PhytotMrapie (2006) Num6ro 1:31-42 9 Springer 2006 DOI I0.I007/si 0298-006-0144-z
Article de synth se
Le noni aux risques de I'analyse C. Ollier, pharmacien, Laboratoi1'e Monin-Chanteaud, 34ooo Montpellier, France
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: e-mail :
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R4sum4: Morinda citrifolia est un arbuste des r6gions tropicales dont le fruit donne un jus comestible plus connu sous le nom de jus de noni. Autoris6 dans la CEE depuis d6cembre 2o02 comme nouvel ingr6dient alimentaire, celui-ci a mauvaise presse dans tes milieux scientifiques occidentaux car un trop grand nombre d'all6gations sant6 nuit ~ sa cr6dibilit6. De nouvelles recherches ont cependant mis en 6vidence des propri6t6s antioxydantes et immunostimulantes qui pourraient bien faire du j us de noni un v6ritable alicament. Mots cl4s: Morinda citrifolia
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Noni - X6ronine - Anti-
oxydant - Anticanc6reux
Noni and analysis risks Abstract: Morinda citrifolia is a bush from tropical regions whose fruit gives an edible juice more commonly known as noni juice. Since December 2002 the EU has authorized it as a new food, but the credibility of its healthy properties has been tainted by bad reviews within the field of western science. New research has however shown the antioxidant and immunostimulant properties that make noni juice a real alicament.
Keywords: Morinda citrifolia -
Noni - Xeronine - Anti-
oxidant - Anticancerous
Place botanique Avant d'etre le fruit d'un commerce juteux, le noni est d'abord un arbuste de la famille des Rubiac6es, laquelle compte des repr6sentants prestigieux : quinquina, caf6ier, ip6ca, yohimbe, tiar6. Le noni appartient au genre Morinda chez lequel l'on d6nombre 85 esp6ces. Sur un plan scientifique, il faut donc parler de Morinda citrifolia L. qui d6rive respectivement de Morinda : morus (alba), le mflrier en r6f6rence fi la forme du fruit, et indicus, indien ; et de citrifolia:dont les feuilles ressemblent fi celles du genre Citrus [31].
Description Morinda citrifolia (Fig. 1) est un arbuste tr6s ramifi6 au tronc droit de 3 fi lO m de haut ~t l'fige adulte. I1 vit en moyenne entre quarante et cinquante ans ; il pr6sente des variations morpho|ogiques selon son habitat mais typiquement il a une racine
pivotante et un systbme radicalaire lat6ral, des rameaux t6tragones, des feuilles oppos6es, oblongues, pennatinerv6es de 12 fi 3o cm de long jusqu'fi 45 cm et de 6 fi 15 cm de large jusqu'fi 25 cm. Elles sont glabres verniss6es et entibres. Le p6tiole est court avec une stipule en forme de collerette fi bords retourn6s. I1 pr6sente des fleurs blanches odorantes r6unies en capitules axillaires trbs serr6s de 75 a 90 fleurs (Fig. 2). Les fruits (Fig. 3) sont compos6s et appel6s syncarpes ; ils sont form6s par l'agglom6ration des ovaires aprbs f6condation. Chaque capitule donne donc naissance fi un fruit qui a la forme d'une pomme de terre fi maturit6 de 5 a lO cm de long, de 3 fi 4 cm de large. Sa surface est bossel6e, dessin6e de formes polygonales avec une tache sombre formant comme un oeil au centre de chacun de ces polygones. Ce fruit est d'abord vert fonc6 tr6s dur, passe au vert-jaune puis au jaune pfile .jusqu'fi devenir en quelques heures blanc jaunfitre et mou. A l'int6rieur, on y trouve une pulpe juteuse blanc jaunfitre et des graines dispos6es en couronne : aplaties, elles sont pourvues d'une petite vessie remplie d'air qui leur permet de flotter, d'btre emport6es par les courants et de survivre ainsi durant des mois. Le fruit mflr est comestible mais a une odeur naus6abonde de fromage rance et un gofit fade fi amer. Cependant, cette odeur attire des animaux qui les mangent, assurant ainsi la dispersion des graines. I1 existe toutefois des vari6t6s aux fruits presque inodores ou tout au moins dont l'odeur n'est pas d6sagr6able. Morinda citrifolia fleurit route l'ann6e avec une floraison maximale en 6t6 et en automne du moins en Australie ; en cons6quence, il produit aussi des fruits toute l'ann6e avec un rendement variable selon la vari6t6 et l'environnement, qui peut aller jusqu'fi 80 ooo kg fi l'hectare par a n [3,11,18,19]. I1 existe effectivement plusieurs vari6t6s de noni (Tableau 1).
R~partition geographique Originaire du Sud-Est asiatique et plus sp6cifiquement d'Indon6sie, Morinda citrifolia s'est r6pandu au gr6 des courants matins, des oiseaux et des 6migrations d'ile en ile. On le trouve dans les zones pantropicales du monde entier, ce qui explique aussi la diversit6 de son port, car il s'est adapt6 aux climats et aux exigences locales (Tableau 2). I1 faut dire que le Morinda citrifolia est un arbre peu exigeant : il pousse typiquement sur les zones littorales
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Tableau 1. Principales vari6t6s de noni
Morinda citrifolia var. citrifolia
Morinda citrifolia
Le plus abondant dans le Pacifique et le plus commun6ment cultiv6 A petits fruits (Indon6sie)
var. bracteata
Morinda citrifolia cultivar Potteri
Ornemental, aux belles feuilles, rencontr6 dans tout le Pacifique, plant4 uniquement par les courageux qui supportent l'odeur de ses fruits
Morinda citrifolia se retrouve 6galement sous les appellations :
Morinda littoralis Blanco, Bancudus latifolia. Fig. 1 Morinda citrifolia
Tableau z. R6partition g6ographique du noni Polyn6sie franqaise Australie (Queensland, Nord) Am6rique du Sud Asie Oc6an Indien Guadeloupe Inde
Fig. 2 Les fleurs du noni
Soci6t6, Tuamotu, Gambier, Australes off il est appel6 nono et Marquises off son nom est noni ; Rotuma (Ura) Cheesefruit, Tokoonja Cuba (mora de la India), R6publique dominicaine (baga, nigua), Haiti (boi doleur, fromagier) Thailande, Surinam, Tonga (Nonu), Vietnam (Grand Morinda, Nhau) Madagascar, Maurice, R6union, Seychelles (Bois tortue, Gagne-pain) Rhubarbe Carai~oe, Bilimbi Ach, awl tree, indian mulberry
mais s'acclimate d'altitudes de o fi 500 m dans les sols les plus vari6s (acides, alcalins, pauvres) ; il colonise les sols basaltiques, les sols des atolls. I1 toRre le sel et les embruns sal6s. Sa temp6rature de pr6dilection est de 2o/135 ~ mais il survit de 5 38 ~ I1 ne souffre pas de la s6cheresse durant des mois, supporte aussi bien 8o % d'ombre que la pleine lumi6re : l'ombre, son rendement en fruits est alors moindre de m~me que s'il pousse en plein vent. I1 se r6g6n6re facilement apr6s un incendie. I1 pousse /~ l'6tat isol6 /t proximit6 des rivages et en populations denses dans les for6ts off il croit sous les autres arbres, dans les prairies, les friches. C'est le premier coloniser les terrains vagues et les coul6es de lave ; bien que ce ne soit pas une esp6ce envahissante/~ p r o p r e m e n t parler, il est parfois consid6r6 c o m m e ind6sirable. Mais pas par tous puisque, pour r 6 p o n d r e / t une d e m a n d e croissante, il est fi pr6sent cultiv6 en particulier en Polyn6sie fran~aise [1,2,19,32].
Utilisations Fig. 3 Les fruits du noni
Le noni ou n o n o fait partie int6grante de la vie, en particulier en Polyn6sie fran~aise, en Australie et ~t Hawaii.
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Emplois domestiques Le tronc : sert de bois pour les constructions 14g~res, certaines parties de cano~s, rames, manches d'outils agricoles, charbon de bois. Les feuilles : feuilles adultes pour envelopper et parfumer les poissons et autres aliments ~ faire cuire en papillote et qui peuvent &re mang&s elles aussi ; les tr~s jeunes feuilles sont cuites en 16gumes qui accompagnent le riz (Java, Thailande). Elles servent de fourrage aux animaux et sont utilis&s pour l'61evage des vers ~t soie. Lesfruits : nourriture pour les cochons. Ils ont surtout 6t6 mang& en p&iode de famine (Hawaii, aborigines australiens). Le fruit vert est pr6par6 en curry. Mfir, il est consomm6 avec du sel. Cuit et m61ang6 ~ de la noix de coco, il &ait utilis6 comme stimulant durant les longs voyages en met. Emplois en teinturerie : l'&orce donne un colorant rouge, les racines, un colorant j a u n e ; ce sont des colorants traditionnels encore utilis&. On peut d'ailleurs obtenir des teintes vari&s, jaune, rouge, lilas, &arlate, chocolat, mauve, noir, en utilisant des mordants diff&ents. La teinture obtenue partir des racines sert aussi ~t colorer les cheveux en blond Vanuatu et en Nouvelle-Cal6donie. Rdpulsif: huile des graines ~ Hawaii C&&nonies religieuses : le noni est utilis6 pour 61oigner les fant6mes, car les mauvaises odeurs sont cens&s les chasser.
Mgdecine traditionnetle Selon les iles, les diverses vari6t6s de Morinda citrifolia n'ont pas routes la m6me valeur d'un point de vue m6dicinal : sur Pile de Rotuma, par exemple, seules les espbces ~ feuilles allong6es et aux fruits assez gros mais peu ou pas odorants sont utilis6es par les tradipraticiens. La m6decine familiale semble pour sa part ne pas faire une telle distinction. C'est surtout dans le Pacifique que le noni, ou nono, fait partie de la m6decine traditionnelle. En Polyn6sie frangaise, le nono est la cinquibme plante m6dicinale la plus employ& parmi les espbces m6dicinales qui constituent la pharmacop6e traditionnelle polyn6sienne. I1 est surtout connu des tradipraticiens (Tahua ra'au). I1 fait d'ailleurs partie de la mythologie : comme les autres plantes, il est n6 des corps humains ensevelis ; si le cocotier a jailli de la t~te de l'homme, le nono a son origine dans le c&umen, car son &orce et sa racine donnent des colorants. Le noni est une v&itable panac6e : il sert g toutes sortes de maux et toutes les parties de l'arbre sont utilis6es : racine, 6corce, feuille, fruit, graines, fleurs. Selon les pays, les indications sont tr~s diverses [15,18,19,33]. Pour les fruits, on peut retenir qu'ils sont un peu plus utilis& en m6decine traditionnelle que les racines (vermifuge, laxatif, fi~vre, antalgique) mais moins que les feuilles (diab~te, paludisme, tuberculose, fi~vres, jaunisse, d6ficit en vitamine A). En m6decine traditionnelle, les fruits sont surtout utilis& fi l'&at frais seuls ou en association, par voie orale ou en usage
externe ; leurs indications concernent surtout les inflammations (arthrose, goutte, gingivite, piqflres), toutes sortes de douleurs (contusions, foulures, ul&re gastrique, angines, h4morro'/des, ulc~res buccaux), la fatigue (fortifiant, tonique) et plus fr6quemment encore en usage externe les plaies et infections cutan&s. Les tradipraticiens utilisent surtout le fruit vert tandis que pour un usage familial ce sont les fruits mfirs qui sont utilis&.
&emples d'utilisation (Tableau 3)
Tableau 3. Exemples d'utilisation du noni en m6decine traditionnelle Empoisonnement par poison toxique (ciguatera) Pour faire mfirir les abc6s
l~craser ensemble 3 fruits verts et 3 fruits mfirs de nono ; en exprimer le jus, le m41anger ~ l'eau d'une jeune noix de coco et boire. Prendre 2 poign6es de feuilles de nono et 4 fruits commen~ant ~ mfirir ; &raser le tout, m61anger, appliquer cette p~te sur l'abc~s et la fixer au moyen d'un bandage d'auti [19].
Les indications actuelles du noni Elles ne font allusion qu'~ des pathologies modernes. Le suc&s du jus de noni est venu du r6seau Internet qui permet de faire une publicit6 plus ou moins contr616e portant sur des pathologies lourdes ou porteuses car dites de soci6t6 et qui de ce fait concernent un large public et peuvent rassembler de nombreux adeptes ; citons en vrac : troubles de l'attention, addictions, allergies, arthrite, asthme, brfilures, cancer, hypertension, fatigue, stress, diab6te, troubles digestifs, endom6triose, fibromyalgie, d6ficit immunitaire, infections, inflammations, d6calage horaire, scl&ose en plaques, rhumatismes, d6pression, anxi6t6, douleurs articulaires. Cette explosion des indications du jus de noni remonte ~t 1996, date de la commercialisation du Tahitian Noni Juice par la firme M o r i n d a aux l~tats-Unis, firme cr66e par John Wadsworth et Stephen Sto W. Ces indications sont reprises dans des ouvrages de vulgarisation consacr6s aux bienfaits du noni mais n'apportent pas de preuves scientifiques, ne font pas la part entre action du nono, action du m6dicament pris parall6lement et changement d'habitudes alimentaires [18, 3o]. Comment en est-on arriv6 l~t ? McClatchey met en cause la nouvelle g6n6ration de gu~risseurs. Les anciens gu&isseurs avaient une conception traditionnelle de la maladie et des rem~des pour les soigner. Ils consid&aient leur pouvoir de gu&ir comme un don du ciel ou des anc&res et en 6change duquel ils n'avaient pas le droit de demander une r6tribution au risque de perdre ce pouvoir et m~me de contracter la maladie. Puis sont arriv6s les premiers colons europ6ens et la civilisation dite moderne ; fi leur contact, les jeunes gu&isseurs ont introduit des explications
34 non traditionnelles dans les maladies et leurs traitements ; les colons ont aussi apport6 avec eux la monnaie, la notion d'&onomie de march6 surtout dans les ties les plus peupl&s comme Hawaii. Ces jeunes gu6risseurs se sont alors mis vendre leurs services et les plantes m6dicinales contre de l'argent aux colons comme aux autochtones ; &re gu6risseur est devenn un m&ier capable de faire vivre celui qui l'exerce. La popularit6 du noni en Polyn&ie a alors pu facilement &re exploit& dans le monde entier [15]. Sous la pression d'associations de malades, en particulier de malades du sida, la FDA a enjoint les entreprises qui commercialisent le noni ~ cesser toute revendication th6rapeutique pour leur produit : Tahitian International (ex-Morinda) a obtemp6r6 et ne parle plus que de l'int6r& du noni comme stimulant immunitaire, antioxydant, pour favoriser l'absorption des nutriments, pour redonner de l'6nergie physique, pour am61iorer l'aspect de la peau et des cheveux. Mais leur site pr6cise quand mSme que la FDA leur interdit de citer tout ce que le Tahitian Noni Juice peut faire pour nous et il renvoie ~ des t6moignages et fi d'autres sites qui, eux, font largement l'apologie du noni. Sans parler du livre du Dr Neil Solomon [2o] qu'il est ais6 de consulter. I1 est aussi demand6 aux firmes (Tahitian Noni International et Hawa'/an Island Noni, les deux plus connues) d'apporter la preuve de ce qu'elles avancent [27,29,36]. Cette demande de la FDA rejoignait celle de la Communaut6 europ6enne puisque Tahitian Noni International a sollicit6 le statut de nouvel ingr6dient alimentaire pour,son jus en Europe, statut accord6 en d6cembre 2002 [5]. Ce sont ces demandes qui ant fait avancer la recherche scientifique sur le noni, recherche financ6e par les firmes ellesm6mes e t men& dans des centres universitaires. Ces recherches ant port6 sur sa composition et son activit6 pharmacologique ; son int6r& en th6rapeutique clinique n'en est pour sa part qu'/i ses d6buts.
Principaux constituants du noni Sur les sites Internet, le noni fait l'objet d'un joyeux m61ange concernant des compos& identifi6s, aussi bien dans le fruit que dans la racine, l'&orce ou la feuille. Seul le mot noni est cit6 [28]. Le comit6 scientifique de la Commission europ&nne qui a examin6 la demande de Tahitian Noni ne rel6ve dans le jus de noni que la pr6sence de d6riv6s tr~s banaux et une composition qui pourrait &re celle de n'importe quel jus de fruit. Ce qui permet ~ cette Commission d ' & r i r e , que celle-ci ne permet pas de justifier des effets particuliers mais qu'elle ne contient pas non plus de constituants d61&6res pour la sant6 >>et quejes donn6es transmises par ailleurs par le fabricant ne justifient pas les all6gations sant6 revendiqu6es. D'ofl l'&onnement de cette m~me Commission devant la dose conseill& de 3o ml/jour, dose bien faible pour un jus de fruit. A titre anecdotique, Tahitian avait initialement pr6sent6 sa demande pour son jus fi titre d'ap&itif [5]-
Les composants identifids (Tableau 4) Et la xfronine ou plut6t la prox6ronine .~ C'est un peu i'Arl6sienne et une d6couverte du biochimiste am6ricain Ralph Heinicke pour laquelle il a d6pos6 plusieurs brevets, mais ces compos6s sont inconnus des bases de donn6es scientifiques. Dommage, car c'est sur eux que repose tout I'argumentaire publicitaire des vertus du noni [18]. En 195o, ce scientifique isole de l'ananas une substance cfistalline dont la concentration baissait consid6rablement dans cette plante en raison de la pollution et de Hnsuffisance en micro-nutriments du sol. Pnis il d6couvre que le fruit du noni en contenait des quantit6s importantes et 6tait la meilleure source de cet ingr6dient qu'il appelle prox6ronine car essentiel ~ la synth~se de la x~ronine [25,30]. I1 d&rit la x6ronine comme un alcaloide qu'on ne peut isoler chez l'homme, car cette substance est salt tout de suite utilis6e, salt rapidement d&ruite en raison de sa trbs grande instabilit& Cette x6ronine est indispensable au fonctionnement des prot6ines ; en se liant fi ces compos6s, elle renforce leur structure, leur rend leur flexibilit6 et leur foncfionnalit6 car par sa structure unique elle permet de contr61er la d6gradation des liaisons hydrogbnes de l'eau et de transf6rer l'6nergie ainsi lib6r& aux prot6ines ; celles-ci acqui6rent alors leur pleine potentialit6. La cellule normale peut alors fonctionner efficacement et une cellule endommag6e peut se r6parer. Cette x6ronine joue aussi un r61e majeur dans l'assimilation des nutriments utiles en ouvrant en quelque sorte les pores des celkfles. Elle permet de plus une meilleure 61imination des d&hets m&aboliques et des toxines au niveau cellulaire ; de mbme, elle renforce, stimule et normalise le syst6me immunitaire. Cette x&onine a pour origine la prox6ronine, substance pr6sente dans toutes Ies celtules animales, v6g&ales et les micro-organismes. Chez l'homme, elle s'accumule dans le foie. En pr6sence d'une enzyme de type lysozyme, la prox6roninase pr&ente en grande quantit~ dans le corps humain, et de s6rotonine, les cellules sont capables de fabriquer de la x6ronine fi partir de la prox6ronine. Toutes les deux heiares, le cerveau envoie au foie un signal pour lib6rer un peu de prox~ronine absorb& alors par les organes fi partir du sang pour produire la x6ronine. Mais, dans certaines circonstances, les besoins en x6ronine sont accrus : effort intense, stress, infections, cancer, pesticides qui intoxiquent notre organisme. De plus, notre alimentation est carenc6e en prox&onine (agriculture intensive, alimentation d&6quilibr6e et trap raffin6e). La quantit6 de prox6ronine devient vite insuffisante et la synth6se de x6ronine impossible : la maladie s'installe et s'aggrave [20]. Sur un autre site, on lit que si la x6ronine ne s'accumule pas chez l'homme, en revanche elle s'accumule dans certaines plantes off elle est stock& sous forme inactive avec des d&hets du m&abolisme donnant ainsi les alcaloides (riches en azote) : ces alcaloides ressemblent fi la x6ronine sans en &re. Absorb6s par l'homme, nos prot6ines les traitent comme de la x6ronine ; ils activent mais de faffon incompl&e les fonctions prot~iques,
35 Tableau 4. Les composants du jus de noni
Glucides (de 9 ~ n % dans le jus) Acides amin6s Fibres Vitamine C Acide folique Carot6nes t~16ments min6raux Selon les donndes de la litt~rature Autres sucres Iridoides Flavonoides Coumarines Compos6s volatils
Polysaccharide Glucosides complexes
Lignanes St4rols
Glucose, fructose, saccharose De 0,2 ~ 0,5 g/loo g de jus De 0,5 ~ 1,0 g/loo g de jus De 3/~ 25 mg/loo g de jus, de 24 ~ 258 mg/xoo g de fruit sec De 7 a 25 ~tg/loo g de jus De 18 a 22 UI/loo g de jus exprim6 en activit6 vitaminique A Potassium : de 30 ~ 150 mghoo g de jus Molybd6ne : de 0,3 ~ 1 mg/1oo g de j us Magn6sium : de 3 a 12 mg/loo g de jus Mannitol Asp6ruloside (majoritaire), acide asp6rulosidique, deac6tylasp4ruloside, 6alphahydroxyadoxoside, 6b&a, 7b&a-epoxy-8-epi-splendoside. citrifolinin B (6pimers a et b) [14,21] Rutine, nicotifloroside, narcissoside Scopol6tine Une cinquantaine de composants responsables de l'odeur dont : 9 2o acides gras libres repr6sentant 83 % du total des compos6s : acides hexanoique, octanoique, d6canoique, 9 6 alcools : 5 % du total dont 3-m6thyl-3-buten-l-ol, 9 11 esters : 3 % du total, 9 c&ones et lactones : 0,5 % du total [6]. De structure non d6termin6e et appel6 noni-ppt, il repr6sente 13 % du jus [8]. 2,6-di-O-(b&a-D-glucopyranosyl)-l-O-octanoyl-b&a-D-glucopyrauoside, 6-0(b~ta-D-glucopyranosyl)-l-O-octanoyl-b6ta-D-glucopyranose, 6-O-(b&a-D-glucopyranosyl)-l-O-hexanoyl-b6ta-D-glucopyranose, 3-Methylbut-3-enyl 6-O-b6taD-glucopyranosyl-b&a-D-glucopyranoside, M4thyl alpha-D-fructofuranoside, M6thyl b&a-D-fructofuranoside [22,23]. 3,3'-bisdemethylpinoresinol, americanol, americanin, acide am4ricanoique, morindoline, isoprincepine [21] b6ta-sitost6rol 3-O-b&a-D-glucopyranoside
et notre corps s'y adapte. D'ofl il r6sulte d6pendance fi la nicotine par exemple. I1 faut resaturer l'organisme en x6ronine et arr&er le tabac pour reconvertir le corps fi la x6ronine, qui ne peut pas s'en passer ; notre corps n'a alors plus besoin de nicotine et l'envie de fumer cesse sans les probl6mes li6s au sevrage : selon les quantit6s de noni absorb6es dans la journ6e, de un ~ trois jours suffisent pour se sevrer du tabac. La m6me explication vaut pour l'h6roine, la coca'fne, etc. Autre application : Faction antalgique de la x6ronine est due fi sa capacit6 ~ se lier aux endorphines, le tout se liant fi une prot6ine ; l'6nergie passe alors fi l'endorphine d'ofl il r6sulte une sensation de bien-&re. I1 en va ainsi aussi pour l'action stimulante de la x6ronine : la caf6ine prend la place de la x6ronine, stimule mais mal les prot6ines. La x6ronine donne les m~mes effets que la caf6ine sans ses inconv6nients ; elle am61iore les performances physiques et intellectuelles. Le matin, il ne faut donc pas saturer l'organisme en caf6ine [34]Le noni est donc bien efficace contre toutes les maladies, car il contient ~ la lois la prox6ronine, compos6 limitant de la synth6se, et la prox6roninase. I1 contient de plus de la scopol6tine : il y aurait un lien entre scopol6tine-s6rotonine-rubiac6es, famille c o n n u e pour sa capacit6 ~ se lier ~ la s6rotonine ; ce qui conforte l'action antid6pressive du noni. Les explications scientifiques sont confort6es par des t6moignages et des 6crits en particulier ceux du Dr Neil Solomon (ancien ministre de la Sant6 du Maryland,
l~tats-Unis) : il a rassembl6 dans divers ouvrages des r6sultats statistiques par enqu~te aupr~s d'une cinquantaine de m6decins qui auraient pris ou propos6 du noni leurs patients, soit lo ooo p e r s o n n e s e n v i r o n ; ces ouvrages rappellent toutefois que le noni peut ~tre pris en compl6ment des traitements habituels. Ce qui permet d'obtenir p o u r 23 maladies r6pertori6es un pourcentage m o y e n d'am61ioration de 78 % : allant de 57 % pour les allergies /t 92 % pour la fatigue, diab&e 84, douleurs 88, stress 72, cancer (att6nuation des sympt6mes) 65, d6pression 77, anti-vieillissement 78, ob6sit6 75, hypertension art6rielle 85 % [20].
La recherche exp4rimentale aujourd'hui Lfi encore, il convient de se m6fier des sites Internet qui, sous le pr&exte d'une actualisation des recherches scientifiques, parlent d'extrait de noni et citent les r6f~rences sans pr6ciser de quelle partie de l'arbre il est question [35]- I1 faut donc revenir aux articles originaux pour faire le point sur le fruit de Morinda citrifolia L.
Acfivitd antibactdrienne EHe est modeste et s'exerce vis-a-vis de micro-organismes tels : Pseudomonas, Salmonella typhosa et montevideo, Escherichia
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coli, Shigella paradys BH et III-Z. Le noni inhiberait Helicobacter pytori, ce qui conforterait son emploi empirique dans les douleurs d'estomac [19,25].
Activitg larvicide et insecticide Le fruit mfir et uniquement ~ ce stade de maturit6 exerce un effet r6putsif sur toutes les esp6ces de drosophiles qu'un simple contact avec le fruit suffit fi tuer en quelques minutes. Les responsables en sont les acides octanoique d'une part qui exercent un effet 16tal et hexanoique d'autre part qui provoquent un coma r6versible. Seule la drosophile sechellia est attir6e par le fruit mfir qui constitue la nourriture de sa larve. Quand la maturit6 est d6pass6e, ces acides se transforment en esters atoxiques [6]. Le jus de noni a 6galement un effet larvicide vis-a-vis de la larve du moustique Aedes aegyptii [19].
Activitg anticanc~reuse Une s6rie d'exp6riences a 6t6 mise en oeuvre afin de v6rifier l'int6r6t du fruit du noni dans la pr6vention et / ou le traitement des pathologies canc6reuses et d'envisager son m6canisme d'action.
qui confirme l'action immunostimttlante du jus de noni. I1 y a 6galement potentialisation du noni avec l'interf6ron gamma mais pas avec I'IL-2. Ces r&ultats laissent entrevoir une application th6rapeutique chez les patients souffrant de cancer : l'association dejus de noni ~ certains anticanc&eux permettrait en diminuant les doses du second de r6duire les effets secondaires sans modifier l'efficacit6 du traitement [7]. Par inhibition de facteurs de transcription
Deux glycosides du jus de noni dont l'acide asp&tflosidique inhibent in vitro la transformation induite par des stimuli comme le phorbol (TPA) et le facteur de croissance 6pidermique (EGF) de lign6es cellulaires 6pidermiques (JB6) de souris en cellules malignes. Cette inhibition est li6e ~i une inhibition par ces glycosides de l'activit6 d'tm facteur de transcription inductible appel6 AP-1 qui joue nn r61e important dans la promotion tumorale. Ils s'opposent aussi ~l la phosphorylation de c-Jun, oncog6ne substrat de kinases, JNKs, ce qui laisse supposer qu'il s'agit de compos6s cl6s dans l'induction de l'activit6 de AP-1 [14]. Par action antioxydante
In vitro, le jus de noni a un effet antioxydant ; les chercheurs Mise en 6vidence d'une action immunostimulante
Sur le mod61e du carcinome pulmonaire de Lewis inject4 en IP la souris C57 BL / 6, le traitement commenc6 vingt-quatre heures apr6s cette inoculation consiste en injections IP de jus de noni cinq jours de suite avec s u m sur cinquante jours. I1 s'av6re qu'~l des doses de jus comprises entre 6 et 15 nag / souris la prolongation de la survie atteint plus de 75 %, Les recherches montrent que c'est le polysaccharide qui est actif (noni ppt). I1 est cependant d6pourvu d'effet cytotoxique in vitro. Mais il agit vraisemblablement par immunostimulat i o n : i l stimule la fonction macrophagique comme en t6moignent les augmentations observ&s de la production de NO, TNF alpha, IL-1 b~ta, IL-12 p 70. II stimule 6galement la transformation des lymphocytes T helper na'ifs (stade To) en lymphocytes Thl responsables de l'immunit6 ~ m6diation cellulaire en augmentant les productions de IFN gamma, IL-lo et en diminuant celle de IL-4 [8]. Potentialisation avec la chimioth6rapie classique
Sur le mod61e de ta tumeur ascite 518o : le noni ppt exerce une action aussi bien pr6ventive que curative. Cette exp6rimentation permet de plus d'6tudier les interactions entre noni et anticanc6reux classiques. Le noni ppt potentialise Faction antiturnorale de doses sub-optimales de certaines chimioth&apies : en particulier avec les intercalants (cisplatine, adriamycine, mitomycine-B, 6toposide) ; en revanche, il n'y a aucun avantage fi l'utiliser conjointement aux inhibiteurs de la synth6se de I'ADN ou de I'ARN (paclitaxel, cytosine arabinoside sauf 5-fluorouracile) non plus qu'avec les immunosuppresseurs (cyclophosphamide, m6thotrexate), ce
ont compar6 son activit6 ~ celle des antioxydants alimentaires usuels aux quantit6s quotidiennes recommand6es et estiment que le pouvoir antioxydant du noni est 2,8 fois celui de la vitamine C, 1,4 fois celui du pycnog6nol et 1,1 fois celui des p6pins de raisin [24,25]. Par inhibition de la formation de compos6s d!addition avec I'ADN
Chez le rat, l'administration pr6ventive de jus de noni par voie orale emp6che la formation de compos6s d'addition d'un d6riv6 de l'anthrac6ne avec I'ADN, en particulier au niveau du rein mais aussi au niveau du coeur, du poumon, du foie. I1 le prot6ge de l'apparition de 16sions comme le montre une autre exp6fimentafion : le jus de noni est administr6 par voie orale (5 %) durant quinze jours avant et quatre-vingt-dix jours apr6s l'administration de DMBA (voie orale). Les rats femelles du groupe non trait6 pr6sentent des 16sions, hyperplasie 6pith6liale, tttrneurs b6nignes, carcinomes mammaires alors que le groupe trait6 au noni pr6sente au plus une 16g6re hyperplasie. Le jus de noni peut donc participer ~ la pr6vention des maladies canc6reuses en agissant au stade initial de la carcinogen6se chimio-induite : soit par inhibition des enzymes de la phase Iet acc616ration de la r6paration de I'ADN, soit par action antioxydante. I1 peut ainsi avoir sa place parmi les cinq fruits et 16gumes recommand6s par jour pour ~tre en bonne sant6 [24,25]. Par inhibition de l'angiogen~se
In vitro, sur des cultures de tissus de veines placentaires, le jus de noni inhibe ~ la concentration de 5 a lo % (mais pas 2,5 %) la raise en route de l'angiogen6se ; il r6duit ~t la
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concentration de 2,5 % le taux de croissance et de proliferation des capillaires et inhibe fi la concentration de lO % sur des cultures plus fig~es la croissance de nouveaux vaisseaux et provoque la d~g~n~rescence des vaisseaux existants. Dans 50 % des cas, la d~g~n~rescence vasculaire est complete avec mort cellulaire (apoptose) ; les vaisseaux qui persistent se caract~risent par une r~duction de la taille et de la complexit~ du r~seau vasculaire n~oform& In vitro, sur des cultures de tissu de tumeur du sein, le jus de noni ~ la concentration de lo % rfiduit le pourcentage d'angiogen~se et provoq,ue la d~g~n~rescence en deux ~ trois jours des capillaires qui ont pu se former. Interpretation des r~sultats : le jus de noni n'agit pas dans ce cas par effet i m m u n o s t i m u l a n t mais par plusieurs m~canismes d'action. Un de ces m~canismes pourrait ~tre une inhibition competitive avec des structures cellulaires de surface comme les alpha-int~grines [9].
jours au bout desquels elles re~oivent l'agent chimique par voie IP. L'effet antalgique se manifeste par une diminution du n o m b r e de coliques chez les souris trait~es au jus de noni par r a p p o r t aux t~moins avec un effet dose d @ e n d a n t (sur quinze minutes d'observation, baisse du n o m b r e de torsions de respectivement 82,30-74,53-64,29 % pour les groupes noni fi 20, lo et 5 % de jus par r a p p o r t aux animaux t~moins).
Activitd antioxydante
I1 s'agit lfi d'une indication traditionnelle du fruit de Morinda citrifolia qui se trouve confirm~e par des experiences menses in vitro.
Elle est confirm~e in vitro. Un extrait m~thanolique de fruit inhibe la peroxydation des LDL ; les compos~s actifs sont ici identifi~s aux lignanes [lo]. Une implication possible de cette activit~ est une protection par le noni vis-fi-vis de l'ath~roscl&ose. Pour Su, l'activit~ antioxydante du fruit de noni est mod~r~e [21]. Cette activit~ antioxydante se retrouve in vivo : pendant douze jours, des rats ont pour boisson de l'eau contenant lO % de jus de noni. On leur administre ensuite du t&rachlorure de carbone, agent h@atocarcinog~ne et inducteur d'hydroperoxydation lipidique. Les taux mesur~s au niveau du foie trois heures aprbs administration du CC14 sont 20 % et 50 % inf~rieurs pour respectivement les taux de peroxydes lipidiques et d'anion superoxyde chez les animaux ayant re~u le jus de noni par rapport aux rats t~moins. Cette experience est ~galement une fa~on de d~montrer que le jus de noni peut prot~ger le foie de la carcinogenbse induite par un toxique h@atique [25].
Test de la plaque chaude Ce test permet de confirmer ]'action antalgique du jus de noni administr~ par voie ora]e ~ ]'animal de ]aboratoire (augmentation de la tol~rance fi ]a douleur se traduisant par un retard fi la premiere manifestation de signes de douleur).
Activitd anti-inflammatoire
Inhibition de la COX-I
ge materiel utilis~ est un extrait ~thanolique obtenu ~ partir du jus de fruit ou du fruit s~ch~ pulv&is& La mesure des taux de PGE2 et PGD2 form,s fi partir de l'acide arachidonique aprbs incubation avec la COX-1 montre que la poudre de fruit pr~sente une activit~ anti-inflammatoire ~levfie (Tableau 5) [13]. Inhibition de la COX-2
g'exp~rience est r~alis~e avec le jus de la marque Tahitian Noni Juice. Les r~sultats obtenus montrent que celui-ci inhibe de fa~on pr~f~rentielle la COX-2 avec une s~lectivit~ du mbme ordre de grandeur que le celecoxib (Celebrex) ; ce qui explique aussi l'absence d'effets ind~sirables dus au noni. Et cette activit~ anti-inflammatoire pourrait participer fi l'activit~ anticanc~reuse du noni (tableau 6) [21,25].
gctivitd antalgique Les r~sultats de ces exp&iences n'ont pas ~t~ publi~s de far exhaustive mais ont uniquement fait l'objet d'un r~sum~ [25]. L'activit~ antalgique est mise en ~vidence par deux tests.
Activitd hypoglycdmiante Ce travail experimental a &t& r~alis~ dans le cadre d'une th~se d'exercice de pharmacie [19].
Test des coliques au tartrate d'antimonium potassium
Methode
La boisson des souris est constitute d'eau (t~moins) ou d'eau additionn&e de jus de noni (5, 10 ou 20 %) durant dix
Des rats sont rendus diab~tiques par injection de streptozocine. Les groupes de rats trait~s regoivent par voie orale une
Tableau 5. Mesure in vitro de l'activit~ anti-inflammatoire du fruit de noni Produit
Aspirine Indom&acine Morinda citrifolia jus de fruit frais - poudre de fruit -
Dose
% Inhibition PGE2/PGD2
IC5o (COX-i)
306 gg/ml 1o pg/ml
52 (moyen) 70 (61ev6)
241,15 pg/ml 1,39 gg/ml
3,4 mg/ml 3,4 mg/ml
38,36 +/- 11,66 (moyen) 72,63 +/- 3,39 (~lev~)
163,3o +/- 15,6 lag/ml
38 Tableau 6. Mesure comparative in vitro de l'inhibition des cyclo-oxyg6nases 1 et 2
Produit
IC5o COX-I
IC5o COX-2
IC50 COX-2 1 COX-I
Jus de noni (TNJ) Aspirine Indom&acine Celecoxib
5% 4,55 pmole/1 o,ol gmole/1 1,4 gmole/1
3,8 % 595 gmole/l 0,4 gmole/1 o,47 gmole/1
0,76 119 40 o,34
solution de jus de noni 'dilu6e ~ lO ou 20 %, qui sert d'eau de boisson, durant trois fi quatre semaines. Resultats Pour les rats trait6s par rapport aux rats t6moins, on observe : gain de poids, stabilisation et moindre consommation d'eau avec effet dose-d@endant, baisse de la glyc6mie dosed@endante avec stabilisation qui perdure apr6s arr& du traitement. I1 y a eu am61ioration de l'&at diab&ique, ce qui m6rite un approfondissement, cette propri6t6 &ant mise en 6vidence pour la premi6re lois afin de v6rifier le mode d'effet hypoglyc6miant : protection des cellules b&a-pancr6atiques restantes, augmentation de la p6n6tration du glucose dans les tissus et de la glycogen6se h6patique, diminution de la glycog6nolyse et de la n6oglucogen6se. La question de la toxicit6 est pos6e : 5 rats sont morts parmi les rats trait6s par le noni ~ 2o %.
Activite antimalarique I1 s'agit 1~ d'une utilisation traditionnelle pour les feuilles et la racine et qui a 6t6 confirm& exp6rimentalement pour l'&orce du tronc. La mise en 6vidence d'une activit~ antimalarique pour le fruit de noni est un travail original [z9]. Cette mise en 6vidence a 6t~ r6alis~e in vitro en utilisant deux souches de Plasmodium falciparum, l'une chloroquinor6sistante et l'autre chloroquinosensible et sur des cultures de 24 et 72 heures, soit fin du premier cycle et d6but du deuxi6me cycle des trophozoites. L'extrait le plus actif s'av6re &re le jus de fruit de noni avec une ICso comprise entre i et lo gg/ml pour les deux souches, ce qui correspond ~ une activit6 bonne fi tr6s bonne. Le noni a donc un m6canisme d'action diff6rent de celui de la chloroquine et qui semble non sp6cifique : action sur diverses voies de synth6se du parasite ou sur plusieurs cibles. Ces r6sultats encourageants m6ritent 1~ encore confirmation d'autant que la mati6re premi6re, facile fi obtenir, pourrait constituer une th6rapeutique compl6mentaire efficace et bon march6 du paludisme dans les pays ne disposant pas des m6dicaments n6cessaires pour se prot6ger.
Action sur la vidange gastrique Chez le rat, l'administration par voie orale de jus de noni inhibe la vidange gastrique sans effet sur le transit intestinal.
Cet effet est li6 fi une stimulation de la s6cr&ion de CCK et une activation des r6cepteurs CCK1 [17]. .~ noter que cette action observ6e chez le rat est en contradiction avec la th6orie de la x6ronine, laquelle est cens6e, selon l'exp6rimentation de Heinicke, augmenter la fr6quence et l'amplitude des contractions musculaires de l'estomac [2o].
Les 6tudes cliniques Somm6 d ' a p p o r t e r la preuve de ce qu'ils avan~aient et de cesser toute publicit6 mensong6re sur les vertus du noni, Tahitian Noni International a lanc6 des p r o g r a m m e s de recherche chez l ' h o m m e .
Etude chez des furneurs Objectif: v6rifier chez l ' h o m m e l'activit6 antioxydante du jus de noni et son 6ventuelle contribution fi la r6duction du risque de cancer du fumeur. Mdthode : 6tude en double aveugle contre placebo chez 68 fumeurs ; le groupe trait6 (38 personnes) est suppl6ment6 en jus de noni, 2 x 30 ml deux fois par jour pendant trente jours. Au d6but et fi la fin de l'exp6rience, dosage dans le plasma des radicaux libres (anion superoxyde) et lipides peroxyd6s. Rdsultat : on n'observe aucune diff6rence dans le groupe placebo entre le d6but et la fin d'exp6rience ; en revanche, dans le groupe noni, les valeurs diminuent de respectivement 23 et 27 %. Interprdtation des rdsultats : le jus de noni peut prot6ger des d o m m a g e s oxydatifs induits par la fum6e du tabac [25].
Etude chez des femmes en postmdnopause Objectif : v6rifier si le noni peut am61iorer la qualit6 de vie et la baisse d'ouie due ~ l'ost6oporose (atteinte des osselets de l'oreille moyenne). Mdthode: f e m m e s volontaires recrut6es p a r m i des patientes participant fi une &ude portant sur ost6oporose et surdit6 de conduction. Crit&es de recrutement : ost6op6nie ou ost6oporose confirm6e par ost6odensitom&rie, d6ficit auditif >25 dB pour au moins une des huit fr6quences de test (audiogramme). Traitement: groupe placebo : 3 femmes qui prennent du TNJ sans noni, groupe noni : 5 femmes qui p r e n n e n t du TNJ, 2 x 3o ml, matin et soir durant trois mois.
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CritSres d'apprdciation : en d6but et fin d'exp6rience sont effectu6s audiogramme, analyse d'urine : dosage des m~tabolites marqueurs du remodelage osseux, 6chelle d'appr~ciation du bien-~tre physique et mental (SF-36). Rdsultats SF-36 : tendance globale mais non significative ~t l'am61ioration dans le groupe noni avec am61ioration de l'6tat physique et de 5 critbres sur 8 retenus dont le bien-~tre mental, la diff6rence ~tant significative dans ce dernier cas. Dans le groupe placebo, il y a uniquement am61ioration de la vitalit6 mais sans effet sur les deux mesures globales de l'6tat physique et mental. Remodelage osseux:pas de diff6rence entre les deux groupes. Toutefois pour trois des sujets du groupe noni, il y a augmentation de l'excr~tion urinaire de la cr6atinine, ce qui laisse supposer une augmentation du remodelage osseux. Fonction auditive : il y a une diff6rence significative entre les deux groupes fi 8000 Herz dans l'oreille gauche qui refl6te le maintien de la function auditive dans le groupe noni et une aggravation de la perte auditive dans le groupe placebo. Mais pas de modifications pour les 7 autres fr6quences test6es. L'action du noni sur la function auditive est donc limit6e ; son effet potentiel soulign6 par l'6chelle d'appr6ciation de l'6tat physique et mental reste ~ confirmer ; il en est de m~me pour son action possible sur la min~ralisation osseuse dans le cadre d'une ~tude clinique portant sur un plus large 6chantillon (33 personnes au minimum) et sur une dur6e plus longue en raison de la lenteur du renouvellement de l'os [12]. Noni et cancer Le Dr Wong a analys~ deux cas de patients atteints de cancer et ayant b~n~fici~ des effets du jus de noni. Ces deux cas sont document's sur la base de la revue du dossier m~dical, des biopsies et radios ayant servi/t poser le diagnostic, de l'interrogatoire des t~moins [26]. Cas num~ro I Patient gtg~de 69 ans atteint d'un ad~nocarcinome invasif peu diff~renci~ du pylore. I1 refuse l'op~ration et quitte l'h6pital ; les m~decins l'ont averti que, dans ces conditions, il est condamn~ fi mort. De fait, deux mois plus taM, il est devenu grabataire, ne peut presque plus s'alimenter car il souffre de vomissements et est pass~ de 74/~ 36 kg ; une infirmibre est engag~e pour l'assister dans ses derniers moments et c'est ~tce moment qu'il d~cide de prendre du jus de noni fermentS, cure qu'il poursuivra pendant six mois. I1 se remet rapidement et, en moins d'un mois de cure, a repris du poids, puis ses activit~s de chasse et de pbche. Un an apr~s son hospitalisation, la radio de l'estomac est normale. Sept ans plus tard, il ne souffle d'aucun sympt6me gastrique ; cependant six ans apr~s le diagnostic de cancer et dans le cadre de l'~tude de son cas, il accepte de faire sa premiere endoscopie de suivi avec biopsie (f~vrier 2003) ; celle-ci montre qu'il y a ~ nouveau des cellules canc~reuses dans la r~gion pr@ylorique, pr~sentant le m~me aspect histologique que celles de la biopsie initiale ayant
permis de poser le diagnostic de cancer..A ce jour, ce patient refuse toujours l'op~ration e t a d~cid~ de reprendre la cure de jus de noni ferment& Cas numdro 2
I1 concerne un homme chez qui l'on d~couvre fl l'fige de 64 ans un ad~nocarcinome ~ la jonction gastro-oesophagienne. Deux operations sont n~cessaires pour enlever une pattie de l'cesophage, de l'estomac, du pancreas et la rate. I1 y a ~galement atteinte de 17 ganglions lymphatiques sur 28 mais aucune chimioth~rapie n'est mise en route. Ce patient souffre ensuite de st~nose au niveau de l'anastomose entre l'oesophage et l'estomac, ce qui n~cessite plusieurs dilatations chirurgicales par an ~t l'occasion desquelles sont r~alis~es des biopsies ; et cela pendant seize ans alors que son esp~rance de vie ~tait de cinq ans au maximum : il n'y a durant tout ce temps aucun signe de r~currence canc~reuse. A l'~tge de 80 ans, le patient refuse de se soumettre ~ ces s~ances r~gulibres de dilatation de sa st~nose et meurt de malnutrition. Son ills d~clare que sa survie jusqu'~ ce jour est due an jus de noni ferment~ que son p~re prenait. Pour Wong qui a men~ l'enqu~te, ces deux cas m~ritent r~flexion. La r@onse immunitaire, qu'elle soit naturelle et issue de facteurs g~n~tiques favorables seuls ou qu'elle r~sulte de l'association de ces facteurs g~n~tiques et de la prise d'immunostimulants, ici le jus de noni, a permis de tenir en ~chec les microm~tastases tout du moins dans le cas du dettxi~me patient avec pour consequence une r~version du cancer. Dans une communication personnelle, Wong insiste sur le fait que le jus de noni dont il est question iciest du jus de noni ~
et non un produit commercial ; ce jus est obtenu par fermentation &partir de fruits tr~s mfirs et l'auteur pense que les bact~ries impliqu~es dans cette fermentation ont un r61e cl~ dans l'effet immunostimulant. Un site Internet recrute des patients atteints de cancer pour lesquels il n'existe pas de traitement standard disponible, afin de participer ~ une ~tude clinique en phase I : l'investigateur en est le Dr Brian Issel en collaboration avec le Centre de recherche sur le cancer de Hawaii. Les patients doivent 8tre valides et avoir termin~ leur traitement anticanc~reux depuis au moins quatre semaines. Le but de cette ~tude est de valider l'utilisafion du fruit de noni sous forme d'extrait sec lyophilis~ dans le traitement du cancer, d'en d~terminer la dose antitumorale efficace et d'en v~rifier le rapport b~n~fice/ risque avant d'inclure certains patients en phase II. Etude en cours chez des fumeurs : l'~tude pilote portant sur 68 fumeurs est en cours d'extension avec le recrutement de 274 personnes suppl~mentaires dont 30 non-fumeurs. Deux groupes sont constitu~s b6n6ficiant tous deux de jus de noni mais des doses diff~rentes durant un mois. Objectif: v~rifier par dosage de marqueurs sp~cifiques l'int6r~t du jus de noni dans la prevention des m~faits li~s l'usage du tabac, qu'il s'agisse de cancer et autres atteintes pulmonaires ou cardiaques [25].
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Toxicit~ du fruit de noni
Les cliniciens 6voquent pour ce cas particulier l'hypoth~se qu'ils ne peuvent v&ifier d'une h~patotoxicit6 due aux anthraquinones. La marque n'~tant pas cit6e, it est difficile de savoir si le produit consomm6 est du jus de fruit put ou s'il s'agit d'un m61ange de jus de fruit et d'extrait de racine, car le fruit est d6pourvu d'anthraquinones [16].
It s~agit d'6tudes soumises au comit6 scientifique de la Commission europ6enne mais qui ne valent pour la plupart que pour le Tahitian Noni Juice (TNJ) de Tahitian Noni International (ex-Morinda). I1 s'agit d'un produit fl pr6sent standardis6, soumis g des contr61es analytiques avant commercialisation et pour lequel le fabricant s'est engag6 respecter des normes de qualit6 : GAP, GHP, GMP. Le TNJ est compos6 de 89 % de jus de fruit de noni et de Xl % de jus de raisin, myrtille et ar6mes naturels. Toxicitd aiguG voie orale, rat : DL5o > 15 ooo mg/kg (TNJ, fruit) DLso > 5 ooo mg/kg (concentr6 de fruit) Toxicitdsubaigu~, voie orale, rat, 28 jours, m o o mg/kg/jour d'extrait aqueux de fruit contenant 5,z % de mati6re s6che : aucun signe de toxicit6. Toxicitdsubchronique, voie orale, rat, 13 semaines, de o,4 8 ml/kg/jour de TNJ ou son concentr6 par un facteur 4 ~tla dose de 2o ml/kg/jour : aucun signe de toxicit6. Ce qui permet de fixer une NOAEL de 8o ml de TNJ/kg/ jour. Gdnotoxicitd: r6sultats n6gatifs pour 3 m6thodes (V79HPRT, essai in vivo-in vitro sur h6patocytes de rat, test du micronucleus). Allergdnicitd : pas de raise en 6vidence d'un effet allergisant chez le cobaye mais qui ne peut 61iminer un risque chez l'homme. Ces r6sultats permettent de conclure fl la non-toxicit6 du noni et ont d'ailleurs conduit fl l'autorisation de commercialisation du jus de noni en Europe [5].
Cas d'une patiente sous conmadine et dont I'INR s'est mis baisser en mai 2003 bien que prenant la dose prescrite de m6dicament. Un premier interrogatoire ne permet d'identifier aucune cause ~ cette r6sistance. L'INR n'est pas modifi6 par une augmentation de la dose de coumadine. Lors d'un second interrogatoire plus pouss~, elle avoue ne rien prendre d'autre en dehors de son m6dicament sauf du jus de noni de marque ~ Noni Juice 4 Everything ~ dont elle a commenc6 une cure en mai et dont elle a augment6 ensuite la dose de un fi deux petits verres par jour. L'arr& du noni a permis la normalisation de I'INR et un retour aux doses initiales de l'anticoagulant. Dans ce cas, il semblerait que ce jus de noni soit un m61ange de plusieurs plantes et qu'il a pu 8tre suppl6ment6 en vitamine K [4].
Pr4cautions d'emploi
Formes de commercialisation du fruit de Morinda citrifolia
La consommation du jus de noni fl t r ~ grande 6chelle par des gens pas trbs bien portants a permis d'identifier quelques effets ind6sirables possibles et sans doute des pr6cautions d'emploi dont il faudra tenir compte.
Allergie Pour 1 216 060 bouteilles de TNJ vendues entre avril et juillet 2oo2, le fabricant a re~u 13 plaintes pour ce qui semble 8tre des r6actions allergiques ; ce qui peut laisser supposer que les cas d'allergie n'ayant pas tous fait l'objet d'une plainte, il y e n a plus que le chiffre annonc6 [5].
H@atite aigue" Un cas r&pertori6 chez un homme de 45 ans sans ant6c6dents particuliers. Toutes les causes possibles d'atteinte h6patique ayant 6t6 6cart&s, la suspicion a port6 sur le verre de jus de noni que ce patient buvait tous les jours ~ titre prophylactique. L'arr& de cette consommation a permis en deux jours une amorce de la baisse des transaminases avec quasi-normalisation en dix jours, confirm& un mois apr6s.
Interactions avec les anticoagulants oraux
HyperkaMmie Un patient insuffisant r6nal consommait du jus de noni ; il a d6velopp6 une hyperkali6mie. Le jus de noni est effectivement fiche en potassium, mais c'est le cas de nombreux jus de fruits (orange, tomate par exemple) Ix9].
La plus courante est le jus de fruit. Mais ce n'est pas une production standardis6e. Chaque fabricant a sa m&hode et y ajoute selon les cas d'autres composants [5,32,33]. Le produit le plus traditionnel est le jus ferment6 : les fruits cueillis fl maturit6 fi la main sont lav6s et plac6s dans un bocal en verre. Parfois ils sont recouverts d'eau. Le bocal est herm6tiquement ferm& I1 est ensuite gard6 de cinq jours fi six, voire dix semaines soit i l'ombre, soit au frais, soit en plein soleil. Les fruits se d & o m p o s e n t et exsudent leur jus. I1 est filtr6 et mis en bouteilles de verre. Ce proc6d6 n'est toutefois traditionnel que depuis le XVII e si~cle car, avant l'arriv& des colons, les Polyn&iens ne connaissaient pas le verre et le proc6d6 de fermentation pourrait 6tre inspir6 des Chinois. TN] : les fruits mfirs r6colt& fl la main dans les iles sont apport& dans une usine fi Tahiti. On en fait une pur6e et on sfipare m&aniquement la pean et les graines. Cette pur& de fruits est pasteuris6e, conditionn& en containers Inox de facon aseptique et exp6di& par bateau aux Etats-Unis. La put& est reconstitu6e, m61ang& fl d'autres jus de fruits. Apr~s pasteurisation, ce jus est mis en bouteilles de verre.
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Tropic Noni Juice (R~publique dominicaine) : les fruits mfirs, laves sont stock,s en containers pour fermentation naturelle. Apr~s centrifugation, le jus est filtr~ et pasteuris~ puis mis en bouteilles. D'autres proc~d~s font appel au pressoir comme pour le raisin. Selon les proc~d~s de fabrication, le jus de fruit de noni a une couleur qui varie du jaune d'or au noir ; sa composition chimique est bien stir diff~rente et son activit~ vraisemblabtement aussi, ce qui ne facilite pa8 les choses quant fi la reproductibilit~ des r~stfltats concernant son activitY. Autres formes de commercialisation : elles sont apparues pour faciliter l'emploi, la conservation, la commercialisation et la standardisation : extraits concentr~s, poudre de fruit, teinture, comprim6s de jus lyophilis~.D'autres extraits v~g~taux, des extraits de feuille ou de racine de noni, des vitamines et des ~l~ments min~raux sont parfois ajout~s.
citrifolia (Noni) on sarcoma 18o ascites tumour in mice. Phytother 8.
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Conclusion La publicit~ hors de proportion faite par ses fabricants et ses revendeurs autour des vertus du jus de noni l'a desservi dans les milieux scientifiques. La recherche s'organise pourtant aujourd'hui e t a permis de mettre en ~vidence des propri~t~s intfiressantes pour la phytoth~rapie moderne : antalgique, anti-inflammatoire, antioxydante, anticancfireuse, antimalarique, immunostimulante. Elle a d'autre part montr~ l'absence de toxicit~ du fruit de noni. Ces effets doivent ~tre confirm~s chez l'homme. Les r~sultats prfiliminaires d'fitudes cliniques semblent confirmer son pouvoir antioxydant et sans doute une action, quoique modeste, sur le bien-~tre physique et moral. Une piste sfirieuse est celle du cancer et du r61e possible du noni comme adjuvant des th~rapeutiques classiques hors agents immunosuppresseurs. Mais fi condition de surmonter l'obstacle de la standardisation des extraits de noni utilis~s pour ces essais cliniques : mode d'obtention, traceurs, dose utilis6e. Dans ces conditions, le noni pourrait bien venir enrichir l'arsenal des plantes m6dicinales dites adaptog~nes.
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