceutique, rédigé conjointement à une anamnèse médicamenteuse, sur les prescriptions potentiellement inappropriées chez les patients hospitalisés en gériatrie au Chu de Liège. Méthodes : étude prospective avec contrôle historique. Analyse des médicaments potentiellement inappropriés à l’admission et à la sortie pour les patients hospitalisés entre octobre et décembre (2008 = contrôle historique ; 2009 = intervention) dans le service de gériatrie du Chu de Liège, provenant du domicile et consommant minimum trois médicaments à l’arrivée à l’hôpital. L’intervention consistait à réaliser une anamnèse médicamenteuse assortie d’un avis pharmaceutique relevant les prescriptions potentiellement inappropriées. Les prescriptions étaient considérées comme potentiellement inappropriées si elles étaient reprises sur une liste préalablement établie, basée sur les critères de Beers et de Laroche. Les données concernant les traitements à l’admission proviennent du dossier médical informatisé pour le groupe historique et de l’anamnèse réalisée par le pharmacien pour le groupe intervention. Les médications de sortie, pour les deux groupes, sont issues du dossier médical informatisé. Résultats : Cinquante patients ont été recrutés dans chaque groupe. L’âge moyen (82,9 ± 6,0) et la répartition homme/femmes (34/66) sont semblables. Le nombre moyen de médicaments à l’admission et à la sortie ne diffère pas entre les deux groupes (A : 7,7 ± 2,9 vs 8,4 ± 3,2 ; p = 0,26 ; s : 8,2 ± 3,0 vs 7,7 ± 2,5 ; p = 0,33). On observe cependant une réduction du nombre de médicaments entre l’admission et la sortie dans le groupe intervention (0,52 ± 2,6 vs –0,72 ± 2,9 ; p = 0,028). Le nombre moyen de médicaments potentiellement inappropriés à l’admission est semblable entre les deux groupes mais diminue significativement à la sortie dans le groupe intervention (A : 1,2 ± 1,02 vs 1,1 ± 1,02 ; p = 0,78 ; s : 0,94 ± 0,82 vs 0,56 ± 0,54 ; p = 0,019). Au sein de chaque groupe, le nombre de médicaments inadaptés diminue entre l’admission et la sortie mais la différence est plus marquée pour le groupe intervention (2008 : p = 0,044 ; 2009 : p < 0,0001). On observe également une diminution de la durée d’hospitalisation entre 2008 et 2009 (médiane 17,5 vs 13 jours p = 0,008). Conclusion : malgré un échantillon limité de patients et le caractère rétrospectif de certaines données, ces résultats démontrent la valeur ajoutée du pharmacien clinicien et d’un avis pharmaceutique à l’admission sur la qualité de la prescription médicamenteuse à la sortie d’une hospitalisation gériatrique. Cette expertise importante contribue à la prise en charge pluri-disciplinaire du patient âgé fragilisé.
P5.1-50 Implantation de meilleures pratiques pour prévenir le syndrome d’immobilisation des personnes âgées : expérience en chirurgie et en médecine d’un hôpital Canadien j. senneville1,2, D. Racine2, C. ekoum2, f. Bolduc3, h. Labelle4, L. francoeur5,6 et groupe de travail sur la mobilité de l’hôpital maisonneuve-Rosemont 1 Département des soins infirmières
Cah. Année Gérontol. (2010) 2:429-454 Programme personnes âgées Programme de médecine 4 Programme de chirurgie, hôpital Maisonneuve-rosemont 5 Département des soins infirmières, institut universitaire gériatrique de Montréal, Canada 6 Faculté des sciences infirmières, université de Montréal, Montréal, Canada 2 3
Introduction : Deux unités de courte durée, en médecine et en chirurgie de l’hôpital maisonneuve-Rosemont réalisent des changements de pratique afin de prévenir le syndrome d’immobilisation et le déclin fonctionnel des personnes âgées de 75 ans et plus. Objectifs : Le but de cette communication est de sensibiliser l’ensemble des soignants à changer leur pratique afin de maximiser la prise en charge des personnes âgées par de bonnes pratiques de soins gériatriques dans des soins aigus, notamment : la clientèle de cardiologie et de chirurgie. Méthodes : Dans un premier temps, l’évaluation initiale a permis de recueillir des résultats d’observation des processus de soins sur les unités. un sondage auprès des intervenants a illustré les diverses perceptions des répondants sur les soins offerts aux personnes âgées et mis en relief certains aspects révélés par les observations. De façon générale, les attitudes du personnel soignant envers les personnes âgées s’est avérée positives et les besoins de connaissance ont été clairement exprimés. Dans un second temps, le plan d’action du groupe de travail sur la mobilité est devenu une priorité organisationnelle. Résultats : un guide national sur les bonnes pratiques gériatriques pour prévenir le déclin fonctionnel nous permet d’actualiser le projet en cours depuis plus d’une année. Plusieurs activités générées par le groupe de travail nous démontrent un changement important sur les soins et services offerts aux personnes âgées : formation, rétroaction directe, participation de tout le personnel soignant des unités de base et de l’équipe d’experts en gériatrie, implication des personnes âgées et des proches, application d’un stage d’étudiante de maîtrise et audits cliniques. Conclusion : un plan de communication efficace tout au long de ce changement de pratique et des audits cliniques encouragent les gestionnaires et les intervenants à poursuivre leurs efforts. une collaboration étroite avec les experts de l’institut universitaire gériatrique de montréal, tout au long de ce projet national va permettre de diffuser les résultats obtenus aux autres centres hospitaliers de soins aigus québécois.
P5.1-51 Impact de la mise en oeuvre de la méthodologie de soin Gineste-Marescotti® dite « Humanitude » sur la consommation de neuroleptiques en USLD à l’hôpital privé gériatrique Les Magnolias : analyse 2005–2008 L. Luquel1 pour hôpital privé gériatrique Les magnolias, n. sicard2, j.f. Coppola1, C. Guicheteau1, f. Lasnon2 1 91, hôpital privé gériatrique Les Magnolias, Ballainvilliers 2 75, IPrIM, Paris, France Introduction : Les troubles du comportement perturbateurs sont à l’origine de la prescription fréquente de neuroleptiques chez les patients Alzheimer institutionnalisés. Ils peuvent être déclenchés par un comportement « inapproprié » des soignants lors des actes de soin, faute de compétences spécifiques. La méthodologie de soin Ginestemarescotti® repositionne le soin dans sa dimension du « prendre soin ». Les techniques basées sur le concept d’humanitude, en particulier la « capture sensorielle », lorsqu’elles sont maîtrisées par les soignants, préviennent la maltraitance « ordinaire » liée aux actes et redonnent du sens aux interventions du soignant par l’acquisition de compétences spécifiques.
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Objectifs : évaluer les effets de la formation des soignants à une approche comportementale basée sur la méthodologie de soin Gineste-marescotti®, sur la consommation des neuroleptiques, chez 109 patients en usLD (âge moyen : 87 ans, PmP : 399 et 56 % de smtI, GmP : 840 en 2006). La formation à cette technique est un axe prioritaire du plan Qualité de l’établissement dans le cadre des actions « bientraitance ». L’ensemble des soignants a été formé ou sensibilisé à la méthodologie, à partir de 2005. Méthodes : Analyse de la consommation annuelle de neuroleptiques sur quatre ans à partir des données de la pharmacie. Résultats : En gramme
2005
2006
2007
2008
tiapride Cyamémazine Loxapine Rispéridone halopéridol
38,3 22,8 11,4 2,94 1,865
20 3,6 5,15 3,85 1,035
8 1,2 1,75 3,61 0,42
4 1,2 0,65 1,956 1,08
en quatre ans, la consommation totale annuelle de neuroleptiques a diminué de 88,5 %. L’acquisition de nouvelles techniques de soin par les soignants est l’un des facteurs contributifs à la diminution du risque de comportement d’agitation pathologique. La diffusion des bonnes pratiques cliniques, le projet de service basé sur l’éthique du care, ont également largement participé à la diminution des prescriptions au long cours de neuroleptiques dans les pathologies démentielles compliquées de troubles du comportement productifs. Conclusion : La mise en place de la méthodologie de soin Ginestemarescotti® dans les institutions gériatriques permet d’améliorer la qualité de vie du malade Alzheimer. Bien que cette méthodologie de soin n’ait pas encore apporté la preuve de son efficacité du fait des difficultés méthodologiques, la formation des soignants peut être considérée comme une intervention non médicamenteuse prioritaire pour limiter les traitements antipsychotiques.
P5.1-52 Évaluation nutritionnelle et pertinence de la prise en charge dans une unité de soins de longue durée A. simon 93, CHIC André Grégoire, Montreuil, France Introduction : Contexte : La malnutrition protéïnoénergétique des sujets âgés institutionnalisés est fréquente mais reste sous diagnostiquée et donc insuffisamment prise en charge. Objectifs : Décrire le statut nutritionnel des patients institutionnalisés dans notre unité de soins de longue durée et vérifier la pertinence ou non des régimes prescrits. Méthodes : enquête de prévalence transversale portant sur l’indice de masse corporelle (ImC), le taux d’albumine sérique couplé à la C reactiv protein (CRP), la composition protéinoénergétique des régimes prescrits et leur texture. Résultats : Cent soixante-sept patients ont été inclus, l’âge moyen est de 82,8 ans. Dix-sept pour cent des patients présentent un ImC inférieur à 21 kg/m2 et 53 % des patients présentent un surpoids défini par un ImC supérieur à 25 kg/m2 dont 43 % une obésité (ImC supérieur à 30 kg/m2). Quatre-vingt-un pour cent des patients présentent un taux
d’albumine inférieur à 35 g/l. Quarante et un pour cent des patients présentent à la fois un surpoids et une hypoalbuminémie. seuls 32 % des régimes prescrits semblent en adéquation avec le statut nutritionnel des patients. en proposant une simplification des régimes proposés à la prescription, nous atteignons le taux de 56 % de régimes adaptés. Conclusion : un protocole d’évaluation et de suivi de l’état nutritionnel des patients nous semble indispensable, afin d’optimiser la prescription.
P5.1-53 Dépistage et évaluation de la douleur lors de la réfection des plaies traumatiques en long séjour, centre hospitalier d’Orsay B.D. tanguy, V.s. tchienkoua 91, centre hospitalier d’orsay, orsay, France Introduction : La prévalence de la douleur chez la personne âgée et ses répercussions sur l’autonomie, le psychisme imposent de rechercher et de traiter ce symptôme. selon une enquête de prévalence dans notre unité de soins de longue durée en octobre 2008, 25 % des résidents présentaient des plaies d’origine plurifactorielle. selon les consensus, toutes les plaies sont douloureuses et elles peuvent le devenir de plus en plus avec le temps. On distingue la douleur de « fond », due à la plaie qui est celle ressentie au repos en l’absence de manipulation et la douleur « procédurale », qui peut se révéler lors de la réfection des pansements. Afin d’améliorer la prise en charge de la douleur et son évaluation, nous avons décidé d’effectuer une évaluation de nos pratiques professionnelles. Objectifs : nous nous sommes fixés trois objectifs : obtenir un dépistage de la douleur systématique à chaque réfection de pansement, utiliser de manière adaptée les différentes échelles (auto ou hétéroévaluation) en fonction du résident communicant ou non, sensibiliser les soignants au thème de la douleur. Méthodes : À partir de trois référentiels, la méthodologie choisie a été un audit clinique ciblé. Résultats : Le premier audit a permis d’évaluer 30 patients. Les résultats montrent que lors de 83 % des pansements, il n’y a ni évaluation continue de la douleur ni utilisation adéquate d’une échelle. Après analyse des résultats, les plaies traumatiques bien que fréquentes sont encore moins évaluées. nous avons donc axé en priorité la suite de notre travail sur ce type de plaie : un journal de suivi de plaie traumatique, rapide et simple à remplir, est créé. Il comprend la plaie photographiée et ses caractéristiques, le type de pansements appliqués, l’évaluation de la douleur de fond et procédurale avec l’échelle utilisée. un programme de formation sur la douleur pour les soignants est mis en place. Le second audit est réalisé sur 19 patients. Quand les échelles sont utilisées (54 %), elles le sont de manière adaptée. une amélioration de 37 % du dépistage et de l’évaluation de la douleur est constatée. malgré une nette progression, ces derniers ne sont pas devenus systématiques. une de nos hypothèses est l’urgence de la prise en charge de la plaie traumatique primant sur le dépistage et l’évaluation de la douleur. Au vu des résultats, l’objectif de sensibilisation des soignants n’est que partiellement atteint. Conclusion : en conclusion, ce journal de suivi de plaie traumatique apparait être un outil intéressant pour la prise en charge des plaies. Des formations biannuelles doivent être pratiquées pour actualiser les connaissances et rester sensible à l’enjeu du thème de la douleur. enfin, un travail sur les facteurs de risque et les circonstances du traumatisme cutané pourrait sans doute diminuer le nombre de ces plaies.
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P5.1-54 Validité écologique de l’évaluation du statut fonctionnel à l’urgence pour les personnes âgées (ESFU-PA)
P5.1-55 Maîtrise de la durée moyenne de séjour (DMS) dans les unités de soins de suite et de réadaptation au CHU de Nice
n. Veillette1,2, L. Demers2,3, j. Robitaille4 Département d’ergothérapie, université du Québec à trois-rivières, trois-rivières 2 Centre de recherche de l’institut universitaire de gériatrie de Montréal 3 École de réadaptation, université de Montréal, Montréal 4 Faculté de médecine, université Laval, Québec, Canada
n. Venineaux, A. Gary, R. Boulahssass, P. Brocker Pôle de gérontologie, hôpital de Cimiez, Nice, France
Introduction : Le département d’urgence demeure la principale façon d’accéder aux soins de santé pour de nombreuses personnes âgées. La littérature scientifique décrit abondamment les bénéfices découlant de l’évaluation du statut fonctionnel des personnes âgées à l’urgence. Pour ce faire, un outil d’évaluation a été développé : l’évaluation du statut fonctionnel à l’urgence pour les personnes âgées (esfu-PA). Lors de son développement, le esfu-PA a démontré de bonnes qualités métrologiques (validité de contenu, fidélité inter juges, sensibilité et spécificité). toutefois, les études de développement ont porté sur des personnes ayant consulté l’urgence pour des problèmes de santé d’ordre physique, et les individus présentant des problèmes cognitifs ou de communication étaient exclus. L’évaluation de la validité écologique vise à déterminer si des résultats de recherche peuvent être appliqués à des situations de la vie réelle. Aussi, on veut s’assurer que le mode d’administration, le matériel et le contexte d’utilisation d’un outil sont conformes à la réalité clinique à laquelle il est destiné. La validité écologique peut être abordée selon le processus d’implantation ou selon l’utilité clinique de l’outil. Le esfu-PA ayant été développé récemment, peu d’information était disponible quant à sa validité écologique.
Objectifs : L’étude présenté a pour but d’analyser la Dms d’une unité de 25 lits sur une période de trois mois pour identifier et quantifier les causes de « sorties retardées illégitimes ».
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Objectifs : évaluer la validité écologique du esfu-PA (processus d’implantation et utilité clinique) auprès d’échantillons de sujets représentatifs de la clientèle âgée à l’urgence dans différents départements d’urgence. Méthodes : Des établissements hospitaliers (n = 5) ont été recrutés pour rassembler des échantillons de convenance d’individus âgés consultant l’urgence et des ergothérapeutes ont été formés à l’utilisation du esfu-PA. Des données concernant le statut fonctionnel des clients âgés ont été recueillies à partir du esfu-PA, soit directement auprès de l’individu en consultation ou par le biais d’un proche agissant comme répondant. enfin, des observations ont été recueillies auprès des utilisateurs à l’égard du fardeau d’administration et la faisabilité du esfu-PA. Résultats : Concernant le processus d’implantation du esfu-PA, certains facteurs organisationnels (manque de ressources, disponibilité des professionnels) et contextuels (pandémie de grippe h1n1) ont eu un impact négatifs sur l’implantation du esfu-PA. Concernant l’utilité clinique, la faisabilité entourant le processus d’évaluation du statut fonctionnel à l’urgence s’est vue confirmée ; le fardeau d’administration n’est pas trop élevé pour que le esfu-PA soit utilisé à l’urgence. Les résultats préliminaires montrent que les différences sont plus grandes pour les AVQ et les AVD lorsque l’on compare le fonctionnement antérieur des individus versus leur fonctionnement depuis leur consultation à l’urgence hospitalière. Conclusion : L’évaluation du statut fonctionnel à l’aide du esfu-PA est faisable à l’urgence et s’avère cliniquement utile pour préciser le fonctionnement des personnes âgées qui consultent l’urgence.
Introduction : La maîtrise de la Dms dans un Chu devient un enjeu stratégique afin de développer leur attractivité et fluidifier la prise en charge des patients et cela afin de préparer le passage à la t2A prévu en 2012.
Méthodes : Quarante-huit dossiers successifs ont été analysés afin de déterminer les causes de sorties retardées non justifiées médicalement. Les données collectées ont porté sur les données sociodémographiques, le motif d’hospitalisation, le diagnostic principal, le GIR d’entrée et de sortie, la date de retour à l’autonomie antérieure et le mms d’entrée et de sortie. La Dms de cette unité a été étudiée sous différents angles de façon à mieux appréhender la durée de séjour moyenne des patients en retour d’autonomie. Résultats : La Dms brute était de 26 jours. La Dms des sorties « classiques » était de 30 jours. La Dms des patients transférés en cours séjour était de 19,5 jours. La Dms des patients ayant retrouvé leur autonomie était de 32 jours. Onze patients ont eu des sorties retardées dont sept pour une attente de maison de retraite, deux pour l’attente d’un parent pour la sortie et deux pour la mise en place d’aides spécifiques soit 153 jours de journée retardées illégitimes. Conclusion : L’analyse de ces résultats nous invitent à nous interroger sur les moyens pour améliorer ce nombres de journées retardées. Des pistes comme tenter de diminuer l’attente d’accès à l’aide sociale et l’amélioration du recueil de données lors de l’hospitalisation pour éviter la perte temps dans l’analyse des données semblent intéressantes.
P5.1-56 L’importance de considérer la littératie en santé pour des interventions gériatriques efficaces : l’exemple du professionnel de la réadaptation m. Levasseur, A. Carrier Université de sherbrooke, sherbrooke (Qc), Canada Introduction : L’efficacité des interventions de santé, particulièrement des interventions gériatriques, est tributaire de plusieurs déterminants, dont la littératie en santé. Définie par la capacité de trouver, de comprendre, d’évaluer et de communiquer l’information de manière à promouvoir, à maintenir et à améliorer sa santé dans divers milieux au cours de la vie, la littératie en santé est pourtant méconnue et négligée dans les interventions des professionnels de la santé, incluant les professionnels de la réadaptation. Pourtant, les professionnels de la santé sont vivement intéressés à optimiser l’impact de leurs interventions et mieux promouvoir la santé à long terme de leur clientèle. Objectifs : Cette présentation d’opinion a pour objectif de discuter de l’importance d’intégrer la littératie en santé à la pratique gériatrique des professionnels de la santé, en se basant spécifiquement sur l’exemple des professionnels de la réadaptation.
Cah. Année Gérontol. (2010) 2:429-454 Méthodes : une recension élargie scoping study des écrits scientifiques et de la littérature grise du domaine de la santé et, spécifiquement, de la réadaptation et de la promotion de la santé a été réalisée. Les bases de données medline, OtDBAse, CInhAL, Allied & Complementary Medicine Database (AmeD) et mAntIs ont été interrogées en croisant les catégories de mots clés suivantes : 1) health literacy et 2) rehabilitation, physical therapy, occupational therapy ou health promotion. Résultats : La littératie en santé est une des fondations de la santé des individus et peut avoir des conséquences sur l’intervention, l’individu et la société. tous les articles portant à la fois sur la littératie en santé et la réadaptation (n = 10) mentionnent que les professionnels de la réadaptation doivent considérer la littératie en santé de leurs clients, et spécifiquement de leur clients âgés. La réadaptation est particulièrement liée à la littératie en santé puisque les deux mettent l’accent sur l’importance : 1) des capacités, du fonctionnement, de la participation et de l’autonomisation empowerment du client ; 2) de l’approche holistique ; 3) de la pratique centrée sur le client ; 4) de l’enseignement d’information et de méthodes ; et 5) de l’accès aux services et des enjeux d’équité. en plus d’améliorer l’efficacité des interventions de la réadaptation, l’augmentation du niveau de littératie en santé pourrait améliorer la santé des individus. elle pourrait aussi leur permettre de se débrouiller plus facilement à travers le système de santé et de participer davantage à la société. Conclusion : Basé sur ces résultats, nous croyons qu’il est important que les professionnels de la réadaptation connaissent l’importance de la littératie en santé et interviennent pour l’améliorer. Le défi est maintenant de mieux comprendre comment la littératie en santé influence l’efficacité des interventions gériatrique, incluant de réadaptation. Pour ce faire, plusieurs pistes d’intervention sont offertes aux professionnels de la de la santé et de la réadaptation.
P5.1-57 Traitement de la fibrillation auriculaire non valvulaire en soins de suite et réadaptation gériatrique. Repérage des facteurs d’adéquation et de non adéquation du traitement préventif thromboembolique aux recommandations actuelles A.L. Viteau, C. Daumas, D. Cottin-Bouchon Centre hospitalier intercommunal de Créteil, 94000 Créteil, France
453 risque d’AVC supérieur au risque hémorragique, favorise l’adéquation du traitement aux recommandations. Conclusion : Les scores de prédiction sont des outils qui peuvent aider les praticiens à prendre leurs décisions concernant l’instauration ou non d’un tel traitement, de façon moins intuitive. Cependant au regard de la fréquence des hémorragies graves constatées dans le service, il parait indispensable que d’autres essais soient réalisés chez ces patients très âgés, fragiles, et polypathologiques. Cela permettrait une applicabilité plus pertinente des recommandations chez cette population.
P5.1-58 Caractéristiques des prescriptions médicamenteuses potentiellement inappropriées en unités gériatriques hospitalières de soins de longue durée f. Westphal1, C. nonnenmacher2 Departement de médecine génerale et gériatrique 2 Departement de pharmacie, centre hospitalier-ePs Alsace Nord, strasbourg-Brumath, France 1
Introduction : Les prescriptions médicamenteuses potentiellement inappropriées sont un facteur de risque bien connu d’effets indésirables, notamment chez les personnes âgées. Plusieurs listes de critères de consensus définissant le caractère inapproprié de certaines prescriptions médicamenteuses chez les patients âgés sont actuellement disponibles dans la littérature médicale. Objectifs : utiliser la liste française de critères de consensus pour évaluer les caractéristiques des prescriptions potentiellement inappropriées (PPIs) dans les deux unités gériatriques de soins de longues durée d’un hôpital de 600 lits. Méthodes : Coupe transversale un jour donné de toutes les ordonnances médicamenteuses en cours dans les deux unités gériatriques de soins de longue durée de l’hôpital. Analyse pharmaceutique des ordonnances en classant les PPIs selon trois catégories : 1) médicaments à rapport bénéfice/risque défavorable (catégorie I) ; 2) médicaments à efficacité discutable (catégorie II) ; 3) médicaments combinant les deux critères précédents (catégorie III).
Méthodes : étude rétrospective sur deux ans concernant le traitement de la fA chez les personnes âgées, hospitalisées en soins de suite et réadaptation.
Résultats : Au total, 115 patients ont été inclus (âge médian 81 ans). Prévalence de la pathologie démentielle : 74 %. nombre moyen de médicaments par ordonnance : 5,1 ± 2,5. Au total, 51 % des patients avaient ≥ 1 PPI, et 20 % ≥ 2 PPIs. Les PPIs les plus fréquemment rencontrées étaient : médicaments à éviter en cas de démence (incluant antipsychotiques conventionnels, benzodiazepines, anticholinergiques) en catégorie I (41,7/100 patients), posologies quotidiennes suprathérapeutiques de benzodiazepines ou d’hypnotiques (14,8/100 patients) en catégorie III, polymédication antipsychotique (6/100 patients) en catégorie III. Aucune PPI n’a été trouvée en catégorie II. La proportion de patients ayant ≥ 1 PPI était corrélée positivement au degré de polymédication (p < 0,02), et corrélée négativement à l’âge du patient (p < 0,01). Cette dernière association était en partie expliquée par une corrélation négative entre la proportion de patients ayant des posologies supra-thérapeutiques de benzodiazépines ou d’hypnotiques et l’âge du patient (p < 0,02).
Résultats : La pathologie neurodégénérative, la dépendance, l’insuffisance rénale, la dénutrition, les cancers, et l’intoxication alcoolique limitent l’adéquation du traitement préventif aux recommandations. mais surtout, celles-ci sont moins suivies lorsque le risque hémorragique évalué par le score hemORR2hAGe est supérieur au risque thromboembolique, évalué par le score de ChADs2. Inversement, un
Conclusion : Les prescriptions médicamenteuses potentiellement inappropriées en gériatrie apparaissent relativement fréquentes dans cette étude. Certaines données de fréquence et d’association retrouvées dans ce travail pourraient guider des interventions pour améliorer la qualité et la sécurité des prescriptions médicamenteuses chez les patients âgés.
Introduction : La fibrillation auriculaire non valvulaire est à l’origine de plus du tiers des hospitalisations pour trouble du rythme. Les patients à haut risque d’accidents vasculaires cérébraux (AVC), évalué par le score de ChADs2, doivent être traités par antivitamine K (AVK), sauf contre-indications. Or chez les patients gériatriques, souvent polypathologiques et donc à risque élevé d’AVC, les AVK restent souvent sous-prescrits. Objectifs : L’étude a permis de déterminer plusieurs facteurs prédictifs d’adéquation ou de non adéquation du traitement préventif thromboembolique au score de ChADs2 et aux recommandations existantes.
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P5.1-59 Rencontres éthiques des soignants au sein d’un pôle m.A. manciaux, m.O. Charles-fauvel, P. Gerardin, e. houtmann, m.f. job, R. Lanfroy, B. somnard 54, CHU de Nancy, pôle gérontologie, médecine interne, soins palliatifs, Nancy, France Introduction : Lors de l’élaboration pluridisciplinaire du projet du pôle Gérontologie, médecine interne, soins palliatifs (GmsP) du Chu de nancy en 2006–2007, une place importante est faite à la réflexion éthique. un comité éthique est mis en place et des journées éthiques pour les soignants du pôle sont alors organisées. Objectifs : Pour « garantir une place à la personne accueillie, en la considérant toujours au centre des préoccupations soignantes », le projet de pôle souligne l’importance de « reconnaître une place objective à la dimension éthique dans les services en se référant à des valeurs consensuelles au sein du pôle et de susciter la réflexion éthique en organisant des réunions d’éthique... » (Projet de pôle 2006). Méthodes : Le pôle GmsP comprend cinq services (court, moyen et long séjour gériatriques, unité de soins palliatifs et service de médecine interne) et deux équipes mobiles. en janvier 2007, le comité éthique du pôle organise une première journée de réflexion en invitant tous les soignants du pôle. Devant le succès de celle-ci, ce comité participe à un appel à projets de la fondation mederic Alzheimer pour financer les journées suivantes qui ont lieu en 2008, 2009, 2010. Chaque rencontre donne lieu à une évaluation par questionnaire et à un compte rendu. Résultats : La première journée en 2007 réunit 59 participants, de chaque service et des différentes fonctions. Le programme propose plusieurs interentions relatives à la notion d’éthique et un travail en atelier : « situations difficiles rencontrées, questionnements, pistes de travail pour la suite ». Devant le succès de cette rencontre et grace au soutien de mederic Alzheimer, trois autres journées sont organisées autour du thème des « contentions » en 2008, des « choix thérapeutiques en fin de vie » en 2009, des « relations avec les familles et les proches » en 2010, avec respectivement 50, 70 et 71 participants. Le lieu extérieur au chu, le repas partagé, le travail en atelier, les témoignages des équipes sur les sujets choisis favorisent les rencontres, la réflexion commune, le partage des valeurs et le désir de continuer… dont témoignent les questionnaires d’évaluation. un compte rendu détaillé est ensuite diffusé aux participants. Conclusion : Les témoignages recueillis pour l’évaluation de ces journées montrent bien l’intérêt de cette démarche qui continue et engendre d’autres projets au sein du pôle… « Il s’agit pour moi d’un rendez vous important… ».
Cah. Année Gérontol. (2010) 2:429-454
P5.1-60 Appréciation du recours aux soins de la population tunisienne âgée R. Znaidi1, s. hajem2 Ariana, groupement de santé à l’Ariana, Ariana 2 unité de recherche sur le vieillissement, INsP, tunis, tunisie
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Introduction : Le net accroissement annoncé du nombre et de la proportion des personnes âgées en tunisie appelle des interrogations de fond concernant l’état de santé de cette population car en même temps que la population vieillit, on assiste au développement d’un grand nombre de pathologies liées à l’âge et à l’émergence d’une large part de personnes très âgées polypathologiques. Objectifs : Dans ce contexte, l’objectif de notre travail est d’apprécier qualitativement les consommations médicales de la population âgée et de décrire leur répartition selon les variables démographiques, socioéconomiques et géographiques. Méthodes : nos résultats sont issus de l’exploitation des données de l’étude nationale sur la santé et la consommation médicale totale de la population tunisienne qui a été entreprise en 2001 auprès d’un échantillon représentatif de cette population composé de 2 400 ménages. Ces résultats concernent 981 personnes âgées. Résultats : Cette étude a montré que le taux de consommateurs et le nombre de maladies déclarées sont corrélés positivement, la consommation augmente très rapidement quand l’état de santé se détériore. elle a montré également que les taux de recours aux soins augmentent régulièrement avec l’âge et qu’ils sont plus fréquents chez les femmes que chez les hommes. Outre les paramètres démographiques, le niveau d’études, l’état matrimonial et la catégorie socioprofessionnelle figurent eux aussi parmi les facteurs explicatifs du recours aux soins de la population âgée et influent sur les choix individuels de santé et les priorités de soins médicaux de chacun. L’analyse du recours aux soins des personnes âgées a aussi montré que le revenu familial est un facteur de disparités pour les différents postes de consommation bien plus important que la catégorie socioprofessionnelle. Conclusion : Au total, cette étude apporte des éléments de compréhension des comportements en matière de santé. elle montre, en effet, que les soins de médecins et la prise de médicaments sont les consommations les plus courantes et que les facteurs démographiques et socioéconomiques introduisent des disparités d’accès aux soins. Cette étude a montré aussi l’influence (inflationniste) du mode de protection sociale sur la consommation médicale de la population enquêtée.