Zeitschrift for Z. Wahrscheinlichkeitstheorie verw. Gebiete 52, 149-182 (1980)
Wahrscheinlichkeitstheorie und verwandte Gebiete 9 by Springer-Verlag 1980
Comportement des semi-martingales dans un grossissement de filtration T. Jeulin Laboratoire de Calcul des Probabilit6s, Universit6 P. et M. Curie, Tour 56, 4, Place Jussieu, F-75230 Paris Cedex 05
Introduction Soient (O,d,P) un espace probabilis6 complet et ~=(~)t=>o une filtration vdrifiant les conditions habituelles. On consid~re une deuxi6me filtration continue/~ droite fg=(fYt)t_>_o,telle que pour tout t: ~ c f f t c d . Le probl6me du grossissement consiste: - & donner des conditions sur f~ pour que toute semi-martingale par rapport ~t la filtration Y reste une semi-martingale par rapport ~t fr (on dira alors que fr satisfait/t l'hypoth6se (~'))1. I1 est clair dans ce cas que toute semi-martingale sp6ciale le reste pour ~. On se pose donc aussi le probl6me, si (~r est v6rifi6e - de donner des d6compositions canoniques (par rapport /t (4) des semimartingales sp6ciales. Dans le cas off ( ~ ' ) n'est pas v6rifi6e, on peut aussi chercher ~t distinguer des classes de semi-martingales qui conservent cette propri6t6 par r a p p o r t / t fr On donne dans une premi6re partie une condition suffisante (et n6cessaire lorsqu'il y a repr6sentation finie pour les martingales localement de carr6 int6grable) pour que fr v6rifie l'hypoth~se (~'). On s'int6resse ensuite plus particuli6rement au cas off la filtration fr est obtenue par grossissement de J /t l'aide d'une variable aldatoire L (~ valeurs darts lRw{+oo}, ce qui permet de traiter simultan6ment le grossissement <> faisant d'une variable al6atoire positive un temps d'arr6t, et Fadjonction/t 20 d'une tribu s6parable). On sait (Jacod, Meyer [6]) que la solution est positive lorsque L ne prend qu'une infinit6 d6nombrable de valeurs; dans le cas gdndral, notre m6thode va consister fi travailler par approximation discr6te, en raffinant sur les majorations. A cot6 de l'6tude th6orique, on donne des exemples (et contre-exemples) plus explicites: diffusions conditionnelles, conditionnement du mouvement brownien par son premier temps de passage en 1, ou par le processus de ses maximums relatifs, ou encore par son maximum/t l'instant 1. 1
Nous conservons les notations introduites en [1l]
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T. Jeulin
I. Rappels et notations (f2, d , P ) d6signe un espace probabilis6 complet et N = ( ~ t ) t ~ 0 une filtration (constitu6e de sous-tribus de N) v6rifiant les conditions habituelles. Pour ce qui concerne les propri&6s g6n6rales des semi-martingales et l'int6gration stochastique, notre r6f6rence est le cours de P.A. Meyer ([13]). Rappelons que pour p r6el, 1 < p < + o% HP(~ ~, P) est l'espace des (~, P)-semimartingales sp6ciales X, admettant une d6composition canonique X = M + A en somme d'une (~P)-martingale locale M e t d'un processus ~-pr6visible /~ variation finie A, nul en 0, v&ifiant:
[IXILHp(~,v)
[M,M]~+ ~[dAsl 0
< + oo;
(1)
LP (p)
on prolonge cette d6finition ~t toutes les (~,P)-semi-martingales en posant P IIX bln,(~,v)= + oo si X n'est pas sp6ciale. Hm(~, P) d6signe l'ensemble des (o~, P)martingales de HP(J~, P). Nous notons J ( Y ) l'ensemble des processus ~-prdvisibles, born6s par 1, et Je(W) l'ensemble des processus ~-prdvisibles <(616mentaires>> born6s par 1, i.e. Fensemble des processus pouvant s'~crire spus la forme: n--1
Jo 1~o~+ ~ Ji 1~.,,, +,~. i=1
avec Jo ~o -mesurable, 0---tl--
Ji ~t -mesurable,
ov(X,~,P)=suP ( o~J.d X ~ Lv(p);J@J;(~),sEIR +) ;
(2)
Yor montre ([22], th6or6me 4) que Hv(~,,P) est aussi l'espace des (~, P)-semimartingales X v&ifiant:
ov(X , if, P) < + oo. Les deux normes %(.,,,~,P) et II.lln,(~,e) sont 6quivalentes: il existe deux constantes universelles cp et Cp, 0 < cp < C e < + o% telles que pour toute (Y, P)semi-martingale X'
cp [iX I[~r~(~,v)<=op(X, ~, P)<__C v IlX ][n,(~,v).
(2')
Pr6cisons encore quelques notations: s i x est un processus continu A droite, adapt6 ~t la filtration W, et si a=(0_<_t0
v A x . ~, g ) = ~ e.(I x . - ~ A x . +, I~%,)l) i=0
si Ee([Xt~[) est fini pour tout i = + oo sinon
(3)
Comportement des semi-martingales darts un grossissement de filtration
151
~p(x, ~, ~ ) = VAN, ~, ~ ) + E(IX,~ Ve(X, o~) = sup Ve(X, a, .~) ff
?v(X, . ~ ) = sup ~p(X, a, .~). ff
Par d6finition, X est une (~,P)-quasi-martingale si sa variation Vp(X, ~ ) est finie ([20]). Rappelons qu'une (~P)-quasi-martingale X est diff6rence de deux surmartingales positives (donc est une semi-martingale spSciale) et admet une d6composition canonique X = M + A, off A est ~-pr6visible, h variation int~grable; l'6galit6 IIAI[H~(~,p)=Ve(A,~ ([14], page 487), montre alors (cf. [20] et [16]) que HI(~,,P) est l'ensemble des processus g-adapt6s, continus/t droite X v6rifiant: Vp(X, o~)< + o0 et
Ne(X, ~)=Ep([X, X]~) + Vp(X, .~) < + oo.
(4)
En outre, il existe deux constantes universelles d et D, 0 < d < D < + o% telles que:
d I[XIIH~(~,e)
(4')
I1 est bon de remarquer pour la suite que si X est une semi-martingale et a
=(O<=to
J = ~ ji l~t,t~+~, ~=o
Ji=signe{Ee(Xt~+~lYt)--Xt~}.
Les deux r6sultats ci-dessous sont essentiels pour la suite. Le premier est dfi Yor ([22], th6or6me 5): N=(Nt)t~0 est une filtration contenue dans ~', v6rifiant les conditions habituelles, et pour tout t, ~ Nt; P ~ P),' supposons que X soit une (r P)-semi-martingale Proposition 1. Soit X~ H,,(~,
[spFciale], de d&omposition canonique X = Y+B (Y est une (N,P)-martingale locale, B un processus fY-prOvisible d variation finie, nul en 0). Alors YaH~(N, P) et il existe une constante universelle yp telle que: rlYIl~/~(~,p)< 7p IlXllu, t~,p).
(5)
Notre travail va donc consister h econtr61er~r B! Le deuxibme r6sultat est dfi ~t Stricker ([20]) et Dellacherie ([4]): Proposition 2. Soit ( k X ) ~ une suite de (~P)-semi-martingales. Il existe une
dO
probabiIiti Q iquivalente d P, la densitO de Radon-Nikodym ~p itant bornie, telle que les semi-martingales {(~X)', k e N , t e N + } ~ soient dans H ~(~, Q). Nous serons amen6s ~t changer de probabilit6s. Rappelons que si Q et P sont 6quivalentes, les notions de (~,,P) et (~,Q)-semi-martingales sont identiques; nous utiliserons le th6or~me de Girsanov: sis est une variable al6atoire/t valeurs dans ~,., X s est le processus X arr&6 en S: XS=Xs^t
152
T. Jeulin
Thfior~me3 ([131)9 Soient X une (~,P)-martingale locale, Q une probabilitl ~quivalente d P, M la densitd de Q pat" rapport d P e t M,=Ee(M]~t). X est une (~-~,Q)-semi-martingale spOciale si et seulement si ( X , M ) existe ; auquel cas, X-
1
M_
9( X , M ) est une (~, Q)-martingale locale.
Notons' enfin que toute (~,P)-semi-martingale est localement la somme d'une (~,,P)-martingale born6e et d'un processus /t variation finie @-adapt6 ([15]); l'hypoth6se (o~') est donc 6quivalente ~t ([211, page 63): (2/~) Toute (if, P)-martingale born~e est une (~, P)-semi-martingale.
II. R~sultats g~n~raux sur l'hypoth~se ( ~ ' ) Dans tout ce paragraphe N=(Nt),~o est une filtration v6rifiant les conditions habituelles et, pour tout t, ~ c Nt. On a alors le Lemme 4. Supposons l'hypoth~se (Jr') v~rifi& ; soit X une (~, P)-martingale locale, de N-d~composition canonique X = M + A. Soit ~(X, o~) l'ensemble des processus
~-prOvisibles q~ tels que le processus croissant
qo~d [ X , X ] s
soit (~,P)-
localement int~grable 3. Pour tout q~e~(X, ~ ) , qo~ d i M , M]s
i)
est (~, P)-localement intdgrable;
t
ii) ~lqo~lldA~l est p.s. fini pour tout telR+ (et est donc (N,P)-localement 0
borne); iii) la (~, P)-dicomposition canonique de la (~,P)-martingale locale q~. X est ~gale d ~o. M + ~o. A. D~monstration. a) soit q~ ~-pr~visible borne; on a q ~ ) X = ~ o ) X ; q~.M et q~.A sont bien d6finis, q). A est N-pr6visible g variation finie, et q~- X = q~. M + q~- A est la (N,P)-d6composition canonique de ~0. X. Quitte/t arrSter 32 (/~ l'aide d'une suite de (~)-temps d'arrSt), on peut supposer: X e I I ~ ( ~ P ) . On d6duit alors de la proposition 1:
Ep
q)2 d [ M , M ] s
<=~/1Ep
q~ d[X,X]~
,
in6galit6 qui se prolonge 5. toutes les (~, P)-martingales locales X, puis 5. tousles processus ff-pr6visibles q0, d'ofl i). (Remarquons que l'on peut mSme localiser
t~
~o~d[M, Ml~
dans Lt(P) A l'aide d'une suite de (~)-temps d'arrSt, pour
tout q~e4~(X, ~).) z Un processus ~ - a d a p t 6 Z e s t dit (~,~,P)-localement int6grable s'il existe une suite croissante de (~)-temps d'arrSt T, tels que: P(supT~<+~)=0
et
Ee(IZr.I,T,<+oo)<+co
pourtout n
Comportement des semi-martingales dans un grossissement de filtration
153
b) Remarquons aussi que, si C est un ensemble ~-pr6visible tel que 1c . X =0
.e. flc(s)d[X,X]~=O
, alors l c . M = l c . A = O ;
en cons6quence, si
o
~o~4~(X, ~-), on peut supposer (o fini; ~o. X est une (~, P)-martingale locale, (o. M est une (N,P)-martingale locale; ~ o . X - q ~ . M d6finit donc une (N,P)=semimartingale sp6ciale, de d6composition (N,P)-canonique NO+A ~~ Pour tout entier n>=l, soit J,=l@j_<,); on a:
J,. ((p. X - (p. M) = ((p J,). X - ((p J,). M =((pJ,). A = J , . NO + J,. Ae; d'ofi J,.Ne~-O, J , . A o = @ J , ) . A , enfin N~~
soit encore J,.[Ne, No]=O pour tout n, ou
Par suite AO=~o.A est/t variation finie, et i [dA~s[= i [q~ o
0
IdAsI.
( ~ ' ) 6tant toujours suppos6e vraie, soit X une (~P)-martingale locale; le t
lemme 4 montre que l'on d6finit, pour t fix6, une application ~o-~ [q~sl IdAsJ de 0
9 (X,~-) darts l'espace L~ des variables al6atoires finies P-p.s. En nous inspirant de la proposition 2 et des m6thodes de [18], nous allons montrer le: Th~or~me 5. Supposons (2/g') v~rifi~e et soit X une (J~,P)-martingale locale; il
dQ
existe une probabilit~ Q ~quivalente fi P, avec cIP bornOe, et, pour tout u > 0 une constante ~(u), 0 < 6 ( u ) < + oo (d@endant de P, ~ fq et X) telles que: II((o. X)U II/t1(~r
(6)
~(u)IJ (P-X rl/~l(~,p)
pour tout processus ~-pr~visible (o tel que Ep
q~2 s d [X, X]~
soit fini.
((i
qo~d[X,X]~
D~monstration. Pour ~0 ~--pr6visible, notons: N(~o)=E~
;)
, et
limitons nous dans la suite fi consid~rer des processus q~ tels que N@) soit fini. 1) Consid6rons les variables al6atoires il~o~lldA~l, qui sont P-p.s. finies o
(lemme 4-ii). Pour tout n ~ N et tout e>0, il existe 2,,~>0 tel que:
pour tout q~, N @ ) < l, P (i rcP~,jd Asl > 22,~ ) < e. Supposons en effet que ce ne soit pas le cas; il existerait alors n~N, e>0, et pour tout entier p > l , un processus ~-pr6visible positif (p(v) N(cp(v))
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~o=_1 ~p-2~o(v); on a: N(q~)< 1- E P - 2 N(qCv))<1,
Soient alors c = • p - 2 , p>-I
Cp>-i
tandis que, pour tout p > l , P
Cp>=l
q)sldAs[>
>~, ce qui contredit la finitude P-
p.s. de iq3~ldA~l. o 2) En particulier, pour tout n > 1, il existe 0 < 2, < 1, tel que pour tout ~0 ~ pr6visible, N(~o) <__1, on ait: P
I~p~l IdA~l>~l I < 2 - " ; =2,,] =
le lemme de Borel Cantelli montre que n
n>l
0
est fini P-p.s. d6s que N(q~) est fini. Sans changer de notations on peut supposer en outre: n
n>>_l
0
est P-p.s. fini. 3) Notons W =
1+ 2 2 , 2
" hdA~l
n>l
(0
P-p.s.), et @ le sous en-
0
semble convexe de LI+(P): 9=
W L
2 , 2 - " ~psldAsl; n>l
0
q~ ff-pr6visible born6 positif, N(q~)< 1}. Le m~me raisonnement qu'en 1) donne: pour tout e>0, il existe a , > 0 tel que N(q~) < 1 implique: P W22,,2-"~]q~,lldA,[> \
n>_l
0
Or, pour leur caract6risation des semi-martingales, Dellacherie et Mokobodzki ([18]) ont d6montr6 le lemme suivant: Lemme 6. Soit A un sous ensemble convexe de LI+(P). Les conditions suivantes sont ~quivalentes : i) il existe une variable al~atoire V telle que 0 < V< 1 P-p.s. et: sup Ep(a V) < 1 ; aEA
Comportement des semi-martingales darts un grossissement de filtration
ii)
la fonction "dOcroissante)x ~ s u p P { a
-~- 0 0 .
> x}
155
tend vers 0 quand x tend vers
aEA
Appliquons le lemme 6 ~ l'ensemble convexe 3 ; on obtient alors: il existe W', 0 < W'< 1 P-p.s. telle que
pour tout processus ~,-~-pr6visible ~0. W' 4) Soit V= et Q = v. P; X est une (f#, Q)-semi-martingale, de d6com-
E(w')
position canonique, t 1 =
t 1
M;
+
A;,
off X=M+A est la (fq, P)-d6composition canonique de X, ~ = E p ( V I % ) et les crochets ((., .)) sont relatifs ~t la filtration f# et fi P (ils sont bien ddfinis car Vest bornde). NXrlr~I(~,o)=E o [M',
M]~+ ' ~ ~[dA;I 0 OO
puisque [M', M']% _<[M, M]~; + ! ~
Id ((M, V))s I.
En outre, (Fefferman)
et donc
[IXHn~(fC,Q)< Ep (V i ]dAs[)
Remplagons dans les calculs prdc6dents X par ((p. X)" (N((p)=< 1); on obtient:
]'((P'X)"'iH'(~'o)-~c~(n)'~ Le th6orbme 5 est d6montr6.
E(W')I {2~ +(1 +4]/2)7 a}.
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T. Jeulin
Corollaire 7. Soit ~ un ensemble fini de (~,,P)-martingales locales, nulles en O, localement de carrd int@rable, et soit ~ll* le 2-espaee stable engendr~ par ~ 4 . Si dQ l'hypothdse ( ~ ' ) est vgrifide, il existe une probabilit~ Q dquivalente d P, avec - dP bornOe, et pour tout s une constante O < t / ( s ) < + a2, telles que, pour tout U~q/*, IIu s II~, ........ ,~,~, =<~ (s) IIu I I . ~ , ~v
(7)
Ddmonstration. Soit ~ = ( 1 U ,
2U, . . . , " U ) ; o n p e u t s u p p o s e r les (r U) t _
a v e c ~u f f - p r 6 v i s i b l e et
H
2
E
iU 2d iU iU
"
i=
D'apr6s le th6or6me 5 - appliqu6 en prenant X=~U, et ~ = ~ u - et (2'), il existe pour chaque i une variable al6atoire Vii, 0 < ~, ~ born~e, et pour tout s des constantes 6~(s) finies telles que: sup Ep(E I(J~u.~ULf)<~ds ) [Iiu 9i Uflz~r
JeJ(~)
< 6i(S)/liu 9i u [l~;(~,p). Si V = i n f ~ , i
~=sup31, on obtient: i
sup Ep JCJ(~r
V
J" i_
iu 9i U
=
iliu-Ullu2(~,p~ i n
y
I[i= l
u.,U
,
IIH2(~,P)
d'o6 le corollaire 7, toujours d'apr6s (2'). Nous noterons dans la suite ~2(~,, P) la propri6t6 suivante: l'ensemble "des martingales de H~(ff, P) nulles en 0 est engendr~ (au sens des espaces stables) par un hombre fini de (~, P)-martingales locales, P-localement de carrd intdgrable. Nous pouvons alors 6noncer la P r o p o s i t i o n 8. Pour que l'hypothOse ( ~ ' ) soit @rifiOe, il suffit qu'il existe une variable al~atoire born~e V, 0 < V P-p.s., et pour tout s une constante 6 ( s ) < + ~ ,
telles que : pour route suite finie O
6//. est le plus petit sous espace ferm6 de H2(~',P) stable par int6gration stochastique et
contenant les u. U avec U ~ ~#, u ~-pr~visible et E~
(Tu~ d [U, U]~) < + oo (voir [9], par exemple) ~0
Comportement des semi-martingalesdans un grossissementde filtration
157
variables borndes par 1, gi fgs,-mesurable,
11--1
)
Ep ( ~ {Ee(rgil~,+,)-Ep(rgil~,)} 2 <6(s).
(8)
i=0
La condition est en outre n&essaire si la propri~td N2(J~,P) est vdrifi&. Remarques. 1) Des conditions du type (8) figurent ddj~t en ([11], proposition 16). 2) Nous ne savons donner des conditions n6cessaires et suffisantes que sous
~(~,P). D~monstration. Les (g~) v6rifiant les conditions qui figurent dans l'6nonc6, la quantit6: n--1
89
= Ep i~=o ! d ( V g i , V g i ) .
(oa(Vg~),=Ee(Vg, l~))
est la norme de la forme lin6aire continue 0 d6finie sur H~(~,P) par: ?l--1
O(X)=Ep((X, U)s),
avec
U = ~ l~,,~,+~.Vgi; i=0
une autre expression de 0 est:
O(X)=Ep(V(J.X)s ) o1~l J = ~ , g i l l l ....... ~Eoce(~)" La condition donn6e est donc 6quivalente fi: sup
sup Ee(V(J.X)~)<:)(s)~,
Ilxl[HL(~,p) <=l seJ~(~r
d'ofl les conclusions d'apr~s (4') et le corollaire 7,
IlL Grossissement/l l'aide d'une variable al6atoire, exemples Nous allons maintenant particulariser le probl~me. La donn6e est un espace probabilis6 complet filtr6 (O, ~ , J~, P) v6rifiant les conditions habituelles. Si L est une variable al6atoire d-mesurable, ~t valeurs dans 1 R u { + oe}, on note, en suivant ([5]), ~L la tribu engendr6e par ~ et inf(L, t) (t~lR+) et ~tL=cgtL+. (gL d6signe la filtration ((gtL)teo, ~ L la filtration (~L)teo; dans le cas off L est valeurs positives, o~L est la plus petite filtration continue ~ droite, contenant et faisant de L un temps d'arr& On s'int6resse darts la suite/t l'hypoth6se suivante:
(~/~) Toute (o~, P)-semi-martingale est une (~L, P)-semi-martingale. On connait un certain nombre de cas o/1 ( ~ / ) est v6fifi6e:
158
T. Jeulin
1) L e s t fin d'un ensemble if-optionnel ([2, 5, 21]); 2) L ne prend qu'un ensemble au plus d6nombrable de valeurs ([-5]); 3) enfin, de fagon plus g6n6rale, si le graphe de L (dans IR x t?) est inclus dans une r6union d6nombrable de graphes de variables/jn) v6rifiant (24~[(.)), alors L v6rifie 6galement (~L')' Nous reviendrons plus loin sur ces exemples. Avant de donner des conditions suffisantes (et n6cessaires sous N2(if, P)) pour que (;;/g~)soit v6rifi6e (paragraphe 5 ci-dessous), nous cherchons des crit6res assurant qu'une (if, P)-martingale locale donn6e X reste une ( i f L, P)-semimartingale. On peut bien stir se limiter au cas off X 0 est nul; le lemme suivant apporte un premier 616ment de r6ponse: Lemme 9. Soit X une (if, P)-martingale locale nulle en 0; les conditions suivantes sont dquivalentes : i) X est une ( i f L, P)-semi-martingale ; ii) il existe une probabilitk Q ~quivalente fi P, it densitO U bornOe, teUe que pour tout if-temps d' arrOt born~ T v~rifiant X TeI-Im(~, 1 ~- P) V~(X T, if~) soit fini. DOmonstration. Si X est une ( i f L, P)-semi-martingale, il existe, d'apr6s la proposition 2, une probabilit6 Q 6quivalente h P, ~ densit6 U born6e, telle que pour tout n ~ N X, ^. appartienne h H ~( i f L, Q); soit alors T u n if-temps d'arr6t born6 par n ~ N et tel que X r appartienne/~ H~(if, P) (i.e. Ep([X, X ] r ) < + ~ ) ; d'apr6s l'in6galit6 (2'), ( x r ) * = s u p IX,~ T] appartient /t LI(P) et donc /t D(Q) (U est t~]N+
born6e); de (4') vient enfin:
V(2(xT, IfL)~D IIXTIIH~(~L,Q)
Apportons quelques pr6cisions sur les variations.
1. Rappels sur les variations On note ~ (resp. ~L) la tribu if-pr6visible (resp. ifL-pr6visible sur IR* x t? (et non sur IR+ x t? comme d'habitude!). On a alors le Lemme 10. Soit H un processus ~r-mesurable borne; il existe J r bornO et K: (IR x IR+ x t-2, ~ | ~)5 ~(IR, ~ ) bornO, tels que: Ht(~ = Jt(0)) s
1(o
N est la tribu bor61ienne de la droite IR
t, co).
C o m p o r t e m e n t des semi-martingales dans un grossissement de filtration
159
D~monstration. I1 suffit de montrer le r6sultat pour des gdn6rateurs de la tribu ~L, donc pour des processus de la forme Ht(co ) = l(s
et ~(x, .) est ~ |
dans ce cas, on prend:
et K (x, t, co) = 1(~<,) ~ (x A S, co). Remarques I1. a) Si PK d6signe la projection ~--pr6visible du processus K, et si
H est ~L-mesurable born6, on a donc:
P(HI~0,L~) H I~O,L ] = I~0,L ~
zL
,
off Z L est la projection ff-optionnelle de l~o,L+~ (cf [10]). b) Rappelons (afin de justifier un certain hombre de divisions qui interviendront dans la suite) que si A est un ensemble mesurable sur lR+ • (2, fermd pour la topologie gauche, {P(1A)= 1} est inclus dans A ([3]). On note 6P l'ensemble des suites c~: 2 ~ I R , strictement croissantes, telles que lira ~ ( n ) = - o o , c~(0)=0, lira a ( n ) = + ~ ; pour ~ e 5 e, 6(~)=sup(c~(n+l) n~--oo
n--~ + oo
n
--~(n)); en outre, pour et x~lR, on pose: x ~ = ~ ( n + 1)
~ - =~(n)
si ~ ( n ) < x < ~ ( n + l )
(n~2~)
et ( + ~ ) ~ = ( + ~)~- = +o9. Lemme 12. Pour tout ~ESf, ~ L , ~ L et pour toute suite (~k) dans 5P telle que 5(~k) tende vers 0 quand k tend vers + o% k
Ddmonstration. D'aprbs le lemme 10, ~L~ est engendr6e par les processus de la
forme Jt ((I)) 1(o ~t
off J e t K sont ~-mesurables born6s et f continue sur ]R (born6e); en outre (U~) + est un (~L)-temps d'arr6t, U ~ d6croit vers L quand k tend vers + ~ , et la tribu a ( U ~) engendr6e par U ~ est contenue dans la tribu o-(L) engendr6e par L. L e m m e l 3 . Soit X une ( ~ P)-semi-martingale, telle que X * = s u p l X t [ soit PintdgrabIe. On a:
t Ve(X ' ~-L)= sup Vv(X, y L " ) = sup Vp(X, ~-L~k) ~eS"
pour toute suite (O~k) dans 5" telle que quand k tend vers + oo.
k
~k(~)~0~k+l(~)(kE]N)
et 6(~k) tend vers 0
160
T. Jeulin
DOmonstration. L'appartenance de X* ~t L ~(P) implique que t--,X, est continu ~t droite dans D (P) et donc que
vp(x, Y~) = vAx, Pour tout u, la famille de tribus t ~ L ~
~). est croissante et cd~ = ~ / c d ~ ; le k
th6or~me de convergence des martingales montre alors que pour toute subdivision finie a de IR+,
Vp(X, a, calL)= sup Vp(X, a, cdL"~), k
d'ofi le lemme 13, par interversion des supremums.
Remarque 14. Sous les hypoth6ses du lemme 13, pour calculer Vv(X, ~L) on peut se limiter/t des subdivisions a h valeurs dyadiques.
2. Cas d'une martingale locale a) Quelques notations. (9 d6signe la tribu Y-optionnelle sur IR+ x Q; pour U variable aldatoire positive born6e, on note par (a, s, co)~ A(U, a, s, ~) = A~(U)(c0) une version ~' | (9-mesurable, continue ~ droite et d6croissante en a, born6e par /I UHL~(e), de la famille de (~, P)-martingales
gp(U l(L~a)l~s) (a~lR); A(U, a, s - ) = A~_ (U) d6signe une version N | ~-mesurable (continue ~t droite et d6croissante en a), born6e par IIUILL~p~de la famille de processus P(UI(L>,)) (aelR). On abr6ge A;(1) et A~_ (1) par A] et A"s_. Si P ( U = 0 ) = 0 et Ep(U)=I, soit Q = U. P; ~K d6signe la Q-projection ~ 1 pr6visible du processus K. Avec gs=Ee(g]~),~_ A~(U) est une bonne version 1
de Ee(L > a l~), tandis que -Us - - Aas-(U) est une bonne version de ~ On note fI"~(U)=I(a+
On adopte des notations semblables pour les variables U (~ ~ 5~). Une application du th6or6me des classes monotones donne le
Comportement des semi-martingales dans un grossissement de filtration
Lemme 15. Soit f: (/P,.x
JR* x
f2, ~
x
161
~)~(IR, 5~) born~e;
P(f(L, .))~=~ f(x, s)A(dx, s - ) ;
(9)
P(U(L, .))~= -U1 - - ~ f(x, s)A(U, dx, s-).
(9')
On peut donner des expressions ((explicites >) de ML~(U) et ZL~(U):
Lemme 16.
ML:(U) = Uo + ~ l~(k),~(k+ 1)~' A~(k)(U) k~N
= V o 4- ~ l~0,~(k+ 1)U (fla(k)(U)-/]~(k+
I)(U));
(10)
k~N
z~2(u) = F, 1~(~),~(~+,)~A~)(U).
(10')
ken
DOmonstration. Les expressions donn6es en (10) ont bien un sens et ddfinissent une (~, P)-martingale locale W, h sauts born6s (par 1[U]loo); pour tout k e n tout V~H~(Y, P), on a: n=k
Vo)+oZ~
C(n+ 1)
et
dry,
=E/UoVo)+ ,=o ~ EF v<,+~)A21",)+1)(U)- V~, () A~(~)(U) () n=k
= E / U o vo) + Y, E/(V~(,+ , - Va(.)) U; ~(n) < L) n~O
=Ep(V~(k+ 1)^(L~)+ U), d'ofi
W~(k+ ~)= (ML~(U))~(k+ ~).
(10') resulte de (9') et de l'6galit6: ZL~(U)= U P(I~o,L@. b) Ces pr61iminaires 6tant 6tablis, montrons la Proposition 17 ([16]). Soit X ~ H~(J, P). a) X est une (yL~, Q)-semi-martingale [sp6ciale], de d&omposition canonique
X=~-vY+a-VB, off t ^ (L~) +
~-UBt=
~ o
t
1 L~-----d(X, ML~(U))s
Zs_(U)
d ( x , ~~ a b A~_(U)-A~_(U)
+ ~o l(b+
et ~-uy est b)
une ( ~ L~, Q)-martingale
Ve(X,~L=)=
~ Ep
Io=L~-,b=L"
(11)
locale. Id
.
(12)
162
T. Jeulin
D~monstration. cr
Montrons que X est une (ffL~, Q)-semi-martingale; soient n e t q deux entiers et S,,q le fiE%temps d'arr~t S,,q = c~(q)I(L> 2(-n)); on peut supposer X 0 = 0 ; le rSsultat sera acquis si nous montrons que X s',o appartient H I ( ~ L~, Q) pour tous n e t q. Or si H est un processus ~L%mesurable, born4 par 1, et si J e t K d6signent les processus obtenus au lemme 10, on peut d6finir (H.X)s,, ~ par q- 1
(J'X)(L~)+,,~(o) +
~
a(q)
l(~(k)
Y
K(a(k+
1), s)dX~
(a(k+ 1)) +
k= - n
(cf. [5], lemme 3). EQ((H.X)s,,~) est major5 par q-1
Ep((J.X)*+ ~ (K(cc(k+l),.)l~(k+l),+~ ft. X *) o o ) H i l l L m ( p ) k--n
et donc par C IIUIqL~(m(q+n+ 1)IIX[IHa(o~ m, off C est une constante universelle (donnSe par les indgalit6s de Burkholder-Davis-Gundy). D'ofl le premier point, d'apr~s (2'). fi) Notons X=~-uY+~-VB la (ffL',Q)-d4composition canonique de la (ffL~,Q)_semi_martingale sp6ciale X. I1 rSsulte de la proposition 1 que ~-~Y appartient h HIm(jL~,P); U 6tant born6e, le thdorSme3 montre que ~-vy appartient ~ H~(@ L', Q). Pour tout processus H ~L~-mesurable born6 par, on a donc:
EQ((H" X)s,,q) =EQ((H
VB)s,,~),
'"
relation qui v a n o u s permettre d'identifier " VB. si H=dl~o,L~ ~ avec Y e J ( , ~ ) , -