La Faune de la Motte Lac de Neueh~tel par
A. MONARD, Dr. ds-sciences. Travail du laboratoire de zoologie de I'Universit~ de Neuch~tel.
Introduction. Dans un m~moire paru en 1919, nous avons 6tudie~ avec d~.tail la faune si int6ressante qui peuple les fonds du lac de Neuch~tel; nous avons pu constater qu'un d e s districts du lac, celui de la Motte, offrait des particularit6s ~cologiques et faunistiques si diff6rentes du reste, qu'il s'opposait nettement aux autres r~.gions. Mais, d~passant les limites que nous avait fix~es l'exemple de nos pr~.d~cesseurs, il n'avait pu ~tre ~.tudi~ avec le soin qu'il m~ritait. Nous avons repris ce travail pendant les ~t~s 1919 et 1920 et les r~sultats obtenus nous permettent de completer heureusement les donn~esd~j~ contenues dansnotrepremi~re 6tude: II nous a / paru que la Motte, en raison de sa position g~ographique route sp6ciale, m~ritait mieux qu'une ~tude h~tive et que sa faune permettrait I'abo'rd fructueux de queiques probl~mes int~ressants de faunistique. Nulle part, dans les lacs de l'Europe centrale, n'existe une pareille formation. Le lac de Bienne, ~dont la faune profonde n:est malheureusement presque pas connue, offre bien I'i'le de St-Pierre, de m~.me origine g~ologique que la Motte; mais le fait de s'~lever au-dessus du niveau du lac, d'etre en relation avec le littoral pour l'Tle des Lapins et le long isthme de Cerlier, rambme le cas de cette Tle /l un simple littoral. La Motte n'offre pas les caract~res d'un rivage; priv~e de v~g~tation phan~rogamique, recouverte en tous temps par les eaux, sans 'nullerelation avec les ri,ces, elle s'~l~ve du fond en une v~ritable colline ind~pendante. Cette particularit~ g~ographique permettait d'esp~rer des particularit~s faunistiques, et notre attente n'a pas ~te~ d ~ u e . Nous nous faisons un Plaisir et un devoir d'exprimer toute notre gratitude h M. le professeur Fuhrmann qui nous a ouvert son laboratoire et qui s'est charg6 d e la d6termination des Turbellaires. M. le D ~ C. Walter, de B~le, s'est occup~ de nos Hydracarines, M. le D ~ J. Piaget de nos Mollusques et M. le D ~ E. Piguet des Oligoch~tes. M. le D ~ B. Hofm~lnner a bien voulu revoir la d6termination de quelques-uns de nos N6matodes. A tous ces sp6cialistes nous adressons nos remerciements les plus chaleureux.
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i. L e l a c et la M o t t e .
Le fond du iac de Neuch~tel pr~sente une irr~gularit~ frappante. Au lieu d'b~tre form~, comme darts les autres lacs d'origine glaciaire, d'une seule cuvette uniforme, pr6sentant son maximum d e profondeur vers l'amont, il est compos6 de deux plateformes superpos6es. Le plus profonde occupe environ les 9/ s o u les 3/~ de la superficie du fond; son point ie plus has est 153 m du niveau moyen . La plus ~.lev6e, le Plateau, occupe le quart sud-ouest du lac et n'est qu'h 80 m de profondeur; elle s'abaisse graduel!ement vers le Nord-Ouest pour se confondre, devant Serri~res, a la plaine basse de Neuchfitel. C'est /~ ia limite de ces deux fonds que s'6!~ve une coiline submerg6e, la Motte qui commence ~_ la hauteur de Bevaix, .arrive jusqu'a 7 o u 8 m de la surface puis s'abaisse de telle sorte qu'aucun vestige n'en subsisteau dela de Serri~res. Voici les principales dimensions de cette colline, prises sur la carte au vingt-cinq milliemes. Points les plus 6lev6s: 2 cotes ~ 424 m d'altitude (niveau du lac 432,4 m) distants de 1125 m. Le point 424 le plus oriental est ~: 6,250 km du port de Neuch~tel et ~ 2375 m de I'embouchure de l'Areuse. Entre i'Areuse et la Motte s'6tend une vall6e profonde dont le point le plus bas (cote 297) est a 1 km du point oriental 494. La diff6rence de niveau de ces deux points est 127 m; la pente moyenne de 127 m pour 1000. La courbe de niveau la plus basse qui cercle la Motte (altitude 370 m, soit 59,4 m au-dessous du niveau) a comme diam~tre longitudinal 6 kin, et comme diamb~tre transversal 1 kin. Des quatre facades qui bornent la Motte celle de gauche est la plus inclin6e, celle d'arri~re la plus douce. En r6sum6 la Motte nous apparait comme une colIine de 6 km de longueur sur 1 km de largeur, s'61evant a 7 m de la surface, .bord6e ~ gauche par un loss6 profond et ~ droite par un plateau inclin6 plus haut que le loss6 de gauche. il. T e c h n i q u e . Dragages. Dans le travail d6jh tit6 ~ia faune profonde du lac de Neuch~teP, nous avons d6j/~ publi6 les r6sultats de 9 dragages effectu6s ~ la Motte. 6 aoflt 1917:4 dragages ~ 11,5 m, 12 m, 17 m, 26 m. 19 nov. 1917:5 dragages ~t 8 m, 9 m, 12 m, 16 m, 9.2 m. Depuis" lors nous avons fait 20 nouveaux dragages dont voici i a liste:
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13 aofit 1 9 1 9 : 4 dragages 9` 8 m, 19 m, 20 m, 2 7 m. 19 aoflt 1 9 1 9 : 7 dragages 9` 8,9 m, 9 m , 11 m, 28 m, 42m (versant est), 42 m (versan t esO, 70 m (versant est). 3 sept. 1 9 1 9 : 5 dragages 9, 8 m, 9 m , ! O m, 10 m; 29 m. 14 juillet 1 9 2 0 : 4 dragages 9` 9 m, 9,60 m, l O r e , 10 m. Ces29 dragages se r6partissent donc ainsi d'apr6s la profondeur: 4 dragages de 8 9` 9 m 1 dragage 9` 2 0 m 5 , de 9 9` l O m 1 , ~. 2 2 m 4 ,, de 10 h 11 m 1 ,, 9` 26 m 2 ,, de 11 ~ 1 2 m '1 ,, 9` 2 7 m 2 ,, 9` 1 2 m 1 ,, 9` 2 8 m 1 ,, ta 16 m 1 . 9` 2 9 m 1 v 9` 17m 2 ,, 9` 4 2 m 1 , 9` 1 9 m 1 9` 7 0 m II e s t regrettable que les Ioisirs 6court6s dont nous disposons ne nous aient pas permis d'6chelonner nos dragages pendant le cours d'une a n n i e . Les op6rations ont 6t6 faites aTec la drague d~jg` ddcrite (op. tit. p. 24). Nous avons fair toutefois quelques essais avec une drague tombant verticalement et prenant toujour une m~me surface du fond. Ces essais n'ont pas 6t6 assez nombreux et concluants pour permettre des mesures quantitatives. Celles-ci, du reste, ne nous paraissent dans l'6tude d'une faune de fond, qu'un leurre. II est impossible de compter t o u s l e s individus recueillis, sauf les quelques esp~ces de grande taille (ainsi que l'a fait Sven Ekman).' La drague tombe au hasard; l'explorateur ne peut voir i'endroit o~ elle agit; sa surface est fort petite et ne donne que des rdsultats fragmentaires. La drague rapporte un sable plus ou moins grossmr, semblable 9` celui qu'on trouve sur la rive est du lac, mais fort diffdrent de la vase fine qui recouvre tout le fond. Nous avons trouv6 deux fois des galets aipins rong,~s par l ' e a u , f a i t qui ne s'est jamais renconti'6 dans nos dragages profonds. Les dc}bris de phan~rogames furent exceptionnels; mais souvent des algues filamenteuses (Spiroggra) ont ~t6 ramene}es. Un dragage contenait une foule d'amfs de Chara. L'6tat grossier du mat6riel dragu6 est moins favorable h l'~tablissement d'une faune franchemeni lim]vore que la vase fine profonde; les iarves de Chironomides et les Oligoch~tes furent moins frequents 9` la Motte que dans les profondeurs cause de cette raison. ' Die Bodenfauna des Viittern. Int. Rev. 1915.
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Recherche des animaux. Nous avons dEj~ dEcrit en detail nos procEdds de recherche des animaux; aussi n'y reviendrons'nous pas. Notons toutefois que nous avons .de plus en plus renoncd au criblage des matEriaux qui Elimine les petites espb~ces pour ne retenir que les animaux de grande tail!e. L'examen du materiel s e fait par tr~s petites portions (1 o u 2 cm s) ~ l'aide du microscope binoculaire (grosgissement 18 ou plus). Conditions physicochimique's de la M o t t e . Elles offrent un melange caractEristique et rarement rEalisE des conditions littorales et profondes. Le sediment qu'on y trouve, formE de s a b l e molassique grossier, semblable /~ celui de la cEte est, peu favorable ~ l'Etablissement d'une faune limivore, offre des" caract~res littoraux prononcEs. L'agitation des vagues, qui par les fortes tempEtes .} peut se ressentir jusqu'/l 10 m, les variations saisonni~res conSidErables de temperature, la faible pression de l'eau, l'Eclairement sont les mEmes que.ceux qu'on observe aux profondeurs cEti6res correspondantes. D'autre part, la puretE de i'eau, sa faible teneur en dEchets organiques, l'absence d e vEgEtation phanErogamique, l'Eloignement des rives sont des caractEres bathiaux accentuEs. II n'est pas Etonnant que ce melange de conditions littorales et profondes ait influence la composition de la faune. A cEtE de formes plutEt profondes, comme les CytheridEes, se trouvent des espEces presque purement littorales, telles que les genres CEclocgpris, Cypridopsis etc. Ce sera la t~che de ce travail de prEciser ce point important qui fait I'originalitE de notre sujet d'Etudes. Temperature. L'uniformitE qui rEgne dans les profondeurs du lac of1 la temperature varie /t peine d'un saison ~ l'autre est ioin d'etre rEalisEe sur le haut fond de la Motte. Les renseignemerits ci-dessous, dus ~ l'obligeance de M. Ie D r H. Robert qui a mesurE un grand hombre de temperatures dans son travail sur le Plancton du lac de Neuch~tel, dEmontrent ce fait d'une mani~re frappante. Nous en tirerons des conclusions au sujet de la prEtendue stEnothermie d'eau froide de certaines espEces. 1919
lOm I
1920
13 0 12--17,6 o 16,7 o 5'7~176 I ---615 o 10,9--13 o [11,9o 10,3 I -I -5,7 o 13--13,5 o19,5__12,2o 8,6 o 8,6--12,9 o [10,3o 8~5--10 ~ ] 7,P_.--7,7~ I 7~'~2~ 5,7 ~ I 5~'~ I 6,2 ~ 7p. o 7,2--13,5 o [ 8,6 o
15mJl 9 159
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Les temp6raiures extremes au sommet de la Moire oscillent donc, d'apr~s ces mesures, de 5,7 o ~ 17,6 o. D'autre part, des chiffres communiqu6 par M. Fuhrmann nous montrent encore un 6cart plug consid6rable. A 10 m, les 2 temp6ratures extr~.mes ont 6t6 d e 17,8~ et 3,1 o, avec un dcart de 14,7 o. L'6cart, on le volt, est doric consid6rable et ne saurait, semble-t-il, ~.tre souffert par les esp~ces franchement st~.nothermes. N0us extrayons encore d'un article tout r6cent' les donn6es suivantes relatives h la surface du lac; ce sont les moyennes observ6es d e 1906 ~ 1919, ~t Serri~res: Janvier F6vrier Mars Avril Mat Juin.
5,38 o
Juillet Aoflt Septembre Octobre Novembre D6cembre
4,50 0 4,97 o 6,32 o 11,300 16,08 o
111. L a
I8,37 o 19,66 o 17,2 o 13,22 o 9,290 6,69 0
faune.
!. Flagell~s. Cephalothamnion cgclopum S t e i n Cyclops de diff6rentes esp~ces.
s'est trouv6e sur des
2. Rhizopodes. On connait, grftce aux beaux travaux de Penard, ]e rSle important des Rhizopodes dans la profondeur des lacs. Cet auteur a trouv6 105 esp~ces dans le L6man; dans notre lac, moins 6tudi6 ~ cet 6gard, 55 esp~ces o n t 6t6 trouv6es. L a Motte nous en a fourni moths encore, soit 27 esp~ces et vari6t6s: il est bon de remarquer toutefois qu'~t cause de la difficult6 de leur recherche un bon nombre d'in.dividus ont pu 6chapper et qu'une exploration tri~s pouss6e donnerait certainement des r6sultats plus riches. 1. Amoeba sp. Une lois ~ 9 m. 2. Difflugia piriformis. P e r t y . Se trouve d a n s presque chaque dragage, du sommet de la Motte au fond d u l a c (8 mb. 70 m sur la Motte, jusqu'~ 139 m dans le lac). Comme toujours elle est tr~s polymorphe et de taille tr~s variable. 3. Diffiugia piriformis vat. atricolor. Penard. Une lois ~ 22 m.
a Donn6es hydrologiques dans le canton de Neuch~ttel, par S. d e Perot
Soc. neuch. So. nat., Bulletin 192'2, Tome XLVI, p. 67.
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4. Diffiugia piriformis var. lacustris. Penard. 2 fois ~ 16 et 22 m. Dans le lac elle descend jusqu'~ 133 m. 5. Difflugia acuminata. Ehrenberg. 3 fois de 19--42 m. Dans le lac, jusqu'~ 120 m. 6. Difflugia elegans. Penard. La.forme type fut trouv6e une lois ~ 22 m. 7. Difflugia elegans vat. teres. Penard, Est une des formes les plus communes ~ la Motte (8 ~ 42 m.) et dans le lac (139 m). On sait que Penard l'envisageait comme caract~ristique de la profondeur: l'habitat si r~gulier de la Motte contredit cette opinion. 8. Difflugia curvicaalis. Penard. Une lois h 22 m. Descend jusqu'b. 139 m e t n'est nulle part tr~s commune. 9. Difflugia scalpetlum. Penard. Deux lois, ~ 19 et 5'2 m. 10. Difflugia falla x. Penard. 6 lois de 8 - 7 0 m. Descend jusqu'a 139 m; est une des esp~ces communes. 11. Difflttgia mammilaris. Penard. 1 fois ~ 42 m. Se trouve dans la zone semi-profonde du littoral de 34 ~ 40 m. 12. Difflttgia globulosa. Duj. Tr~s fr~quente dans le iac (9 ~ 139 m) elle s'est trouv~e dans 8 dragages h la Motte (9 7"0 m). C'est une des esp~ces de Difflugies les plus r~pandues. 13. Difflugia lemanL Blanc. Trouv~e fr~quemment dans ie lac (22 ~_ 139 m); elle s'est rencontr6e 4 lois ~ la Motte (9 ~ 42 m). 14. Difflugia urceolata. Carter. De 40 h 90 m darts le lac; sur le penchant est de la Motte ~ 7'2 m. 15. Difftugia lebes. Penard. De 9 ~ 135 m darts le lac; 4 lois ia Motte de 9 ~ 27 m. 16. Difflttgia elongata. Penard. A 6t~ trouv~e une lois pros du :rivage ~ 35 m, une lois /l la Motte ~ :42 m. 17. Difflagia hgdrostatica. Zaeh:' Une lois ~ 42 m. 18. Diffiugia limnetica., (Levander.) z3 fois /t ia Motte (8/l 20m), 4 lois dans le fond (35 h 139m). 19. Difflugia gramen. Penard.' Nous ne l'avions pas trouv6e dans fe fond du lac; s u r la Motte ~ 4 et 19 m. 20. Difflugia amphora. Leidy. De 35/~ 103 m dans le fond; une fois /~ la Motte ~ 9 m. 21. Difflugia constricta. (Ehrb.) Ce fut, dans le fond, l'espbce la plus commune avec D. piriformis (9 /~ 139 m). Les rapports de fr6quence s~est conserv6 ~ la Motte off elle s'est trouv~e dans 9 tragages, de 8 ~ 70 m. 22. Centropyxis aculeata. Stein. Encore une esp~ce commune; elle occupe ie ,]me rang de fr6quence dans ie fond du lac comme ~ la Motte, of1 elle s'est trouv6e 7 lois, de 8 ~ 70 m.
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23. Pontigutasia bigibbosa. Penard. 3 lois de 20 ~ 27 m. 10 lois dans ie fond de 22 h 135 m. C'est u~e des formes caract~risfiques de la profondeur, d'apr~s Penard. 24. Lecquereusia modesta. Rhumb. 1 fois h 19 m. P e n a r d l'avait trouv6e dans notre tac ~ ,35 m. 25. Heleopera cgclostoma. Penard. 5 lois de 9 h 27 m, jusqu'~t 139 m dans le lac. 26. Cgphoderia ampulla. Ehrb. 1 lois h 16 m; darts le litteral de 9 a 40 m. Penard oppose le type de l'esp~ce ~ la varlet6 major, la premiere d'eau pen profonde, la deuxi~me des grands fonds des lacs. 9.7. Cgphoderia ampulla v. major. Penard. 3 lois de 9 ~h 22 m. Darts. le lac jusqu'h 135 m . - - Les deux formes se m6langent donc duns une zone de 9 b, 40 m. Des 27 esp~ces ou vari~t~s de Rhizopodes trouv6es h la Motte toutes, h rexception de Difflugia gramen, avaient ~t6 trouv6es dans le lac. 17 d'entre elles descendent jusque dans les grands fonds au lac off leurs cit6s sont plus ou moins fr~.quentes. Le haut coefficient de communaut6 t6moigne de l'.analogie des conditions biologiques du fond et de la Motte, malgr~ leurs profondes diff~Lrences physiques. - Les differences entre faune profonde et faune des hautes zones s'effacent de plus en plus, tant sont abondants les ~changes de l'une ~t l'autre r6gion, tant est prononc~ le pouvoir d'adaptation au milieu chez. les esp~ces aquatiques. Penard, du reste, a retrouv~, au rivage, !a plupart des esp~ces qu'il avait envisag~es comme caractdristiques des profondeurs; nos recherches de ia Motteconfirment pleinement ces conclusions. Les esp~ces suivantes, donndes comme caract&istiques de la profondeur par Renard, se sont trouv~es h la Motte. Diffiugia piri[ormis lacuslris: trouv6e 2 fois. Difflugia eiegans teres: , 7 Difflugia curvicaulis : . 1 Difflugia scalpellum: ~ '2 . Difflugia m a m m i l a r i s : . 1 , Difflugia lematti: ~ 3 . Difflugia lebes : , 4 Difflugia lebes elongata : ~ 1 . Difflugia hydrostatica: , 1 , Ponticulasia bigibbosa : ~ 3 ,, Cyphoderia ampulla major: ~ 3
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3. Infusoires.
Un milieu riche en substances organiques, une eau souill0.e, u n e v&itable infusion de foin naturelle manque ~ la Motte. II en resulte clue les Infusoires y seront peu nombreux, en esp~ces c o m m e en individus, que leur recherche ardue sera ordinairement stfirile; conditions diam~tralement oppos6es, on le volt, ~ ceUes qui r/~gnent au c6ne de d~jection de l'Areuse. Les 17 esp~ces suivantes ont pu ~.tre catalogu~es: 1. Prorodon teres. E h r e n b e r g . 2 fois, 9 et 9.7 m. 2. Dileptus anser. (O. F. Miiller.) 1 lois, 10 m. 3. Nassula ornata. E h r e n b e r g . 1 fois, 9 m. 4. Euplotes patella. (O. F. Miiller.) 1 lois, 26 m. 5. Anhgmenia steini. (Clap. et Lach.) 2 lois, 20--27 m sur
Dendroccelum lacteum. 6. Vorttcella campanula. E h r e n b e r ~ ,
1 lois, 10 m, sur des
dfibris.
7. Vorticella sphaerica, d ' U d e k e n . 2 lois, 10 et 26 m sur Pleuroxus uncinatus et Cgtheridea lacustris. 8, Vorticelta sp. 4 lois, 11 & 20 m, sur Cgclops viridis et Cgtheridea lacustris. 9 Epistglis branchiophtla. P e t t y . 1 lois, 9 m, sur Molanna angustata. I0. Eplstylis anastatica, L. 1 lois/~ 11 m, sur Cyclops viridis. 11. gpistglis sp. 2 fois, I0 et 20 m, sur Cyclops fimbriatus et Iliocrgptus sordidus. 12. Rhabdostgla ovum. K e n t . 2 lois, 12 ~ 26 m, sur Cyclops fimbriatus. 13. Rhabdostgla inclinans d'Udeken. 1 fois, 26 m, sur Tuba rex sp, 14. Rhabdostyta brevipes. Clap. et L a t h . 1 lois, 27 m, sur Cyclocgpris laevis. 15. Cothurniopsis plectostgla. S t o k e s ~ C. canthocampti mihi. 3 fois, de 12 ~ 16 m, sur Canthocamptus crassus et C. schmeili. 16. Lagenophrgs ampulla. Stein. 3 fois de 10 ~ 12 m. sur Cgpria ophtalmica. 17. Tokophrga cyclopam. (Clap. et Lach.) 3 lois, de 8 16 m, sur Cyclops viridis et Cyclops fimbriatus. C o m m e on le volt, la pauvretfi de ia faune infusorienne rapproche ia Motte des zones profondes et l'~loigne des zones littoraleS. Les Infusoires fixes, les plus faciles ~ trouver, sont les
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plus nombreux. Comme particuli~rement remarquables citons les Vorticelles trouv~es sur Pleuroxus uncinatus et Cyclops viridis. En effet, nous avions montr~ que les P~ritriches b. p~dicelle rigide choisissent surtout c o m m e porteurs, les esp~ces /~ mouvements rapides, tandis que les Vorticelles, h p~dicelle contractile, sont d'ordinaire fix6es sur des dc~bris ou des animaux ~ mouvements lents. L'exception ci-dessus m~ritait d'etre signal~e, Le fait inverse (Epistylis sur lliocrgotus acutifrons) a ~t~ aussi trouv6 u n e lois u Le Cothurniopsis plectostgla, si commun sur les Canthocamptus crassus et staphilinus, s'est trouv~ une fois sur le G. schmeili, habitat q u i lui est sfirement peu favorable cause des habitudes fouisseuses de cette esp~ce. Le Stentor co~ruleus, q u i se trouve partout a u x profondeurs littorales correspondant h celles de la Motte, n'a pus ~t~ trouv~ dans nos recherches. 4.
Hydrozoaires.
L'Itgdra vulgaris Pall, trouv6e aussi dans la profondeur du lac, fr6quente r6guli~rement la Motte off nous I'avons trouv6e 7 fois ~. 9, 12, 19, 20, 22,27 et 28 m, ordinairement en exemplaires uniques ou peu nombreux, La p6che ~ 29 m a toutefois f o u r n i toute une colonie de ces hydres qui avaient trouv6 au point o~ la drague les atteintes des conditions favorables ~ leur d6veloppement. Ordinairement, les individus sont simples, peut-~tre ~ cause de la raret6 de la nourriture; l'exemplaire trouv6 ~ 9 m pr6sentait cependant des bourgeons pr6ts ~ se d6velopper. 5
Turbellaires.
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La faune du lac de Neuch~tel est tr~s fiche en Turbellaires. 29 esp~.ces ont ~t~ trouv~es dans la profondeur, 6 autres darts le littoral. C e t t e abondance se continue fi la Motte off nous avons trouv~ quelques esp~ces nouvelles pour la Suisse. 1. Dendrocoelum lacteum (Miiller). Tr~s fr~.quent partout, ce g~ant des Turbellaires profonds s'est trouv6 9.lois dans nos recherches ~ 19, 20, 22, 26, 27, 28, 29, 42 et 70 m . On remarque toutefois qu'il fr6quente plut6t ies flancs que ie sommet de la Motte, ~ cause probablement de la grossi~ret6 du s6diment qui le recouvre. Nous avions ddj~ constat~, i'antipathie de cette esp~ce pour les zones littorales, ~ sable grossier, et sa pr6f6rence pour les fonds vaseux: ce trait biologique est donc confirmS. D~terminc~s par M. le prof. Fuhrmann.
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11 occupe le deuxi~me rang pour la fr~iquence :.Plagiostomum lemaui et Otomesostoma auditiorum ayant 6t6 trouvcis 12 fois chacun.
2. Stenostomum leucops (Du].) trouv6 une seule fois darts la profondeur (55 m) a 6t6 captur6 3 tois ~ ia Motte ~ 9 m (1 ex.), 9,6 m (1 ex.), 10 m (3 ex.). Cette esp~ce, d'apr~s yon Hofsten, n e descend qu'exceptionnellement dans la profondeur et ne fr~quente gu~re que les littoraux; sa raret6 darts la profondeur de notre lac confirme cette opinion. Sa pr~.sence ~ la Motte soul~x~e un int6ressant probl~me de proserchologie, qui sera trait6 plus tard. 3. Alicrostomum lineare. (MiiUer). Pr~isente en de nombreux exemplaires darts la zone profonde, et iusqu'~ 120 m, fr6quentant aussi bien les ionds envahis parvc!getation que les fonds aphytes, cette esp~ce devait se trouver ~ la Motte. 3 dragages ~ 10, 19 et 27 m ront livrr 4. Macrostomum tuba. (L. Graft). Ce turbellaire rare, qui fr6quente d'ordinaire les mares, s'est trouv6 une lois ~ la Motte, 10 m de profondeur. Il est nouveau pour la faune suisse. 5. Prorhynchus stagnalis, M. Schuitze, tro uv~ 3 lois dans la profondeur (23 ~t 120 m), s'est rencontr6 2 lois h la Motte, 9 m. Purement limicole et pr6f6rant ies iaiblea profondeurs, s a pr6sence sur une ile submerg6e n'a pas lieu de nous surprendre. II y est venu par le m~me chemin qu'a suivi le Stenostomum leucops. 6. Vortex sp. Un ieune individu de ce genre, ind6terruinable, a 6t6 trouv~, h 9 m.
7. Typhoplana viridata(Abiidg.) est cit6e par Zchokke et Graft comme appartenant h la faune profonde. Von Hofsten par contre croi t qu'il s'agit d?une d6termination fausse; il remarque qu'elle ne fr~quente pas les eaux d'altitude ~levge, qu'elle se trouve dans les littoraux fi plantes. La distribution de cette esp~ce comprend: 1. en Suisse, le Lciman, les bassins des jardins botaniques de Gen~ve et de Neuchfitel, ie Loclat, les mares des marais de Pouiilerel, les environs de Bille, plusieurs petits lacs de I'Oberland bernois, les rives du lac de Thoune. 2. fi l'~itranger: Allemagne, Danemark, Suede, Am6rique Nord. Un exemplaire fut trouv4 ~ la Motte, ~ 10 m de profondeur. 8. Rhgnchoscolex veydowskii Sekera ~- R. simplex Leidy fut trouv~i en Suisse dans le littoral du L~man et le bassin du iardin botanique de Gen~ve; fi i'6tranger, en Boh~me et darts
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I'Am~rique du. Nord. Cette tr~s rare esp~ce s'est rencontr6e 1 lois ~ 10 m e n un exemplaire. Y o n H o f s t e n dit d'eile: ,Die Lebensweise dieser in ganz Europa ausserordentlich seltenen Art ist nut wenig bekannt. Sie ist in Ttlmpeln, in der Schweiz auch an Seeufern, gefunden worden und lebt wahrscheinlich, wenigstens zeitweise, als Blutsauger auf Lumbriculus." L'habitat a la Motte 6tend un peu nos connaissances ~ son sujet; elle est capable d e vivre darts le sable et peut-~tre aussi darts la profondeur. 9. Strongglostoma elongatum, Hofsten, futtrouv~e au L~man, dans les lacs. de Thoune, de Brienz (35 m), et quelques petits lacs alpins. A l'6tranger on signale cette esp~ce en Suede et en Boh~me. Elle frgquente le littoral et m~me la profondeur des lacs. Notre trouvaille sur le flanc est de la Motte ~t 70 m est la plus profonde connue. 10. Castrada quadridentata, Hofsten, esp~ce typique des fonds vaseux, s'est trouv~.e darts notre lac ~ 30 m devant l'embouchure du Seyon. Nous I'avons retrouv6e h la Motte ~ 9 m. 11. Castrada tridentata, Fuhrmann. Trouv([e 6 fois dans la profondeur (;35 ~ 104 m), elle s'est encore rencontr~e 1 fois, en 2 exemplaires /a la Motte (9 m). Elle n'est donc pas li6e la profondeur. 12. Castrada oiridis. Volz, est connue en Suisse du k~man, des lacs de Joux, de Brienz et de Thoune (littoral) et de quelques lacs alpestres. Elle vit parmi les plantes mais aussi dans la vase on dans les pierres. Nous l'avions trouv6e 20 m dans le lac de Neuchatel, puis h 9 m e n 1 exemplaire, au sommet de la Motte. 13. Mesostoma lingua (Abildg), assez commune dans la profondeur jusqu'~ 133 m s'est rencontrc~e 5 fois h ia Motte h 9, 12, 16et 17m. C'est une des esp~ces les plus fr6quentes partout. 13. Acrorhgnchus neocomense. (Fuhrmann). Trouv~ jusqu'ici seulement dans la profondeur des grands lacs (Neuch~ttel et Majeur) il appartiendrait d'apr~s yon Hofsten aux esp~ces caract~ristiques des grands fonds limoneux, Cependant, sur 109 dragages effectu~s darts les profondeurs du lac nous ne rayons trouv6 que 5 fois (30--130 m), tandis que 4 dragages sur 29 l'ont livr6 ~ la Motte (8, 9, 10 et 19 m). Une fois rob.me, ii est ~clos dans un cristallisoir oh la vase avait repos6 pendant une quinzaine de jours. La Motte, avec son m61ange de conditions bathiales e t littorales semble donc mieux lui convenir que le fond; pas plus que les Cytheridae, le 19. lemani et l'0. auditivum il n'est donc li~ ~ I'habitat profond.
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15. Ggratrix hermaphroditus (Ehrb) est assez commun dans la profondeur (6 lois de 34 h 120 m); il s'est trouv6 ~ la Motte 2 fois fi 9 m. 16. Plagiostomum lemani (Duplessis), fr6quente 6galement routes les zones du lac. A la Motte 12 dragages I'ont livr6 de 8 h 70 m. II est, avec le suivant, le plus commun des Turbellaires. Sable et limon fin iui sont tous d e u x favorables. ~17. Otomesostomum auditivam (Duplessis), offre les m~.mes -caract~res que le pr6c6dent; il .a 6t6 trouv6 12 fois h ]a Motte, d e 8 h 27 m. Nous avons constat6 l'6closion d'un.oeuf dans un ~:ristallisoir fi la tempdrature de 92~ ce qui s'accorde assez peu a v e c la stgnothermie d'eau froide qu'on lui a attribu6e. 17 esp~ces, dont 1 nouvelle pour la Suisse et 4 nouvelles pour le lac, composent donc la faune .turbellartenne de la Motte. Toutes h l'exception de Macrostomum tuba., Typhoplana viridata et Rhynchoscolex simplex fr6quentent aussi le fond du Iac. C e fait suffit fi montrer l'6troite parent6 qui unit les deux faunes, malgr~ les diffdrences de profondeur et celles de temp6rature .qui en r6sultent. C'est que les exigences biologiques de ces 9esp~ces ne sont pas seulement d'ordre thermique, et qu'il leur faut surtout un s01 vaseux ou sableux abondant en matib.res <)rganiques, une e a u pure fiche en oxyg~ne dissous. Ces conditions primordiales 6tant remplies, les exigences de temp6rature n e viennent qu'en deuxi~me rang. Les esp~ces pr6sentes dans la profondeur, absentes sur la Motte n'on:t gt~ trouv~es, pour Ia plupart, que dans une ou d e u x - s t a t i o n s profondes. Font seuls exception l'Opistomum lacustris F u h r m a n n (5 lois de 30--120 m) et le Castrada monardi F u h r m a n n (7 lois de 15 fi 144 m). Le hombre total dlesp~ces trouv(~es jusqu'h prgsent clans le iac de Neuchfitel, littoral, profondeur et Motte s'(~l~ve donc 39. Les coefficients ggn6riques 1 calcul6s d'apr~s ces n o u relies donn6es sont: Motte: 15 genres 17 esp~ces. Coefficient 0,88 F o n d du lac: 17 , 28 , ~ 0,61 Lac: 21 ~ 39 ~ ~ 0,54 Suisse: 26 ~ 74 . . 0,35 Ces coefficients croissent ~h mesure que le milieu est plus restreint, lls ob6issent h la loi que nous avons 6nonc6e. a Le. coefficient g(~n(~rique dont la premiere id6e appartient ~ est le rapport du hombre de genres al~ nombre d'esp~ces. Zeitschrift ffir Hydrologic Bd. Ii.
Jaccard
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6. Rotateurs. Si les Rotateurs jouent dans ia profondeur un rOle minime, il n'en est pas de m~.me dans le littoral of1 leurs esp~ces sont nombreuses et abondamment repr6sentdes. I1 6tail int6ressant d e savoir si ia M o t t e participait de I'une ou de l'autre rdgion ou si sa faune de Rotateurs prdsentait des caract~res parficullers. 1. Notommata sp. Les esp/~ces de ce.genre, plutt)t lourdes et rampantes, habitent de prdfdrence les mares et dtangs b, ddtritus abondants. 2 esp~ces sont signaldes par Thidbaud dans le littoral du lac. Nous en avons trouvd 3 lois sur la Motte, 8 m, 10 m et 19 m. L'exemplaire de 8 m dtait probablement N . brachyota, Ehrenberg. - - Les allures rampantes de ces espi~ces favoriseraient leur habitat dans ies profondeurs si l'absence de ddtritus vdgdtaux qu'eiles affectionnent n'empb.chait leur ddveloppement. 2. Diglena forcipata. Ehrenberg. Cette esp~ce vigoureuse, rampante, descend dans le l a c jusqu'b, 139 m, en exemplaires tr~s diss6minds. Elle s'est trouv6e une lois h la Motte h 9 m. 3. Diaschiza gibba (Ehrenberg) trouvde ddjh par Thidbaud h 4 0 m darts le lac. s'est rencontrde ~ 10m, et h 42m ~ la Motte. W e b e r et Montet I'indiquent comme commune dans les dtangs ~ riche vdgdtation; l'habitat ~ la Motte montre que ses prdfdrences sont moins dtroites. 4. Diurella tigris (O. F. Miiller) descend clans le Ldman jusqu'~_ 270 m; elle aime plut6t les eaux tranquilles et le vois i n a g e des plantes (Weber et Montet). - - Malgrd cela, elle s'est rencontrde ~ la Motte h 9 m. 5. Dinocharis tetractis. Ehrenberg. Une lois h 10 m. Elle frdquente d'ordinaire les mares et les dtangs: et a dtd trouvde dans les cantons de Gen~ve, Vaud, Neuchatel, Berne et Bale. 6. Atachrochaetus subquadratus (Perty) est une des esp~ces de Rotateurs les plus communes h la Motte, off eUe s'est trouvde 4 lois (9 ~ 10m) en nombreux exemplaires. C'est la premiere lois en Suisse qu'on la trouve dans un grand lac; elle prdf~re d'ordinaire le voisinage des Sphaignes et des Characdes. On la connalt en Suisse des cantons de Gen~ve, Vaud, Neuchatel, Fribourg, Berne et Bale, mats toujours dans les dtangs ou des marais, des fondri~res. 7. Cathypna luna (O. F. Miiller) est I'esp~ce la plus commune d u genre; elle est rdpandue dans les mares, les dtangs, I
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la zone littorale des lacs. Elle s'est trouv6e 5 lois ~ la Motte, en nombreux exemplaires, mats seulement sur le sommet (8 ~ 10 m). 8. Floscularia dpizootica. Monard. Cette esp~ce remarquable, la seule du g e n r e qui vive fix6e sur un animal, le Monospilus dispar, a 6t6 trouv6e ~ 10 m. Sa biologie a 6t6 trait6e dans le Bulletin de ia Soci6t6 neuch~iteloise des sciences naturelles, 1921. 9. Callidina progonidia, Monard, est l'esp~ce ia plus fr6quemment trouv6e dans la profondeur, de 33 ~ 135 m. Nous avons m6me cru, ne la trouvant pas dans nos dragages littoraux, qu'elle en 6tait caract6ristique. La pr6sence d'un exemplaire 19 m sur la Motte, montre qu'il n'en est rien et que, comme toutes les autres esp~ces du fond, elm est capable de supporter les conditions r6gnant darts des profondeurs moins consid6rables. 10. Roti[er tardigradus, Ehrenberg, s'est trouv6 dans la profondeur de 23 h 139 m en exemplaires assez nombreux surtout dans les zones sublittorales. I / s ' e s t rencontr~ deux lois la Motte ~ 8 et 19 m; il semble y bare moins abondant que darts le littoral. 11. Roti[er citrinus, Ehrenberg, qui habite plut6t les mares et les foss6s, s'est cependant pr6sent6 une lois ~ 10 m. 12. Dissotrocha aculeata. (Ehrenberg). C'est une esp6ce rampante, vivant dans les lacs (L~man, 25--30 m), mares et 6tangs. Elle s'est trouv6e 2 f o i s ~ ia Motte, h 9 m de profondeur. 1,3. Dissotrocha macrostgla (Ehrenberg), esp~ce assez r6pandue et tr~s r~sistante est le p l u s frequent de nos Rotateurs. Il s'est trouv~ 6 lois, mais seulement au sommet de la Motte, de 8 h 10 m. Nous en avons vu un en train d'avaler un jeune exemplaire d e la m6me esp~ce: la bouch~e, trop grosse, avait peine h passer, si bien que, sous la pression de la lamelle, la proie fut vomie par le pr6dateur. -- Thi~baud I'avait trouv6 40 m dans le lac de Neuchfitel. 14. Philodina roseola. Ehrenberg. Tr~s r6pandue dans le littoral des lacs, des 6tangs et des marais, dans les mousses et les d6tritas sableux; cette espi~ce s'est trouv~e 2 fois ~ la Motte 10m. 15. Philoclina citrina, Ehrenberg, esp~ce d e s marais et des ~tangs, s'est rencontr6e une fois dans nos recherches ~ 9 m. Comme on l e volt, cette faune de 15 esp~ces est plus fiche que la faune profonde; cela tient ~ ce que le sommet de la Motte n'est pas d6pourvu compl~tement de v6g6tation, puisque
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y poussent q u e l q u e s algues vertes pouvant servir h la nourriture des Rotateurs p h y t o p h a g e s . Mais la plupart de ces esp~ces sont d'allure rampante et ne s'61oignent pas d'un substrat off elles puissent se fixer; leur arrivOe ~ la MoRe a donc dtq s'~tablir par le fond du lac, de prOfOrence depuis la cOte ouest off I'Areuse a certainement jou6 un r01e. Ce qui rend cette hypoth~se plus plausible, c'est le fait que plusieurs d'entre elles ont 6t6 trouvOes sur les fonds, ~. des profondeurs atteignant 139 m dans notre lac, 270 m darts le LOman. Les coefficients gOnOriques sont. 1. Motte: 19~ genres 15 espb.ces ~ 0,80 2. Faune profonde: 9 , 11 , ~ 0,82 3. Faune du lac: 32 ,, 50 ,, = 0,64 4. Faune suisse" 73 ,, 312 . ~ 0,23 Les coefficients de la Motte et du fond sont approximativemerit ~gaux, et beaucoup p l u s grands que ceux du lac ou d e l a f a u n e suisse. Ici encore notre loi se vgrifie. 7. G a s t r o t r i c h e s . Le Chcetonotus maximus, E h r e n b e r g , d~j~ trouv6 3 fois dans la profondeur de notre lac, d e ' 3 3 ~ 133 m, s'est rencontr~ u n e lois ~ la MoRe, ~ 9 m. 8.
N~matodes?
Nous avons d~jb. fait ressortir le rOle tr~s important que jouent les NOmatodes dans la faune profonde, leur grand nombre d ' e s p ~ c e s et d'individus. L'habitat en Vase f i n e leur s e m b l e plus favorable que celui en sable grossier, tel qu'on le trouve la Motte. Aussi, sont-ils moins abondants sur le sommet de cette ~le submerg~e; nous n'avons constat~ qu'une fois, ~ 27 m, u n e colonie abondante de ces vers; partout ailleurs, ils semblent plus rares que dans la faune profonde. 1. Aphanolaimus aquaticus. Daday. Cette esp~ce, connue dans la profondeur de notre laC of1 elle descend h 139 m, n'~ ~t6 trouvOe qu'une fois ~ la Motte h 27 m . Elle existe encore darts les lacs L~.man, Joux et Quatre-cantons. 1 Quelques .d~terminations ont ~t(~ revues par M. le D' B. Hofmfinner. Les Mermithides sont les m~mes que ceux publiOes darts ,,La faune profonde du lac de Neuch~_tel", pag. 70 et ont ~t6 dOterminOs par M. le Dr G. Steiner.
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9. Monohgstera paludicola, de Man, present dans le lac jusqu'~ 135 m, existe aussi /~ la Motte ~ 16 m. C'est, du reste, une esp~ce commune. 3. Monohystera vulgaris, de Man, tr~s ifr~.quent dans la profondeur du lae, de 30 ~ 135 m, s'est trouv~ nombreux ~ la Motte de 8 ~ 97 m. 4. Monohystera filiformis, Bastian, est commun darts le lac jusqu'~ 84m. En 3 stations ~ la Motte, h 8 , 9 et 10m. 5. Monohgstera dubia. BiitsehlL Tr~s abondant dans le lac (20 dragages jusqu'~ 139 m), ce N6matode si ais~ h reconna~tre s'est trouv6 15 lois ~ la Motte, ~ des profondeurs variant de 8 h 27 m. C'est le plus abondant de tous, tandis que dans les fonds il n'occupe que le quatri6me rang. Cela indique des exigences restreintes &habitat, accompagn~es routelois d'une preference pour les zones littorales. 6. Mononchus macrostoma, Bastian, ne s'est trouv~ qu'une fois ~. la M6tte, ~ 9 m, en exemplaires tr~s nombreux, sur un caillou alpin servant de support ~ une belle v6g6tation d'Algues filamenteuses. L'esp~ce existe aussi dans littoral. 7. Ironus 'ignavus, Bastian, l'esp~ce de N~matode ia plus abondante du lac, de 16 ~ 135 m, a 6t6 trouv6e 10 fois~ la Motte; elle vient done, pour la frdquence en ;3'~~ lieu. Elle y existe en compagnie de la vari~.te colourus S t e i n e r de 16 ~ 70 m. 8. Trilobus gracilis, Bastian, qui s'est trouv~ 49 fois dans ie lac est tout aussi abondant ~ la Motte off nous l'avons rencontr~ 13 fois de 8 A 99 m. Sa vari~tg: homophgsalidis Steiner existe ~ 8, 9, 12, 17, 9`7, 99 m. 9. Diplogaster armatuS, Hofm~nner, que nous.n'avions pas trouv~ dans la profondeur, s'est montr6 frC~quent ~ la Motte (8 dragages de 8 ~ 9`7m), mais surtout sur le sommet (5 dragages sur 8 m). L'esp~ce avait ~t6 trouv~e dans le littoral de notre lac par Hofmiinner; elle existe dans plusieurs lacs suisses, notamment dans le L~man 0fi elle descend jusqu'~ 70 m, mais pr6f&e cependant le littoral. 10 Bathglaimus mirabilis. Hofmiinner. Cette curieuse esp~ce n'est connue que du littoral du L~man et du lac des Quatre-cantons. Nous en avons trouv~ un m~.le (le premier eonnu) ~ la profondeur de 8 m. 11. Plectus pedunculatus, Hofm~nner, trouv~ de 33/~ 103 m, existe aussi ~ la Motte, off nous I'avons rencontr6 ~ 9 m et :~ 49 m.
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12. Dorglaimus fecundus Cobb. v. helveticus, Steiner, qui existe partout dans le Iac, de 12 h 144 m, est frequent aussi la Motte de 8 ~ 2 7 m en 9 stations. Cette. esp~ce a d'abord ~.t~ trouv~e en Am6rique; elle existe aussi dans le lac de Morat. Aiileurs, elle p e u t avoir ~t6 confondue avec le D. stagnalis. 13. Dorglaimus longicaudatus ButsehU v. aquatilis, Steiner, s'est trouv~ une fois sur le flanc nord-est de la Motte ~ 70 m. Comme nous n'avons pas retrouv~ de Mermithides, nous r~pe~tons simplement les donndes d e ~La faune profonde du lac de Neuchatel ~, pag. 70. 14. Mermis aorista. Steiner, Un mille ~ 17 m qui a servi 6tablir I'esp6ce. 15. P&ramermis limnetica. (Daday*) Un m~le ~ 22 m. 16. 'Paramermis conura. (Daday.) Un mille j e u n e b. 22 m. Des esp~ces fr~quentes h la Motte, u n e seule ne s'est pas trouv~e dans la profondeur: c'est ie Diplogaster armatus; toutes les autres, les Alonohgstera, Ironus ignavus, Trilobas gracilis, Dorglaimus fecundus sont en mC~me temps les plus abondantes dans la faune profonde. -Toutefois l'ordre de frdquence n'est pas le m~me, ainsi que le t6moigne le tableau suivant: Motte:
Monohgstera dubia Tribotus gracilis Ironus ignavus Dorglaimtts fecundus Diplogaster armatus
Profondeur :
15 13 10
Ironus ignavus Dorylaimus fecundus Tribolus gracilis Monohgstera dubia Monohgstera vulgaris
55 53 42 9 20 8 13 Cela indique des prgfgrences d'habitat sp~ciales ~ chaque esp~ce: Ironus ignavus et Dorglaimus fecundus sont mieux leur place dans ia profondeur que sur la Motte; le cas contraire est r6alis~ par ie Monohgstera dubia, et surtout pour le
Diplogaster armatus, s M a i s ces differences sont d'ordre quantitatif plut6t que qualitatif. Seuts les Mononchus macrostoma, Diplogaster armatus et Bathglaimus mirabilis ne sont pas repr~sent~s dans les zones profondes. C'est qu'~ peu d'e'xceptions pros, ]a faune d'une ~le submerg~e n'est qu'un prolongement de la laurie bathiale, qui tire de ceIle-ci son origine. Les c~efficients g~n~riques sont les suivants: 1. Motte: 9 genres 13 esp~ces coefficient 0,54 2. Profondeur: 13 ~ 23 ,, ,0,56 3. Lac: 17 . 34 . ~ 0,50 4. Suisse" 25 . 78 . ~ 0,32
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Comme on le voit, les coefficients de l a Motte et de la profondeur, tr~s voisins l'un de I'autre, sont sup6rieurs b ceux du lac e t de la Suisse. 9. Oligochetes. 1 Comme pour les N~matodes, l'habitat de la Motte ne semble pas tr~s favorable aux Oligoch~tes; ils s'y sont trouv6s en moindre abondance que dans la profondeur. L'6tat grossier du s6diment a contribu6 Certainement ~ ce fait. 15 esp~ces d'Oligoch~tes ont ~t6 d6couvertes: 1. Aelosoma hemprichi. Ehrenberg. Tr~s commun chez nous, ce vet vit sur les plantes aquatiques et dans la vase. II est signal6 dans ies lacs Champex, de Neuchatel, de Morat, de Zurich, dans le Doubs, le Seyon, la Venoge etc. Un exemplaire trouv6 ~ 40 m dans notre l a c par Fuhrmann appartient Vraisemblablement ~ cette esp~ce. A la Motte, ~ 8, 9 et 10 m, nous en avons trouv6 chaque lois un exemplaire. 2. Paranais uncinata. (Oersted). Cette esp~ce descend dans notre lac jusqu'~ 5 9 m, a s s e z commun6ment dans la zone sublittorale (L6man, 50 m; Bienne, 16 m; Morat, 12 m; QuatreCantons, 35 m etc.). A la Motte, elle s'est trouv6e 4 lois, de 8 27 m . Elle fr6quente d'ordinaire la vase ou le sable m~.16 de vase. 3. Chaetogaster diaphanus (Gruit) descend dans le lac des Quatre-cantons ~ 135 m, dans le c6ne de l'Areuse ~ 52 m. P i g u e t et Bretscher rindiquent s u r les plantes aquatiques et le rev~.tement organique des pilotis. 11 s'est trouv6 une lois ~ 10 m. 4. Chaetogaster langi, Bretscher, s'est rencontr6 ~ 73 m dans notre iac; il a les m~.mes habitudes que Cte. diaphanus. A la Motte, ~ 8 m. 5. Nais variabilis. P i g u e t . Avait 6t6 trouv6e devant l'embouchure du Seyon ~ 30 m ; rile est plus abondante b la Motte ou nous l'avons rencontr6e 4 lois au sommet (8 ~ 9 m). 6. Macro~haetina intermedia. Bretscher. Fr6quente dans les fonds du lac, de 12 b .133 m. Elle aime le sable et la vase. 3 lois la Motte, b 8, I9 et 70 m. 7. Stylaria lacustris. (Linn~). Signal6e un peu partout dans ia faune profonde, a 6t6 trouv6e 6 lois dans le lac, de 12 144 m. A la Nlotte, elle est plus fr6quente puisqu'elle a 6t6 trouv6e 6 fois (mais sur 19 dragages au lieu de 109), de 8 m ~ 1 9 m. i D6termin6s par M. le Dr E. Piguet, Neuch~lteL
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8. Tubifex (Tubifex) tubifex. (Miiller). Cette esp~ce tr~s comm u n e a 6t~. a b o n d a m m e n t trouv~e dans la profondeur de notre lac de 12 fi 144 m. A ia Motte, nous ne r a v o n s eue que d e u x lois, fi 12 et 20 m, off ont 6t~ captur~.s 4 jeunes exemplaires. 9. Tubifex (Tubifex) barbatus (Grube) absent des grandes profondeurs (nous l'avions trouv6 8 lois de 7 fi 34 m) est abondant h la Motte, 5 dragages de 7 h 22 m l'ont contenu. 10. Tubifex (Ilyodrilus)hammoniensis. (Michaelsen). ExtrG m e m e n t r~.pandu darts les zones profondes de notre lac oh il occupe le deuxi~me rang pour la fr6quence, ce ver a 6t6 trouv6 4 lois h la Motte, de 17 fi 29 m; il semble en ~viter le sommet. 11. T[zbifex (Peloscolex) velutinus (Grube), 0ccupe darts nos Oligoch~tes du fond le premier rang pour la fr~quence; il le conserve ~ la Motte ofJ il fur trouv~ 9 lois, de 12 fi 70 m . Le sommet sableux de la colline semble moins lui convenir puisque nous ne l'y avons pas rencontre. 12. Tubifex (Peloscolex) ferox (Eisen), h ~t~ trouvfi de 12 h 80 m dans la profondeur, et deux lois h 12 et 17 m fi la Motte. 13. Limnodrilus udekemianus, Clapar~de, a ~.t~ trouv~, dans le lac, vis fi vis du Seyon fi 23 m, et ~ la Motte fi 2 2 m. P i g u e t l'avait d~j~ d~couvert ~ 1 2 m . C'est une esp~ce de vase ou de sable. t4. Stfflodrilus heringianus, Claparede, trouv~ p a r t o u t d a n s la profondeur du lac de 9 fi 90 m est frequent aussi h la Motte off nous l'avons rencontr~ 7 lois, de 8 fi 20 m. 15. Enchgtrgidde. Une esp~ce indeterminable de cette famille a ~t~ trouv~.e fi 12 m. L'ordre de fr~quence est le suivant: Motte: Tubifex velutinus (9 lois). 3tylodrilus heringianus (7 fois) Stglaria lacustris (6 loiS) Tubifex barbatus (5 lois).
Pro[ondeur: Tubifex velutinus. Tubifeac ha'mmoniensis. Stg lodrilus heringianus. Tubifex tubifex.
On remarque qu'il est fort diff6rent dans les deux habitats, q u o i q u e T. velutinus occupe partout la p r e m i e r e place. Ces 15 esp~ces appartiennent aux 5 families qui sont repr6sent6es dans la faune profonde. Toutefois les Naiddes qui darts ce dernier habitat formaient le 29 % des esp6ces, m o n t e n t h la Motte au 40% .
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Les coefficients g6n6riques sont ]es suivants: Motte: 10 genres, 15 esp~ces, Coefficient 0,66 Profondeur: 14 ~ 24 , , 0,57 Lac: i6 ~ $5 , , 0,$6 Suisse: 42 , 194 , , 0,9.1 Les Coefficients croissent fi mesure que.l'6tendue de la rdgion diminue. 10. Hirudinees.
Nous avions trouv6, darts les zones profondes du lac d e 9 ~ 90 m 5 esp~ces de sangsues, fr6quentes surtout dans le c6ne de I'Areuse 6fi u n e alimentation abondante leur est r6serv6e. A la Motte s'est trouv6e une esp~ce: Helobdella stagnalis L. ~ une profondeur de 9 m. Cette pr6sence est int6ressan-te ~ plusieurs points de vue. Nous y reviendrons dans la partie g6n6rale de ce travail. I 1. Cladoc~res. La faune profonde de notre lac s'est montr6e beaucoup plus fiche en Cladoc~res que celle d e s autres lacs. Nous y e n avons d6couvert 25 esp~ces, dont l'une a 6t6 trouv6e 90 fois; eiles fr6quentent plut6t les zones moyennes, toutefois Sida crystallina descend jusqu',~ 139 m. Aloha a.ffinis jusqu'~ 114 m etc. La faune de la Motte s'est montr6e aussi riche en proportion que celle du fond. Nous avons trouv6 15 esp~ces de Cladoc~res, dont deux d'une grande raret6 ctiez n o u s , la Latona setifera et l'Anchistropus emarginatus. Toutes les autres se sont trouv6es la fois dans la profondeur et sur la Motte. 1. $ida crgstallina V. limnetica (Bark). Assez commune dans la profondeur (jusqu'~ 159 m) cette esp~ce a 6t6d6couverte 6 fois ~ la Motte de 10 ~ 70 m. 2. Latona setifera (Burk.) Cette tr~s rare esp~ce n'avait 6t6 trouv6e que 3 !ois en Suisse avant nos recherches. Nous I'avons rencontr6e en tout 4 fois ~ la Motte. Le 19 nov. 1917 ~ 22 m une ~ ovig~re. Le 19 aoflt 1919 ~ 9 m 7 Q ovig~res, 7 ~ portant chacune 9. jeunes dans la carapace. Le $ sept. 1919 ~ 10 m 4 cadavres. L e l 4 jut!let 1920~ 10 m 3 femelles. La Motte semble ~tre son unique station dans le iac.
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3. ]liocrgptus sordidus (Lievin) trouv~ 10 lois dans ia profondeur, s'est rencontr~ ~ 12 m ~ la M0tte en 4 exemplaires. C'est une esp~ce limicole, rampante e t ne s'~loignant pas du fond. 4. Iliocrgptus acuti/rons, Sars, est plus frequent ~ la Motte (3 fois ~ 10 et 9 m) et moins dans la profondeur. L'esp~ce est d'origine nordique, tandis que son cong~n~re est cosmopolite. 5. Eurgcercus lamellatus. (O. F. Miiller.) L'esp~ce descend dans la profondeur du L~man, des lacs de s Quatre-cantons, de Brienz et de Thoune. Elle est commune dans notre lac, au littoral et h la Motte o~J elle s'est trouv~e 4 fois de 8 ~ 12 m. 6. Camptocercus.reetirostris, Schoedler, s'est rencontr~ 7' fois dans les zones profondes, off 12 ~ 67 m." A la Motte, c'est un d e s Cladbc~res les plus abondants; il rut trouv~ 6 lois, de 8 ~, 16m. 7. Aloha affinis (Leydig) trig adapt~e ~ la faune profonde (92 trouvailles de 17 ~ 114 m) n'est pas moins fr~quente h la Motte. 6 dragages I'ont livr~e de 8 ~ 29 m. 8. Alona quadrangularis (O. F. MiiUer) moins fr~quente que ia pr~c~dente dans la profondeur (16 lois de 19 h 105 m), a ~t~ trouv~e 5 lois h la Motte de 9 ~ 26 m. 9. Rgnchotalona rostrata (Koch) trouv~e de 47 ~ 144m dans la profondeur du lac s'est rencontr~e une fois ~ la Motte ~ 10 m. 10. Rgnchotalona falcata (Sars) n'a pas ~t6 rencontr~e dans la faune profonde. Toutefois elle existe au littoral off Stingelin ra trouv6e; elle est encore mentionn6e en Suisse au lac de Greifensee. Nous en avons trouv6 4 exemplaires femelles 10m. 11. Pleuroxus nncinatus, Baird, trouv6 9 fois de 12 h 65 m dans la prof0ndeur est proportionnellement plus abondant h la Motte. Les tr~s nombreux exemplaires de cette esp~ce furent d~couverts dans 6 dragages, ~ des profondeurs variant de 8 h 19 m. 19. Pleuroxus aduncus Ourine) rencontre, une fois dans la profondeur h 35 m a 6t6 vu une lois aussi h la Motte h 11 m. 13. Monospilus dispar, Sars, assez commun dans la profondeur (7 dragages a 16 h 84 m), i'est davantage h la Motte off il fut trouvd 6 fois, de 9 h 19 m. Quelques exemplaires ~.taient porteurs de Floscutaria epi~ootica, cette curieuse esp~ce que nous avons d6crite. 14. Anchistropus emarginatus, Sars, fur rencontr6 deux fois la Motte, a 9 et 12 m e n 3 exemplaires. I1 n'existe pas dans la faune profonde.
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15. Chydorus sphaericus (0. F. Miiiler) trouv6 10 lois, de 30 ~ 144 m dans les zones profondes frdquente aussi la Motte off nous 'l'avons ci~couvert une fois ~ 9 m. 16. Chydorus piger, Sars, est plus fr6quent que son cong6n~re ~_ la fois dans les losses du lac (11 lois de 12 ~ 88 m) et ~ l a Motte (8 fois de 8 ~ 92 m): C'est le plus fr6quent de nos Cladoc~res. Ainsi, de ces 16 esp~ces de Cladoc~res, seules: Latona setifera, Anchistropus emarginatus , Rynchotalona falcata et Eurycercus lamellattts ne descendent pas dans la profondeur. L'ordre de fr6quence, dans. les deux habitats, est le suivant: Motte :
Profondeur :
Chydorus piger 8 lois. Alona affinis [22 lois. Camptocercus rectirostris 6 ,, A. quadrangularis 16 . A l o h a affinis 6 . Chgdorus piger 11 . Pleuroxus uncinatas 6 . lliocr!/ptus sordidus 10 . Alonospilus dispar 6 . Chgdoras sphaericus 10 Sida crystallina 6 . Plearoxus uncinatus 9 . Aloha quadrangularis 5 . Les diff6rences entre ces deux tableaux montrent bien les diff6rences d'exigences des esp~-ces. Toutefois: les .3 esp~ces occupant la t~te- darts ies zones profondes se retrouvent aussi la Motte parmi les esp~ces communes. Les coefficients g6n6riques sont: 34otte:. 11 genres, 16 esp~.ces. Coefficient: 0,68 Profondeur: 16. ~ 25: . , 0,64 Lac: 26 . 45 . 0,58 Suisse: 34 . 73 . . "0,46 II va sans c e s s e en augmentant ~ mesure que I,espace consid6r6 clevient plus petit. ,
12. Ostracodes. Quoique moins nombreux en esp~ces que les C]adoc~res; les Ostracodes jouent un r01e pr6dominant dans les profondeurs 9iacustres et le conservent ~ la Motte off une de ieurs esp~ces a 6t6 trouv6e 20 fois. 1. Cgtheridea lacustris (Sars) fr6quente dans les zones bathiales du lac jusqu'~ 144 m s'est trouv6e 20 lois ~ la Motte d e s profondeurs variant de 8 b. 70 m. . Jamais, dans les fonds d u lac, nous n ' a v o n s trouv6 des c01onies aussi prosp~.res que celles de la Motte. j e u n e s et adultes y vivent en grand hombre et n'ont manqu6 que dans un petit nombre de dragages. Cela
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indique pour cette esp~ce, un territoire de choix; or la temp6rature variable qui r~gne b. la Motte ne cadre pas a v e c l a s6v~re st~nothermie d ' e a u froide que l'on a voulu attribuer h cette esp~ce. Une eau pure, richement oxyg6n~e, plut6t tranquiile, un fond vaseux ou sableux suffisamment riche en aliments paraissent ~tre les conditions favorables au d6veloppement de cette Cyth6rid6e, conditions r6alis6es b,la Motte aussi bien que dans la profondeur. De lh le fiche d6veloppement de cette esp~ce, qui prouve que ia temp6rature passe en deuxi~me rang dans ses pr6f~rences 2. Limnocythere Sancti-Patrici, Br. et Reb., rencontr6e 12 lois d a n s la profondeur (donc moiti6 moins fr6quente que C. lacustris) le fur 9 lois ~ la Motte. C'est dire qu'elle y conserve les m~mes rapports de fr~quence. Son 6coiogie diff~re peu de celle de la pr6c6dente; tout au plus pourrait-on pr6tendre qu'~ cause de la d61icatesse de sa carapace elle est moins capable que C. lacustris de supporter le choc des vagues; c'est, du reste une chose 6trange d e voir cette derni~re esp~ce (C. lacustris) avec sa carapace calcaire 6paisse et r6sistante fr6quenter des fonds off les mollusques m~mes diminuent leur coquille -- L. sancti-patrici s'est trouv6e, la Motte, de 8 ta 70 m. Leucocythere mirabilis, KauYmann, reste, .jusqu'h trouvaiile nouvelle, canton6e dans la profondeur. 3. Cgclocgpris laevis, O. F. Miiller, a 6t6 s6par6 de C. pggmaea dans notre .Faune profonde du lac de Neuch~tel", Nous croyons maintenant h l'identit6 d e s deux esp~ces, la petite diff6rence qui les s6pare devant ~tre affaire i n d i v i d u e i l e . - Cette esp~ce aux habitudes littorales, trouv6e de 8--84 m darts la profondeur, s'est montr6e moin.s fr~quente ~ ia Motte que Cgtheridea lacuslris, avec 15 pr6sences, de 8 ~. 27 m. 4. C#clocgpris serena, Koch, est moins frequent que C. laevis dans 'la profondeur (22--84 m, 6 p r i s e s ) e t ~ ia Motte (2 trouvaiiles h 9 et 22 m ) . II poss~de ~ peu pros les m~mes habitudes. 5. Cgpria ophtalmica Ourine) malgr6 son cosmopolitisme, arrive apr6s C. lacustn's dans l'ordre d e fr~quence, tandis que dans la profondeur elle s'est trouv6e deux fois plus souvent. (Faune profonde: 59 lois de 8 ~ 144 m. - - Motte, 19 lois d e 8 ta 42 m). Sa vari6t6 punctata a 6t6 trouv6e 3 lois h 8, 10 et 19 m. 6. Candona candida, O. F. MiiUer, rut trouv6e 11 lois h la Motte, de 8 h 49_ m, elle arrive donc bien en arri~re des Cyth6rid6es qu'el!e d6passe dans les zones profondes. Les esp~ces Voisines, 7 Candona neglecta, Sars, (3 lois de 96 h 49_ m) et 8 Candona
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.studeri, Kaufmann, (1 fois ~ 11,5 m) jouent un r61e plus effac6 dans le district que nous 6tudions. 9. 71iocypris lacustris, Kaufmann, n'a 6t6 trouv6 que dans nos 3 derniers dragages de 9 ~ 10 m. jusqu'aiors il pouvait passer pour caract6ristique de la profondeur. Toutefois celle-ci semble rester son domaine pr6f~r6. Dans notre classification ~cologique des Ostracodes (p. 91) nous l'avions plac6 dans les esp~ces bathiales avec L. sancti-patrici et L. mirabilis. Ainsi des Ostracodes trouv6s dans la profondeur, seuls Herpetocypris reptans Baird esp~ce purement littorale, d6couverte une lois seulement ~ 30 m e t Leucocythere mirabilis ne se sont pas rencontr6s h la Motte. II est permis de pr~.voir que la 2 m~s'y trouvera peut-~tre un jour avec les 2 autres Cyth6ridges. L'identit6 des deux faunes est d6montr6e encore une lois par ce fait. Non moins int6ressant est l'ordre de fr6quence. Les esp~ces r profondes, telles que Cytheridea lacustris et Limnocythere sancti-patrici y occupent la premiere place iaissant loin derribre elles les espbces cosmopolites et iittorales, Cgclocgpris taevis, Cgpria ophtalmica et Candona candida. Les ccefficients g6n6riques rectifi6s sont: Motte: 6 genres 9 esp6ces. Coefficient 0,66 0,75 Profondeur : 9 ~ 12 , Lac: 13 ~ 18 . 0,69 0,49_ Suisse: 22 52 en 16g~re contradiction a v e c l a loi formul6e. 13' Cop~podes. Les faunes profondes et littoraies de notre lac sont tr/~s riches en Cop~podes. Fuhrmann, Thi~baufl, Stingelia en citent 18 esp/~ces et vari6t6s, dont 19. trouv6es .clans la profondeur. Nous-m~me avons trouv6 de 8 ~ 144 m 18 esp~ces et vari6t6s descendant toutes au-dessous de 3Ore. Moins riche, peut-~tre parce que moins 6tudi6e, la faune de la Motte pr6sente deux esp~ces de Cyclops nouvelles, mais par Jcontre les Cgclops prasinus, serrulatus, macruroides, affinis, phaleratus e t vernalis, n'y ont pas 6t6 d6couverts; il est vrai que ces derniers sont des esp~ces rares, trouv6es seulement 1 ou 2 fois d a n s la profondeur, h I'excepti0n de C. serrulatus 0 7 lois). Par contre lesCanthocamptus de la Motte sont les m~.mes que ceux des profondeurs.
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1. Cgclops albidus. 0 u r i n e . ) Trouv6e une fois seulement au-dessous de 30 m (~ 53 m), deux lois dans Ie littoral par Stingelin et Thiebaud, cette esp~ce est plus fr6quente h la Motte of1 elle s'est rencontr6e 5 lois de 9 h 20 m, en exemplaires m~les et femelles. 2. CAlclops fimbriatus, Fischer~ extr~mement fr6.quent dans les zones bathiales (71 prises de 9 ~ 144 m) ne i'est pas moins la Motte ofl il s'est present6 18 lois de 8 ~ 26 m en exemplaires o~ et (~. 3. Cyclops dgbowskL Laude. Cette esp~ce existe dans diff6rentes mares du canton (Pouillerel, Ponts, Doubs, etc.) ofJ eile a ~t~ d~couverte par ThJ6baud; on ne la connalssait pas du lac; nous l'avons trouv~e b la Motte, une fois a 10 m. 4. Cl/clops strenuus, Fischer, est frequent dans la profondeur jusqu'a 104 m; a la Motte, il est. encore plus commun (9 p~ches, de 9 ~ 70 m). 5. Cgclops viridz's (Jurine) tr~s abondant dans ]a profondeur (40 dragages de 12 ~ 144 m), fur trouv6 5 fois ~ la Motte de 12 ~ 70 m). 6. Cyclops varicans, Sars, non trouv6 darts la profondeur, existe dans le Loclat, ia mare des Ravi~res (Thi~baud) et darts diff6rents losses de la Suisse. On ne le cite d'aucun de nos lacs. A la Motte, 2 femelles ovigbres, ~ 9 et 10 m, ~tablissent sa pr6sence. 7. Canthocamptus staphglinus (.[urine) qu'on rencontre b 6 q u e m m e n t darts les zones semi-profondes, est commun ~ la Motte ou il existe avec sa vari6t6 neocomensis M o n a r d . 6 p0.ches de 9 ~ 12 m l'ont contenu. 8. Canthocampttts crassus, Sars, abondant dans la profondeur (8 ~ 120m), ne rest pas:moins ~ la Motte. 1:3 dragages de 8 ~ 29 m l e contenaient, souvent en tr~s g1:and hombre. 9. Catzthocamptus echinatus v. luenensis, Schmeil, m0ins abondant darts la profondeur que le pr6c~dent, I'est presque autant ~ la Motte, of1 nous l'avons rencontrO. 10 fois, de 8/~ 17 m. 10. Canthocamptus pggmaeus, Sars, d~couvert une lois dans la profondeur (45m) le rut deux lois ~ la Motte h 9 et 10 m, males et femelles. 11. Canthocamptus minutus, Claus, fut rencontr6 5 fois /~ la Motte ~ des profondeurs variant d e 9 ~ 19 m. Nous l'avions trouv6 dans la profondeur 10 lois, de 12 h 73 m. 12. Canthocamptus schmeili v. hamata, Schmeil, et brevt'seta, Ti6baud, est cefiainement l'esp~ce la plus adapt6e aux profondeurs, grace h ses habitudes fouisseuses et limicoles. Ce fut
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le plus frdquent des Harpacticides et il a conservd ce caractb~re /t la Motte of1 16 p6ches, de 8 ~ 70 m, Pont montrd. L'ordre de frdquence dans les deux domaines est ie suivant:
340tte:
Prol'onaettr:
C. fimbriatus C. fimbriatus C. strenuus Cgclopidae { C. viridis C. serrulatus C. viridis C. schmeili C. schmeili C. crassus C. crassus C. staphylinus C. echinatus Harpacticidae C. echinatus C. staphylinus C. minutus C. minutus Darts ce dernier groupe, il est presque identique. Les coefficients gdndriques sont; Motte: 12 esp~ces 2 genres. Coefficient 0,17
Profondettr: Lac:
17
9
2
,
23 , 3 ,, lls vdrifient approximativement la loi dnoncde.
,
O,12
~
0,13
14. Acariens? Assez nombreux ~ la M o R e -- et cela est un caractb.re plut6t littoral ~ nos Acariens appartiennent aux 9 esp~ces suivantes, toutes trouvdes ddja dans la profondeur h l'exception de la premiere. 1. Gnaphiscus setosus, K~nicke, a dtd trouvd une lois 23 m, en un exemplaire (nymphe). 2. Limnesia undulata. (O. F. Miiiler.) PrdS.ente dans le lac jusqu'h 41 m, trouvde dgalement dans les profondeurs du Ldman, des lacs de Constance, de Lugano e t des Quatrecantons; cette ~esp~ce a dtd ddcouverte 5 fois'h la Motte, de 8 h 29 m, en 6 exemplaires (2 males, 2 femelles, 2 nymphes). 3. Hggrobates nigromaculatus, Lebert, est plus frdquente h la lois dans la profondeur (12 prises de 8 h 60m) et ~ la MoRe (12 trouvailles de 8 h 28 m). C'est avec Midea orbiculata la plus frdquente d e nos Hydracarines. Nous en avons trouvd 13 males, 26 femelles, 22 nymphes. 4. Unionicola crassipes (O. F. Miiller}, trouvde 5 lois (8 84 m ) d a n s la profondeur, l'a dtd 1 lois h la Motte h 8 m (1 femelle).
1 Ddterminds par M. le D' C. Waiter, Bfile.
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5. Pionacercus vatrax (Koch), le plus abondamment trouvd dans la profondeur (jusqu'h 139 m), arrive en deuxi~me rang fi la Motte. 10 dragages, d e 8 h 2 9 m , Pont contenu; il y avait en tout 3 m,~les, 12 femeiles, 3 nymphes. 6. Fofelia parmata, Koenicke, ddcouverte 7 fois dans la profondeur, de 8 h 90 m, le fur 3 lois fi la Motte, h 8, 9 et 4'2 m. En tout: 2 femelles, 1 male, 1 nymphe. 7. Brachypoda versicolor (O. F. Miiller). 3 dragages l'ont contenue, fi 8 et 9 m, en 11 exemplaires, 9 femelles et 2 nymphes. Dans la profondeur h 23 m. 8. Midea orbiculata (O. F. Miiller), frdquente dans la profondeur.(9 fi 65 m) ne l'est pas moins h la Motte off 12 dragages l'ont montrde. En tout 10 males, 6 femelles et 4 nymphes. Le nombre d'individus capturds est bien infdrieur h celui de •tygrobates nigromaculatus: 9. Soldanellonyx monardi Walter, e s t l'esp~ce d'Halacarides caractdristique d e la Motte. Elle s'est trouvde 6 fois, d e 8 27 m, en 11 exemplaires, 6 femelles et 5 nymphes. Nous.en avons encore trouvd un exemplaire pros de Cudrefin. Un des exemplaires recueillis portait, attachds aux pattes postdrieures, des oeufs en petits groupes. Nous ne savons si ce trait de moeurs a dtd ddj~ observd. L'identitd des 2 faunes, malgrd le caract~re nettement littoral des Acariens t r o u v d s , est remarquable: m0.mes esp~ces, presque m~me frdquenee. Nous tirerons les conclusions de ces faits dans la partie gdndrale ~de ce travail.
Ordre de -frdquence. Motte: Profondeur: Hygrobates nigromaculatus Pionacercus vatrax Midea orbiculata Hygrobates nigrornaculatus Pionacercus vatrax Midea orbiculata. Motte: ProJondeur: Lac: Suisse:
Coefficients gdndriques. 9 genres 9 esp~ces, 11 , 16 ,, 13 , 21 ,, 42 , 170 , 15.
C~efficient , , ,
1 0,69 0,69 0,25
Tardigrades.
I1 se cantonnent dans la zone semi-profonde du lac, et n'ont pas dtd trouvds dans les grands fonds. Le Macrob~btus macronyx Duj, est tr~s frdquent'~ la MoRe off 11 pEches Pont t r o u v d
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en n o m b r e u x exemplaires. Les profondeurs qu'il affectionne sont 8, 9 et 10 m; une lois il rut dgcouvert h 19 m. Le Macrobiolus lacustris Duj, n'a ~t6 trouv6 qu'une fois, ~8m. 16. lnsectes. Le sddiment sableux de l a MoRe est moins favorable rhabitat des iarves d'insectes que le fond vaseux; malgr~ cela des larves de Chironomides se sont trouvges darts presque chaque dragage et cela se comprend ais~ment: les adultes p o n d e n t leurs oeufs ~ la surface de l'eau et ne peuvent choisir l'endroit le plus favorable au dgveloppement des larves. 1. Molanna angustata Curt, a ~t6 trouv6e 3 lois ~ la Motte, d e 9 fi 16 m, clans nos dragages de novembre 1917 (et non :septembre comme l'indique la F. pr. du L. de N. p. 112). Depuis tors nous ne l'avons jamais retrouv6e, soit fi cause de Ia saison, :soit h cause d'un h'abitat exceptionnel. 2. Chironomus sp. Les larves de ce groupe ont 6t6 trouv6es une lois fi 8 m. N o u s avons d6jh constat6 leur rarer6 dans ie lac off elles ne se rencontrent que dans de faibles profondeurs. Ce sont, d'apr~s Thienemann, des habitants d ' e a u x souill6es, fiche en mati~res organiques, pauvres en oxyg~ne. 3. Orthocladius sp. Ces larves sont fr6quentes dans la profondeur (17 h 122 m; 34 prises) et fi la Motte (9 h 29 m; 6 prises). Leur biologie se rapproche d e celle des esp~Ces suivantes. 4. Tanytarsus sp. C e sont les plus communes dans la profondeur (44 p~ches de 12 fi 144 m) et h la MoRe (8 p~ches de 8 h 70 m). Elle caract6risent les eaux pures, riches en oxyg~ne. 5. Tanypus sp. Trouv6es 37 lois clans ia profondeur, de 12 fi 144 m, eIIes se sont rencontr~es 6 fois fi ia MoRe de 8 70 m. Leur biologie est identique h celle de Tanytarsus. Les larves du groupe Ceralolbogon ne se sont pas trouvges h la Motte. 17.
Mollusques.
t
l. Gast~ropodes. 21 esp~.ces et varigtgs avaient gt6 trouvges dans la faune profonde; c'est dire leur facilitg d'adaptation fi des conditions dgfavorables aux premier abord. Quelques-unes de ces esp~ces ont remontg les flancs de la Motte et s'y son. install~.es en colonies prospi~res. C'est: t Dgtermin~s par M. le D' J. Piaget, Neuchfitel. Zeitschrift for Hydrologie Bd. il.
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1. Limnaea profunda Clessin, trouv6e jusqu'h 60 m dans le lac, existe /) 26 m /l la Motte. Elle d6rive de L. stagnalis, v. lacus/ris. 2. Limnaea/oreli Clessin a donn6 naissance h de nombreuses vari~t6s d6crites par Piaget. Fr6quente jusqu'~ 72 m. cette esp~ce s'est trouv6e deux lois ~l la Motte ~t 8 et 16 m. ElM ddrive de L. limosa. 8. Limnaea abffssicola Brot, trouv6e jusqu'h 72 m dans le iac, a (~t(~d6couverte une lois h 26 m. ElM d6rive de LI pMus/ris. 4. Planorbis carinatus (MiiUer) (8 et 9 m), 5.19. marginatus L. (12 m), 6. P. contorlus (L.) (8, 9, 12, 12 m) sont des esp~ces littorales, jamais trouv6es dans la prot:ondeur. Leur pr6sence la Motte" s o u l , r e d'int6ressants probl~mes que nous 6tudierons plus tard: 7. BMhinia tentaculata (MiiUer) est extr0.mement fr6quente la Motte ofl elm se trouve dans presque routes les p~ches de 8 /t 29 m. Ses coquilles vides forment parf0is une bonne partie du s6diment. Pour employer le langage des paldontologistes, on peut dire qu'elle forme le fossile caract(~ristique de l'6tage. C'est une espi~ce littorale. 8. Valvata antiqua (Soro) a (~t6 d6couverte jusqu'h 53 m dans le lac. Elle est abondante h la Motte, de 8/~ 17 m. 9. Valvala lacustris Clessin (jusqu'/~ 34 m dans notre lac) a 6t6 trouv6e 8 lois h la Motte, h 12, 22, 26 m. 10. Valvata cristata Miiller, a (~t6 vue une lois, /i 12 m. 11. Valvata depressa G. Pf., une lois ~l 12 m. il. Lamellibranehes. Plus r6guliers, plus abondants dans la profondeur que les Gast6ropodes, les Lamellibranches offrent nettement un caract~re oppos6 /t ia Motte. 9 dragages seulement en ont contenu 4 esp/~ces qui sont: 1. Pisidium he,slowianum, Sheppard, paraissait disparu de notre lac off il a autrefois existC Piaget ravait trouv6 fossile dans les dunes du Seeland; nous I'avons d6couvert en 2 exemplaire /~ 12 m. 2. Pisidium nitidum, Jennyns, a 6t6 trouv~, darts le lac vis-avis de I'embouchure du Seyon et ~ la Motte, A la profondeur de 12 rn avec ses vari6t~s pulchdla et bedoti. 8. Pisidium foreli, Clessin, trouv6 jusqu'~ 189 m dans le lac de Neuchfitel, est l'esp~ce qui offre le plus de caract~res profonds. II est issu de P. nitidum, pr6sent dans la zone littorale
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jusqu'~ 30 m. Une trouvaille a la Motte, h 12 m y 6tablit sa pr6sence. 4. Pisidium urinator, Clessin, rut d6couvert h la Motte 9 m. C ' e s t la seule station c o n n u e du lac. 5. Anodonta mutab~lis v. fontinalis est tr~s abondante dans le littoral. Nous en avons trouv6 un exemplaire h 9 m. Les Mollusques de la Motte appartiennent tr~s nettement ~t deux groupes, quant b_ leur origine. Les p r e m i e r s sont des esp~ces littorales, jamais ou tr~.s rarement d6couvertes darts la profondeur, qui ont trouv~ ~ la Motte des conditions n6cessaires h leur d6veloppement et qu] y prosp~.rent souvent en riches colonies. A ce groupe appartiennent: Planorbis carinatus, Planorbis marginatus , Planorbis contortus, Bythinia tentaculata, Ualvata antiqua, Valvata lacustris, Valvala cristala, Pisidium heuslonianum, Pisidium nitidum, Anodonta mulabilis. Le deuxi~me groupe comprend des esp~ces bien adapt6es la profondeur: elles ont remont6 les flancs de la Motte e t s'y sont 6tablies en moins grande quantit6 toutefois que les pr6c6dentes. C'est: Limnaea profunda, Limnaea foreli, Limnaea abyssicola, Pisidium foreli. Pisidium urinator ?
18. Bryozoaires. L e s tubes vides de Fredericella sultana abondent d e v a n t Neuch~tel; les colonies vivantes sont beaucoup plus rares. Nous en avons trouv6 u n e h la MoRe h 16 m.
IV. R6sultats g~n6raux. 1. R6eapitulation. Nos dragages de la Motte ont montr6 suivants: Flagellds 1 genres Rhizopodes 7 , Infusoires 11 ~. Hydrozoaires 1 -, Turbeilaires 15 , Report 35 genres
l'existence des groupes 1 esp~ce 24 , 17 , 1 , 17 60 espi~ces
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.reporter Rotateurs Gastrotriches N6matodes Oligocht~tes Hirudin6es Cladoc&es Ostracodes Cop6podes Acariens Tardigrades Insectes Mollusques Bryozoaires
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35 g e n r e s 12 . 1 ~ 11 , 10 , 1 ,, 11 . 6 . 2 . 9 . 1 . 5 , 19. . 1 ~
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60 e s p ~ c e s 15 . 1 . 16 , 15 , 1 . 16 . 9 . 12 9 . 9. . 5 . 16 . I .
T o t a u x 116 g e n r e s 176 espt~ces L e coefficient g 6 n 6 r i q u e m o y e n est d e 0,66. Celui d e la laurie p r o f o n d e 6.fair d e 0,53. L ' o r d r e d e f r 6 q u e n c e d e s principales espt~ces est le suivant: Motte: Profondeur (rang): ~ 1. C y t h e r i d e a Iacustris 20 fois 2. C y p r i a ophtalmica 19 . 9 3. C y c l o p s fimbriatus 18 . 2 4. Bythinia t e n t a c u l a t a 17 . 5. C a n t h o c a m p t u s schmeili 16 . 14 6. M o n o h y s t e r a dubia 15 . 12 C y c l o c y p r i s iaevis 15 , 7. T r i l o b u s gracilis 13 . 27 C a n t h o c a m p t u s crassus 13 ~ 20 8. M i d e a orbiculata 12 . Hygrobates nigromaculatus 12 P l a g i o s t o m u m lemani 12 ,, 11 O t o m e s o s t o m a auditivum 12 . 15 9. C a n d o n a candida 11 10. C a n t h o c a m p t u s echinatus 10 , Pionacercus vatrax 10 , [ronus i g n a v u s 10 , 5 11. D e n d r o c o e l u m iacteum 9 ,, 24 Dorylaimus fecundus 9 . 6 T u b i f e x velutinus 9 . 3 Cyclops strenuus 9 , Orthocladius 9 , L i m n o c y t h e r e sancti-patrici 9 ,,
181 L ' e s p & e la plus frgquemment trouv6e est donc la Cytheridea lacustris e s p & e q u e l'on a cru longtemps caract6riser la profondeur. - - Cette liste, comprend 5 0 s t r a c o d e s , 5 Copgpodes, 4 Ngmatodes, 4 Hydracarines, 3 Turbellaires, I Mollusque, 1 Oligoch~te, 1 Insecte. 2. Comparaison de l a faune de la Motte avec ceUe de ia profondeur. Les Conditions physicochimiques de la Motte montrent un double caract~re: par l'61oignement des rives, l'absence de v6g6tation phan6rogamique, la qualit6 de r e a u , elles se rapprochent de la profondeur; mais d'autre part, par l'&lairement, l'agitation de l'eau, les variations saisonni~res de temp6rature, la conformation sableuse du fond, elles poss~dent un caract~re littoral accentu& Dans quelles proportions ces conditions vitales h6t6rog~nes influeront-elles sur la faune[ C'est le probl~me qu'il nous faut maintenant r6soudre, en employant les mat6riaux expos6s dans la partie faunistique de ce travail. La p l u p a r t de ces 178 e s p & e s ont 6t6 t r o u v & s dans la profondeur; 37 esp~ces, soit un peu plus du cinqui~me font exception. II s'agit du reste, d ' e s p & e s rares qui n'ont 6t6 trouv6es que peu souvent: Bythima tenlaculata. Diplogaster armatus toutefois sont assez frequents. Voici la liste de ces espEces trouv6es ~ la Motte, mats non signal~es iusqu'~ present dans la Profondeur du lac: Trouv~ Trouv~ A m o e b a sp. 1 fois Dissotrocha aculeata 9 fois Difflugia scalpellum 9 . Philodina roseola 2 . Nassula ornata 1 . . citrina 1 . Rhabdostyla inclinans 1 ~ ,Diplogaster armatus 8 . Macrostomum tuba 1 . Bathylaimus mirabilis 1 Typhoplana viridata 1 . Mermis aorista 1 .. RhynchoscolexVeydowskii 1 . Paramermis limnetica I . Strongylostoma elongat. 1 ~ . conura 1 . Notommata sp. 3 . l~atona setifera 4 Diurella tigris 1 . Rynchotalona falcata 1 ,, Dinocharis tetractes 1 . Anchistropusemarginat. 2 . Macrochaetussubquadrat. 4 . Cyclops dybowskii 1 . Cathypna luna 5 . . varicans 2 Floscularia epizootica 1 . Gnaphiscus setosus 1 Rotifer citrinus 1 ,, Macrobiotus lacustris 1
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Trouv6 Trouv6 Molanna augustata I lois Bithynia tentaculata 17 lois Planorbis carinatus 9. , Pisidium henslowianum 1 ,; marginatus 1 ~ ~ urinator 1 , contortus 4 , Le chiffre moyen de fr6quence est 2, 3 seulement. II s'abaisse 1,8 si i'on fair abstraction de Bithgnia tenfaculata. Un fair int6ressant ~ relever, c'est que les 30 esp~ces les plus communes dans la profondeur (F. pr. du lac de N. p. 126) ont toutes 6t6 trouv6es ~ la Motte. Des 21 esp~ces les plus fr~quentes dans les fonds les plus bas (120 ~ 144 m), une seul e, Niphargus foreli n'a pas 6t6 retrouv6e '~ la Motte. Ces faits d6montrent sufisamment que la plus grande pattie des esp~ces de la Motte sont d'origine profonde; que la laurie profonde tend ~ s'6tendre non seulement sur les rives, mais encore sur cette fie submerg6e; que les conditions littorales qui y rbgnent en partie n'ont pas arr6t6 son essor. Les 4/5 de la faune de la Motte sont donc d'origine profonde. Quant aux 35 esp~ces dont nous avons donne~ la iiste, il est probable qu'elles existent routes ou presque toutes dans la faune littorales. Seuls peut-6tre, Latona setifera, qui n'a jamais 6t6 trouv6e au littoral par Fuhrmann, Thi6baufl, Stingelin, Delaehaux etc. Pisidium heuslowianum et P. urinator que Goflet et Piaget n'ont pas trouv~s, font exception et se cantonnent uniquement & la Motte. 322 esp~ces dont le 4 3 % habite la Motte, ont ~t~ t r o u v ~ s dans la profondeur. Relevons les formes principales qui, pr~sentes dans ia profondeur n'ont pas 6t6 trouv6es sur la Motte.
Macroslomum albybendiculalum, Provortex lacuslris, Dalyella fusca e/ armigera, Phaenocora clavigera, Opistomum (2 esp.), Oh'sthanella (2 esp.), Rynchomesos/oma rostratum, Cas/rada(3 esp.), Mesosloma (2 esp.). Acrorhynchus lacus/ris, Caryotbhylleus lali ceps, Rotateurs (6 esp.), ,4laimus primi/i,ms, Tripylapapillata, Chromadora biocula/a," C.ylindrolaimus brachis/oma, Diplogasler rivalis, Pleclus (2 esp.), Tylenchus (2 esp.), Dorylaimus carteri, Alermisibachysoma, Paramermis (6 esp.), Ba/hymermis fuhrmanm; Gordius aquaticus, Prosloma lacus/ris, Nais pardalis, Aulodrilus lbluriseta, Tubifex filum, Limnodrilus (3 esp.), Lumbriculus variega/us, Trichodrilus sanguineus, Dorydrilus michaelseni, Hirudindes (4 esp.), Simocephalus velulus, Macrothrix hirsu/icornis, ]liocryptus agih's, Acroperus angustatus, Leydigia quadrangularis,
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~tlona (2 esp.), Peracautha fuhrmannl, Pleuroxus trigonellus, Chydorus globosus, HerpelocyiOris reptans, Leucocythere mirabilis, Cyclops (G esp.), Canlhocamptus zschokkei, Niphargus foreli, Gam. marus pulex, Arrhenurus sp., Leberlia (3 esp.), Limnesia koenikeL Neumania umbonala, Piona (9. esp.), Soldanellonyx (9 esp.), Ne~nourea variegala, Ephemera vulgala, Sialis flaviterala, Oxyethira costalis, Ceratopogon, Limnaea (2 esp.) Planorbis albus, Velletia lacustris, Sphaerium corneum, Pisidium (4 esp.). Le chiffre moyen de fr6quence de ces esp~ces est seulement de 2,5. Encore ce chiffre est-il hauss6 par les quatre esp~ces suivantes, rencontr~es fr~quemment darts la profondeur: Caryo. phglleus laliceps (10 lois), Cyclops serrulatus (17 lois), Niphargus #reli (15 lois), Ceratopogon (17 lois). Abstraction faite de ces esp~ces (dont 3 s e trouveront aussi probablement ~ la Motte), le chiffre descend h 2,1. En r~sum~,, et si l'on ne tient pas compte des 5 esp~ces cit6es plus haut, les conclusions suivantes ressortent de ces chiffres: 1. Les esp~ces communes ~ la Motte et ~ la profondeur sont les plus fr~quentes dans l'un et l'autre des habitats. 2. Les esp~ces profondes non retrouv0~es ~ la Motte sont routes rares dans la profondeur (Chiffre de fr~quence: 2,1 sur 109 dragages). 3. Les esp~ces de la MoRe non trouv~es dans la profondeur sont routes rares ~ la Motte (Chiffre de fr6quence 1,8 pour 29 dragages), 4. Seules les espb,ces profondes fr~quentes non retrouv~es la Motte ou dans le littoral peuvent /~tre consid6r6s comme caract~,ristiques de ia profondeur. C'est surtout Niphargusforeli. 5. Les esp~ces de ia Motte non retrouv~es dans la pro~ondeur doivent ~,tre ou avoir ~t~ rfpandues dans le littoral. (3. Les conditions physicochimiques de la Motte sont favorables l'~tablissement d'une faune ~ caract~re mixte, h la lois littorale et profonde. 3. Origine de la laurie de la Motte.
Lorsqu'on 6tudie les int~ressants probl6mes de I'origine d'une faune et de ses migrations anciennes, on est g6n6ralement arr~t6 par une difficult~ d'extr~me gravit6. On connaR en effet la composition et i'habitat actuels de la laurie en question; on en ignore par contre les conditions anciennes, et notamment son lieu d'origine. On connaR l'aboutissement; le point de d6part est cach6. Ou en est donc r~duit h des conjectures plus ou moins probables, ~ des hypotheses plus ou moins ing6nieuses. Si l'on
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admet g~n~ralement l'origine marine des Cyth~rid~es et des Turbellaires Al!eocoeles, c'est qu'on se fonde sur leur r~partition actuelle, et sur leur centre de dispersion presume. Mais, au point de vue purement Iogique, le fait de leur plus grand nombre d'esp~ces marines ne dolt pas ~.tre invoqu~; et l'on pourrait fort bien admettre qu'ayant ~t~ ~ l'origine des habitants d'eau douce, pui~ ~tant devenus matins, ils ont trouv~, dans c e dernier milieu des circonstances particuli~rement favorables qui ont permis ur~ rapide ~p.anouissement de leurs formes marines. Or, en ce qui concerne la faune de la Motte, aueun doute n'est possible: les esp~ces qui la constituent proviennent certainement toutes du littoral du lac. Ce qu'on sait de l'histoire du lac montre avec ~vidence que jamais la Motte n'a ~t6 en relation direete avec le rivage. Les esp~ces ont done dfi traverser une fosse dont la profondeur est de 140--150 m ~ l'Ouest, de 120 m ~. l'Est. Points de d~part et d'arriv~e sont done connus et c'est ce caract~re qui donne b, la laurie d e la Motte son originalit~ et son importance biologique. D'autre part, la faune littorale du lac, quoiqu'elle n'ait pas encore fair robjet d'une ~tude d'ensemble nous est bien connue par ies travaux de Fuhrmann, Voigt, Stingelin, Thi~baud, Godet, Piaget, Piguet, Hofm~inner, Penard, Delachaux etc.; la faune profonde du lac a ~.t~ ~tudi~e dans un m~moire maintes fois cit~.; la faune de la Motte nous a livr~ pros de cent quatre-vingts esp~ces. Les donn~es du probl~me sont done toutes pos~es, connues avec un d~tail dont peu d'autres probl~mes biologiques sont pourvus. Nous pouvons essayer maintenant de le r~.soudre. Pour un certain nombre d'esp~ces, la question est fort simple: habitant constamment le fond, s'y reproduisant en colonies prosp~.res, ces esp~ces ont pu, du fond, remonter les flancs de la Motte, ~ mesure qu'elles ~tendaient leur aire de dispersion; elles ont fini par s'y ~tablir, Par s'adopter aux conditions physicochimiques du milieu et par y prosp~rer. A ce groupe appartiennent les esp~ces suivantes: Les Rhizopodes, Dendrocoelum lacteum, Microslomum lineare,
~lesoMoma lingua, Mcrorh_ynchus neocomense, Plagiostomum lemani, Otomesosloma audiHvum, Callidioa ibrogonidia, ,4phanolaimus aquaticus, Monohyslera lbaludicola, vulgaris, filiformis dubia, lronus ignavus, Trilobus gracilis, Plectus pedunculatus, Dorylaimus [ecundus, Macrochaetina intermedia, Stylaria lacustris, Tubifex tubifex, hammoniensis velutinus, ferox, Btylodrilus heringianus, Sida crystallina, Alona affinis, quadrangularis, Mono-
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spilus dislSar ? Chydorus sphaericus, piger, Cytheridea lacustris, Limnocythere sancti-15atrici, Qyt~ria o~htalmica, Oandona candida, neglecta, studeri, Iliocypris lacustris, 6~dclopsfimbriatus, viridis Canthocamptus slaphylinus, crassus, echinatus, schmeili, Pionacercus vatrax, Limnaea profunda, foreli, ab~tssicola, Pisidium fordi. Ces 69 esp~ces onf des habitudes limicoles; beaucoup d'entre elms caractgrisent la laurie profonde. Un deuxi~me groupe, lig ~t la vgritg d'une faqon intime avec le premier et prgsentant tous les intermgdiaires possibles, comprend des esp~ces exceptionnelles dans la profondeur, ou ceUes qu'on ne trouve que dans les rggions sublittorales. Descendues exceptionnellement dans les grands fonds, elles se sont senties real ~ l'aise dans cet habitat provisoire; elles ont cherchg ~_ y gchapper en remontant les pentes, soit du c6t6 littoral, soit du c~Stg Motte. La prgsence du c6ne de dgjection de l'Areuse, peu de distance de la Moire, qui a eu certainementpour effet de prgcipiter de nombreuses esp~ces dans la fosse de 140 m qui sgpare ces deux stations, a dft favoriser ce dgplacement de faunes. A c e deuxi~me groupe appartiennent les 54 esp~ces suivantes:
Les Infusoires libres, Hydra vulgaris, Slenoslomum leucops, Prorhynchus stagnalis, Vortex sp., S#'ongylostoma elongalum, Castrada quadridentata, tridentata, Gyratrix hermaphroditus, Diglena forcipata, Diaschiza gibba, Roti[er tardigradus, citrinus ?, Dissotrocha aculeata, macrostyla, Chaetonotus maximus, Dory. laimus longicaudatus, ,4elosoma hemprichi,. Paranais uncinata, Chaetogaster diaphanu s, langi, Nais variabilis, MacrochaeNna intermedia, Tubi[ex barbatus, I.imnodrilus udekemanius, Enchy. trdidde sp., Helobdella slagnalis, Iliocryptus sordidus, acutifrons, Camptocercus reclrirostris, Rynckotalona rostrata, falcata, Pleuroxus uncinatus, aduncus, Cyclocypris pygmaea,'serena, Cyclops albidus, strenuus, Canthocam~tus rninutus, Limnesia undulata, IIygrobates nigromaculatus, Uniom'cola crassi~es, Forelia parmala, Midea orbiculata, Valvala antiqua, lacustris, cristata, depressa, Pisidium nitidum, Fredericella sultana. On pourrait joindre h c e groupe les queiques esp~ces suivantes qui ont suivi probablement le m~.me chemin; elle n'ont, toutefois pas ~t6 trouvges dans la profondeur, les Rotateurs bdelloi'des, Notommata sp., les Ndmatodes pas encore citgs, Eury-
cercus lamellatus, Anchistropus emarginatus, Soldanellonyx too.
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nardi (qui serait venue de la rive droite), Macrobiotus macronyx, lacustris. Un troisi~me groupe, moins nombreux, comprend les esp~ces commensales ou parasites qui ont ~t~ transport~es fi la Motte par leurs porteurs. C'estl Cephalothamniom cyclopum (sur Cyclops), Ankymenia steini (sur Dendrocoelum lacteum), Vorlicella (sur Cyclops, Cytheridea lacustrisj etc.), Epistylis (sur Cyclops, lliocryptus, etc.), Rhabdostyla (sur TubiJex, Cyclops, Cyclocyzbris), Colhurnioibsis plectoslyla (sur Canlhocamptus), Lagenophrys ampulla (sur Cvpria), Tokophrya cyclopum (sur Cyclops), les Mermilhides. Le quatri~me groupe qui comprend les larves d'Insectes, provient 'sirhplement d'ceufs pondus fi la surface de l'eau, au hasard, et qui ont 6clos sur le fond (ceufs d6mersaux): Molanna
anguslate, Chironomus, Orthocladius, Tanypus, Tanylarsus. La vingtaine d'esp~ces restantes est plus h6t6rog~ne Elie comprend: 1. Des esp~ces qui, comme Macrostomum tuba, Rynchoscolex veydowskii front jamais 6t6 trouv6es dans ie littoral du lac, quiy existent probablement, et qui sont arriv6es par le fond suivant le mode d6crit au deuxi~me groupe. On peut ajouter, h ces deux esp~ces, Floscularia gpizootica, qui n'en diff~re qu'en c e qu'elle fut transport~e fi la Motte par ie Monospilus dispar. (troisi~me groupe). 2. Des esp~ces qui existaient autrefois au littoral, probablemerit dans les temps qui suivirent imm~diatement le retrait des glaciers, qui en sont disparues depuis, mats qui se sont conserv6es fi la Motte: Lafona selifera, Pisidium urinator, henslowianum. La premiere est venue probablement par la surface, les deux autres par le Ion& 3. Des esp~ces qui grfice ~ leur grand pouvoir de loc0motion ont pu 6migrer du littoral A la Moire par la surface du lac, h la mani~re des esp~ces du plancton: Cyclops varicans, dybowskii, Gnaphiscus setosus, Brachypoda versicolor. Peut-~tre quelques autres esp~ces de Cyclops et d'Hydracarines, cit6es au deuxi~me groupe, sont elms encore dans ce cas. 4. Des esp~ces que leur mode de vie emp~che de descendre dans la profondeur, et qui, fi cause de leur locomotion lente, n'ont pu venir, r4duites /i leurs propres forces, par la surface. Nous pouvons admettre ici u n transport effectu6 par des d6bris v6g6taux: Les Turbellaires verts (Castrada viridis, Typhoplana viridala), quelques Rotateurs (Cathypna luna, Macrochaetus sub-
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quadratus, Dinocharis tetraclis, Diurella tigris), Helobdell(i stagnalis; quelques Mollusques littoraux (Planorbis carinatus, marginatus, contortus, BMhinia tentaculata) sont probablement darts ce cas. En r6sum6, pour arriver ~ la M0tte, les esp~ces ont suivi deux voies: l'une, la principale, a pass6 du littoral ~ la profondeur, puis de celle-ci ~ la biotte; i'autre, secondaire, a suivi la surface du lac: Ainsi, s'explique le dualisme anormal de la faune, ce m61ange bizarre d'esp~ces purement littorales et d'esp~ces qu'on est accoutum6 ~ trouver dans la profondeur.
Bibliographie. Nora.
U n e bibliographic 6 t e n d u e a y a n t 6t6 donn6e dans . L a f a u n e prof o n d e du lac d e Neuchfitel", nous ne j u g e o n s p a s {t p r o p o s de ia r 6 p 6 t e r ici. Nous ne d o n n o n s que quelques t r a v a u x p a r u s depuis lots. M o n a r d A . 1. La faune p r o f o n d e du L a c de Neuchfitel. Bull. Soc. netich[lteloise d e s S c i e n c e s naturelles, t. 44. 1919. (La p a g i n a t i o n indiqu~e i c i e s t celle des tir~s ~ p a r t ; p o u r p a s s e r d e i'une h I'autre, a j o u t e r 60 h celle du tit6 ~ part). R o b e r t H. Contribution h l'~tude du Z o o p l a n c t o n du lac d e Neuch~tel. Bull. Soc. neuch, d e s Sc. nat. T o m e XLV. 19'21. W a l t e r C . S c h w e i z e r i s c h e S l i s s w a s s e r f o r m e n d e r H a l a c a r i d e n [I. - Revue, S u i s s e d e Z o o l o g i e . Vol. XXVII. G e n ~ v e 1919.
W e b e r E. F . e t M o n t e t 6 . ia Suisse, fascicule 11.
Rotateurs: Catalogue des Invertebr~s de G e n ~ v e 1918.
Table des mati&es. Introduction . . . . . . . . . I. L e l a c
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II. T e c h n i q u e . . . . . . . . 151 Dragages.. ...... 151 R e c h e r c h e d e s animaux 153 C o n d i t i o n s physicochimiquesl 53 Temp6rature . . . . . . 153 Ill. La F a u n e . . . . . . . . 1. Flagell6s . . . . . 2. R h i z o p o d e s . . . . . . 3. infusoires . . . . . 4. H y d r o z o a i r e s . . . . 5. Turbellaires . . . . . 6. R o t a t e u r s . . . . 7. G a s t r o t r i c h e s . . . . 8. N 6 m a t o d e s . . . . . . 9. O l i g o c h ~ t e s . . . . .
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154 154 i54 . . 157 158 158 : . 162 164 164 167
10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18.
Hirudin6es . . . . . . Cladoc&es ..... Ostracodes ..... Cop6podes ..... Acariens. . . . . . . Tardigrades . .... lnsectes . . . . . . Mollusques . . . . . Bryozoaires .....
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IV. R~sultats g 6 n 6 r a u x . . . 1. R~capitulation . . . . 2. Comparai.son de la f a u n e d e la M o t t e a v e c celle d e la p r o f o n d e u r ..... 3, O r i g i n e d e la f a u n e de Motte . . . . . . . .
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