L'6valuation des pratiques professionnelles : compl6mentarit6, respect des sp6cificit6s
La mise en place de l'6valuation des pratiques professionnelles est une r6alit6 tangible et de t e r r a i n p o u r les m6decins sp6cialistes libEraux. I1 n'en est pas encore de m~me p o u r nos confreres hospitaliers qui se situent donc, a c t u e l l e m e n t , dans u n e p r o b l 6 m a tique diff6rente. I1 est d o n c impdratif que les t~ches de tous ceux impliqu6s dans notre 6valuation des pratiques professionnelles soient clairement d6finies et il est hors de q u e s t i o n q u e le r61e 6 m i n e n t des syndicats, seuls signataires des conventions et repr6sentants 16gitimes dans le statut fran~ais d ' u n e profession, ne soit pas reconnu. I1 existe deux dangers : celui que l'organisation de n o t r e E.P.P. soit sous la c o u p e de soci6t6s savantes qui ont un r61e ldgitime, scientifique, mais pas dans celui de l'organisation de la profession (nous avons toujours encourag6 les m6decins spEcialistes libdraux adhErer et fi p a r t i c i p e r aux activit6s scientifiques des formations des sociEt6s savantes, mais cette adhdsion n'implique pas forc6ment un droit de repr6sentation de la soci6t6 savante au titre des professionnels lib6raux, d ' a u t a n t plus que dans bon n o m b r e de cas, les statuts e n t r a i n e n t u n e r e p r e s e n t a t i o n marginale des libdraux au sein des conseils d'administration). E t celui que I'E.P.P. soit sous la c o u p e des 6tablissements, et il est c e r t a i n q u ' a v e c la c r 6 a t i o n de chaines d'6tablissements priv6s, la tentation est forte p o u r certains de vouloir organiser I'E.P.P. de leurs praticiens et de l'int6grer dans l'accr6ditation de leur 6tablissement. Les d e u x d ~ m a r c h e s 6 v a l u a t i o n des praticiens et accrdditation des 6 t a b l i s s e m e n t s sont 16gitimes en terme de d6marche qualit6, mais forc6m e n t c o m p l 6 m e n t a i r e s et i n d 6 p e n d a n t e s dans leur organisation pratique p o u r respecter la sp6cificit6 de chacun. A c t u e l l e m e n t , nous s o m m e s dans u n e situation paradoxale, avec des textes qui, parfois, c o n f o n d e n t F.M.C.-E.P.P., 6valuation des pratiques - - accrdditation des 6tablissements. Les messages d61ivrds par la H a u t e AutoritE de Sant6 m a n q u e n t parfois de clart6. C o m m e nous l'avons rappel6, la definition de l'organisation de I'E.P.P., p o u r nos confreres hospitaliers, reste ~ l ' 6 t a t de p r o j e t ; par c o n t r e , la loi de 1994 d o n n e ~ nos Unions un r61e 6minent p o u r le d6ploiem e n t d'outils et le r e c u e i l des d o n n 6 e s dans nos r6gions.
Alors, qui fait quoi ? Les soci6t~s savantes ont un r6le Eminent, essentiel dans l'61aboration de r e c o m m a n d a t i o n s de pratiques professionnelles ; il faut donc les e n c o u r a g e r ?a multiplier ces rEf6rences qui v o n t servir, selon les directives de la H a u t e A u t o r i t 6 de Sant6, h d6finir des r6f6rentiels applicables aux m 6 d e c i n s lib6raux en 514
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35 - N ~ spdcial CREGG
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ambulatoire et dans les 6tablissements d'hospitalisation priv6e. I1 faut dans ce r61e, r e n f o r c e r les c o o p & rations entre toutes les composantes d'une spEcialitE pour que l'61aboration de ces p r a t i q u e s professionnelles c o m p o r t e des universitaires, des hospitaliers et des lib6raux avec un pilotage privil6gi6 par la sociEt6 savante d o n t c'est un r61e 6 m i n e n t et 16gitime. D e m6me, il serait s o u h a i t a b l e que des listes d ' e x p e r t s hospitaliers et l i b 6 r a u x d6taill6es, en f o n c t i o n des sp6cificit6s de chacun, soient 61abor6es par c h a q u e sp6cialit6 pour 6viter que les choix soient faits d ' u n e manibre souvent arbitraire ou ~ travers des influences diverses qui ne sont pas forc6ment pertinentes.
Les outils et la mise en place de I'E.P.P., partir des r~f~rentiels, appartiennent forc~ment la profession C o m p t e t e n u des intrications avec les diff6rentes instances c o n v e n t i o n n e l l e s p o u r les m6decins lib6raux, ce sont les associations p r o c h e s des syndicats qui ont toute 16gitimit6 p o u r o b t e n i r leur agr6ment d ' u n e maniEre i d e n t i q u e h n o t r e r e p r 6 s e n t a t i o n au niveau national dans le Conseil National de Formation M6dicale Continue. Pour nous, I ' A . F O R . S P E . , avec toutes les composantes d6velopp~es d ' u n e maniEre identique, et souvent en partenariat officiel ou r6el par les diff6rents colleges de cardiologues, de radiologues, d ' h 6 p a t o gastroent6rologues, de p n e u m o l o g u e s .... a done, ~ ce niveau, un r61e privil6gi6. Ce sont nos repr6sentants qui siEgent dans les organismes qui assurent, en partie, le financement de cette E.P.P. et si les textes ne pr6voient, bien stir, aucune exclusive d ' a u c u n organisme, pour nous, il est essentiel de renforcer les liens e n t r e ces associations et les syndicats de m6decins lib~raux, seuls reprEsentatifs ~ travers leur centrale nationale face aux pouvoirs publics, qu'il s'agisse du ministEre, de la D H O S ou de I ' U N C A M . Nous avons soutenu I ' A . F O R . S P E . , p e n d a n t les ann6es difficiles off les m6decins sp6cialistes 6talent exclus des instances conventionneUes, dans le but justement de lui p e r m e t t r e de se r e d 6 p l o y e r avec les diff6rents colleges de sp6cialit6 h p a r t i r du m o m e n t o~ n o u s s o m m e s p r o f o n d 6 m e n t impliqu6s dans la maitrise m6dicalis6e. P o u r nous, I'E.P.P. est ~ g a l e m e n t un des critEres qui va p e r m e t t r e de d6terminer, h travers l'implication des m6decins, un secteur d'excellence qui a vocation h ~tre pris en c o m p t e financiErement, non seulem e n t p a r les o r g a n i s m e s c o n v e n t i o n n e l s , dans le c a d r e de la raise en place de ces 6valuations, mais 6 g a l e m e n t p a r les o r g a n i s m e s c o m p l 6 m e n t a i r e s au niveau du f i n a n c e m e n t des patients dans le cadre de nos d 6 p a s s e m e n t s autoris6s. Ceci e x p l i q u e le r61e indispensable de liaison 6troite entre nos organismes d'E.P.P, e t n o s syndicats de mEdecins lib6raux. Acta Endoscopica
Le r61e des Unions Professionnelles I1 est important, inscrit dans la loi, c'est ~ttravers les Unions qu'une palette d'outils va ~tre proposEe aux mEdecins spEcialistes libEraux avec l'aide des organismes agr6Es : outils de spEcialitE dEfinis au niveau national, mais 6galement possibilitEs d'Evaluation par groupe de pairs, d'Evaluation d'un groupe de praticiens au sein d'un Etablissement, Evaluation individuelle par un mEdecin habilitE. Le r61e des Unions permet ?a chaque spEcialiste d'utiliser les outils adaptEs ~ sa pratique. D e plus, c'est aux Unions qu'il appartient de recueiUir les ElEments prouvant que le mEdecin spEcialiste a suivi, au cours d'un cursus de 5 ans, cette demarche d'Evaluation et de transmettre au Conseil de l ' O r d r e D 6par t e m ent al les 616ments conclusifs de cette demarche. La rEforme de notre systEme de santE impose aux mEdecins libEraux de s'impliquer dans une demarche mEdico-Economique ~ travers la maRrise mEdicalisEe ; il est doric 1Egitime que ce soient leur syndicat et les associations spEcifiques qui leur sont proches qui organisent l'Evaluation des pratiques profession-
Acta Endoscopica
nelles qui devront 6tre forc6ment en 6troite adEquation avec les contrats annuels faits avec l'Assurance Maladie, et notamment les accords de bon usage des soins, puisque c'est h travers ces contrats financiers que doivent ~tre revalorisEs, annuellement, nos honoraires avec mise en place, en 2006, de la C.C.A.M. des actes cliniques, Evolution des tarifs de consultations et mise en place de la deuxi~me Etape de la rEforme de la C.C.A.M. des actes techniques. Voici les enjeux de I'E.P.P., demandons h nos sociEtEs savantes de s'impliquer pleinement dans leur rEle scientifique en laissant aux syndicats l'expertise et la IEgitimitE de l'organisation de la profession. L'expErience malheureuse que beaucoup de spEcialitEs ont eue, ~ travers la premiere Etape de hiErarchisation de la C.C.A.M. t echni que o2 les syndicats 6taient exclus, renforce nos convictions dans cette affirmation. Jean-Franqois R E Y
PrOsident Union Nationale des Mddecins Spdcialistes Conf~d~r~s
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